Grâce à ce rendez-vous culturel, Somasso est en train de devenir la vitrine de la culture minianka
La 6ème édition du festival Belenitugu s’est tenue du 22 au 25 mai derniers dans la Commune de Somasso, àenviron 30 kilomètres du Cercle de Bla dans la Région de Ségou, dans un esprit de cohésion, de développement et de lutte contre la pandémie de la Covid-19. Le thème retenu cette année est intitulé : «La culture, socle de développement dans le contexte de la Covid-19».
L’événement organisé par l’Association pour le développement de Somasso (ADS), en collaboration avec les autorités politiques, administratives et traditionnelles de la localité, avait connu un coup d’arrêt l’année dernière du fait de la pandémie de la Covid-19. Deux jours avant le début du festival, les festivaliers étaient déjà présents dans le village. Le contexte de la crise sanitaire était une particularité, d’où le respect strict des gestes barrières. Les initiateurs ont imposé la protection contre la Covid-19. Ils ont remis des masques aux festivaliers et mis à leur disposition des gels hydroalcooliques.
Pour les initiateurs, le festival de Bélénitugu demeureun espace de sensibilisation et d’éducation pour la vulgarisation des actions comme l’observation desgestes barrières contre la pandémie du coronavirus. Il se veut aussi un outil de développement pour la communautéde Somasso, à travers la restauration de la foire hebdomadaire, la consolidation de la citoyenneté, la valorisation des valeurs ancestrales et la mise en place d’infrastructures de développement comme les centres de santé et les structures de formation des femmes.
Ils étaient de milliers de festivaliers à prendre part à ce rendez-vous culturel qui a connu des innovations, notamment la formation des enfants sur le «Koré» et le «Koté» via un ballet sur la citoyenneté et la réalisation des émissions à grand public de Renouveau (une télévision privée). C’était sans aucun doute une belle aventure aussi bien pour les réalisateurs que pour le public qui a exprimé sa grande satisfaction d’y participer.
La cérémonie d’ouverture du festival s’est déroulée, lundi dernier, sur la place publique, en présence du citoyen d’honneur de Somasso, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique d’alors, Ousmane Koné, du parrain du festival, Abdou Coulibaly de l’Association Yeelen et de nombreux invités.
«Aujourd’hui, le village de Somasso est devenu une vitrine dans le monde des Minianka à savoir : Ségou, Koutiala et Bla. Grâce à notre initiative, de nombreuses rencontres culturelles ont été initiées dans la zone. Notre objectif est de promouvoir la culture à travers le festival», a soutenuMarkatié Daou, président de l’ADS. Pour lui, la culture peut jouer un rôle important dans la lutte contre la maladie et permettre surtout de prouver notre capacité de résilience face au contexte sanitaire.
Pour le vice-président de l’ADS, Zoumana Daou, le festival est fédérateur et crée un cadre d’échanges et de partage au profit de la communauté. Il a salué l’engagement des partenaires pour sa réussite.
L’ADS qui entend toujours faire œuvre utile a également remis un lot de matériels au centre de santé communautaire (CSCOM), notamment deux fauteuils roulants, des gels hydroalcooliques et des masques et des produits sanitaires.
Le maire Sékou Fané a témoigné de sa gratitude à l’association pour cette initiative qui atteste de son engagement auprès de la communauté locale. L’édile a aussi rassuré que bon usage sera fait des matériels reçus, avant de remercier tous ceux qui contribuent au développement de sa collectivité.
Pour sa part, le représentant du village a évoqué l’enclavement du village. Il a requis le soutien du parrain dans ce sens. Le représentant du parrain a apprécié cette belle initiative qui renforce la cohésion sociale mais également le développement local à travers la culture. Il a exprimé l’engagement du parrain à accompagner le festival et à former 300 femmes dans les techniques de fabrique et de gestion des produits locaux. Il a aussi promis de multiplier les initiatives et les actions pour l’amélioration de l’accessibilité de Somasso.
Somasso a donc vécu au rythme de manifestations folkloriques et de sonorités musicales avec des instruments traditionnels comme leballa, le mpolon, legnioko, le kounguéré,le baradeni et legwouaga. Au menu, il y avait aussi des activités de protection de l’environnement, de promotion d’aliments locaux, du balafon et des scènes du cousinage à plaisanterie, des concerts géants, la production d’émissions télévisées.
Plusieurs artistes de renom ont presté. Parmi eux, on peut retenir Abdoulaye Diabaté, Mahamadou Dembélé dit Dabara, Sékouba Traoré dit Sekoubani,Soumaïla Djiré, jeune compétent, Issa Traoré, Somasso Yacou, mais aussi des comédiens avec le groupe star scène, Gana européen. L’artiste burkinabé, Rama ngoni, a émerveillé le public.
Après 5 ans d’existence, le festival a fait de Somasso un véritable carrefour de rencontre de la communauté minianka. Vivement la prochaine édition.
Amadou SOW