Siby a abrité la première édition du Festival historique manding du 22 au 24 octobre. L’ouverture officielle de la manifestation culturelle était placée sous la présidence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, représentant sa collègue de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
Parmi les autres personnalités présentes à la cérémonie d’ouverture, l’on peut citer le maire de Siby, Kani Makan Camara, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly, promoteur du festival, Mamadou Lamine Diarra, président du Forum de Mandé. Des représentants de localités de Guinée y ont assisté.
Les organisateurs avaient a choisi le pied de la colline de Kamadjan comme site de cette première édition. Lieu hautement historique, c’est, en effet, ici qu’eut lieu la grande bataille de Kirina.
C’est vers le flanc de cette colline qu’ont convergé des milliers de festivaliers venus de tous les coins du Mandé, de Bamako et d’ailleurs. Dans son discours de bienvenue aux festivaliers, le maire de Siby a évoqué les nombreuses potentialités touristiques de la zone. Siby, note-t-il, n’a pas encore exploré la moitié des sites touristiques naturels. L’édile a fait un rappel historique, notant que c’est ici que de grandes décisions furent prises lors de la bataille de Kirina et de l’adoption de la Charte du Mandé. « Nous devons sauvegarder ces acquis et agir dans le même sens que nos ancêtres qui ont investi pour la grandeur de ce peuple », a-t-il estimé.
« La culture est un élément d’union et de paix », a relevé de son côté le ministre Thierno Amadou Omar Hass Diallo. Il a assuré de l’engagement du département de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme à sortir du stade du folklore pour faire de la culture un véritable moteur du développement.
Il a rappelé le rôle des « Niamakala » (hommes de caste) dans notre société qui est basée sur le travail bien fait, la vertu, la dignité et surtout le respect de la parole donnée. « Nous devons sauvegarder notre histoire qui fait la grandeur de ce pays », a préconisé le ministre. Quant à Tiken Jah Fakoly, il estime que « nous devons suivre la trace de nos ancêtres qui ont eu l’idée de rassembler les hommes après la guerre de Kirina pour enlever tout esprit de vengeance et d’injustice ».
« C’est le lieu aujourd’hui de souligner que nous avons un devoir de rassembler après la crise qu’a connue notre pays. Nous avons le devoir d’enseigner notre histoire à nos enfants. Ma vision est de revivre l’histoire du Mandé et de s’inspirer des grands hommes pour bâtir un festival de grande dimension », a poursuivi le rastaman.
Le Festival historique du Mandé a été un rendez d’artistes nationaux et étrangers de renom comme Saramba Kouyaté, Mamadou Dembélé dit « Dabara », Daouda Diabaté de Kéla, Rokia Koné, une artistes ivoirienne. Ceux-ci ont fait vibrer la colline de Kamadjan. Le promoteur lui-même, Tiken Jah Fakoly, a produit un spectacle magnifique pour clôturer l’évènement.
Durant trois jours, la commune de Siby et celle de Mandé étaient mobilisées pour la réussite de cette manifestation à caractère aussi social. Le chef de village de Siby a salué l’organisation de ces retrouvailles qui ont attiré de nombreux touristes européens. « J’ai profité pour m’imprégner de la culture malienne. Ça a été génial. J’aimerai bien revenir», a ainsi confié une jeune Française.
Sur le site du festival, une exposition était consacrée à de grands hommes qui ont marqué l’histoire de notre continent, notamment le grand guerrier manding, Soundjata Keïta, fondateur de l’empire du Mali, la légende sud-africaine, Nelson Mandela, le célèbre historien burkinabé, Joseph Ki Zerbo, notre compatriote, Aoua Keita (première femme député au Mali), l’ancien président guinéen, Sékou Touré.
Plusieurs espaces étaient consacrées à conter l’histoire de Soundjata à travers des projections de films sur sa vie, des conférences, des contes et des causeries avec les communicateurs traditionnels. Le festival a été aussi un espace de vente de produits artisanaux et de visites des sites touristiques. L’Office malien de l’hôtellerie et du tourisme (OMATHO) est resté très mobilisé aux côtés des artisans pour œuvrer à la relance du tourisme malien.
Au cours de la manifestation plusieurs thèmes ont été développés par d’éminents chercheurs. L’excision dans le Mandé a fait l’objet d’une communication de Fatoumata Niaré Keïta. Le sujet a suscité des débats très animés. L’épopée de Kamadjan, cultures et modes de vie en milieu nomade, l’esprit de la charte de Kurukanfuga ont été respectivement traités par le Dr Seydou Camara, le Dr Moussa F. Coulibaly et le Pr Doulaye Konaté.
Rendez-vous a été donné l’année prochaine pour la deuxième

A. SOW

source : Essor