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Faits divers Ségou : un réseau d’arnaqueurs sous les verrous

Ils formaient une bande six individus qui usaient d’une méthode particulière pour se faire de l’argent. Ils ont fini par tomber entre les mains de la police

Le commissariat de police du 1erarrondissement de Ségou a récemment mis fin aux activités malsaines de six bandits spécialisés dans l’arnaque des citoyens. à la suite des enquêtes, il s’est avéré que ces individus formaient un véritable réseau d’arnaqueurs qui sévissaient dans la cité des Balanzans et ses environs où, selon nos sources, ils auraient fait un nombre incalculable de victimes.

Après leur interpellation par le commissaire principal, SouleymaneTouré et ses hommes, les dossiers des six ont été rapidement transmis au parquet du Tribunal de Ségou pour qu’ils répondent de leurs actes devant des juges. Selon nos sources, les arnaqueurs avaient entre 20 et 35 ans au plus. Si certains malfrats évoluent dans le grand banditisme en usant de la force et de la violence, nos héros du jour, eux, avaient choisi de simuler des enlèvements et des séquestrations de leurs victimes pour réclamer à leurs parents, des sommes d’argent relativement importantes, comme condition de leur libération.

Ils étaient si bien organisés qu’il était difficile de les arrêter. Pour y parvenir donc, les policiers ont usé de tout leur professionnalisme. Ils ont ainsi sollicité l’étroite collaboration des populations, victimes potentielles des bandits.

Beaucoup d’indices laissaient paraître que les arnaqueurs étaient loin d’être des amateurs dans leur activité. Pour preuve, pour faire le maximum de victimes dans la ville de Ségou et environs, ils ont d’abord cherché et trouvé des complices locaux. Autrement dit, des jeunes natifs de Ségou, qui y ont grandi et qui y continuaient de vivre. Cette stratégie a permis aux malfrats de mieux s’intégrer au sein de la population locale et de comprendre comment les activités fonctionnaient dans cette ville.

C’est en complicité avec de vrais autochtones, qu’ils se sont installés à Ségou. Convaincus qu’ils y sont bien implantés, ils ont progressivement tissé leur toile et fini par mettre leur réseau en place. Ilétait facile pour eux de faire des victimes. Pour cela, ils se faisaient aider par leurs complices locaux afin d’appâter leurs victimes. Face à ces dernières, pour la plupart de jeunes, de surcroît chômeurs, ils miroitaient un travail dans une usine fictive dont ils seraient les propriétaires.

Les Six étaient si ingénieux qu’ils n’avaient pas eu besoin de préciser l’endroit où est située l’usine concernée. Leurs victimes elles-aussi ne se donnaient pas la peine d’en savoir plus sur la localisation de l’unité industrielle. Ainsi, les malfrats leur proposaient du boulot à leurs victimes.

Puis, après cette première étape, ils faisaient tout pour attirer leurs victimes vers un local, en leur proposant par téléphone de les retrouver sur place pour discuter sérieusement de leur employabilité dans leur usine fictive. Une fois que ces dernières acceptaient de les rejoindre à l’endroit indiqué, le reste était facile pour eux. Sans hésiter une seconde, ils les faisaient entrer dans le local et ensuite les séquestraient. Puis, les malfrats faisaient chanter leurs proches et parents en réclamant une somme d’argent pour leur libération.

Dans certains cas, ils maintenaient la pression sur les parents de leurs victimes en les faisant croire que leurs proches étaient entre les mains de djihadistes quelque part dans la région. Curieusement, cette stratégie semblait avoir marché pour eux. La preuve ? Lorsqu’ils apprenaient qu’un des leurs était entre les mains de terroristes,nombreux sont les parents et/ou proches de ces séquestrés, qui s’empressaientde leur envoyer la somme demandée.

Il s’est trouvé que les « Six », après avoir menacé de tuer leurs otages, avaient déjà tout mis au point pour le transfert de la somme réclamée dans de conditions faciles pour eux. Nos sources sont formelles sur un fait : les vrai-faux ravisseurs ont récolté une forte somme d’argent que leur ont envoyé des parents paniqués à l’idée qu’un des leurs se trouvait entre les mains de terroristes ou de bandits armés.

Une fois informés par plusieurs familles de personnes séquestrées, des éléments de l’Unité de recherche du commissariat de police suscité ont traqué les bandits. Ils ont exploité les numéros de téléphone à partir desquels les transferts d’argent se faisaient. Puis, la suite était facilitée lorsqu’ils ont eu un des numéros de téléphone des ravisseurs. Ainsi, un par un, les « Six » ont tous été alpagués et conduits dans les locaux de la police pour audition.

Les preuves étaient palpables pour qu’ils réfutent quoique ce soit à la suite des interrogatoires. Quelques heures plus tard, le commissariat de police du 1er arrondissement de la cité des Balanzans a été littéralement pris d’assaut par les populations, pour la plupart, des parents de victimes venus pour être témoins oculaires de leur interpellation.

Les policiers étaient impatients d’en finir avec leurs dossiers pour les renvoyer au parquet où ils ont tous été placés sous mandat de dépôt.

Yaya DIAKITÉ

Source: Essor

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