Cette adhésion est une décision dictée par la logique, la conviction et le cours de l’histoire politique de notre pays. Une décision conforme à la morale, car la morale existe même en politique. Suivez notre regard !
Trahi par ses camarades de l’Adéma sur le choix du parti à la présidentielle de 2002, lui qui était pourtant candidat aux primaires et partie prenante du groupe dit des » dix » a fini par soutenir le candidat Soumaïla Cissé, par conviction politique et par respect pour le parti, en faisant taire ses ambitions personnelles bien affichées auparavant. C’est vrai que lorsqu’Att a gagné au second tour, il a été question de consensus, et Iba y a adhéré comme Soumaïla Cissé d’ailleurs. Ensuite nous sommes en 2012, lorsqu’à la faveur du coup d’Etat de mars perpétré par des écervelés cupides et en manque de popularité, le front du refus (Front pour la Démocratie et la République : FDR) a vu le jour avec à sa tête Iba N’DIAYE. Homme de parole, démocrate convaincu et patriote sincère, Iba N’DIAYE est resté égal à lui-même, malgré les menaces, les violences verbales et physiques, et les campagnes médiatiques de dénigrement. Que n’a-t-on pas entendu sur les 20 ans de démocratie et les hommes qui ont dirigé ce pays durant cette phase de l’histoire politique de notre pays ? Iba est resté toujours égal à lui-même malgré les opportunités brillantes et étincelantes et les espèces sonnantes et trébuchantes qui ont fait virer nombre de ses camarades vers les horizons prometteurs. Jamais il n’a accepté de courtiser Kati, notamment Amadou Haya Sanogo le putschiste. Mieux, il est resté avec le seul candidat du FDR à la présidentielle de 2013 au moment où ses camarades de l’Adéma avaient tourné la veste au profit de Ibk, le candidat des putschistes.
Il faut rappeler que Iba N’DIAYE et Soumaïla CISSE se sont retrouvés en 1991 à la faveur du combat pour l’instauration de la démocratie dans notre pays. Depuis, ils sont restés dans la même dynamique, partageant les mêmes convictions et les valeurs communes d’hommes politiques républicains, démocrates, patriotes sincères, humbles, travailleurs, visionnaires… Certes leurs chemins se sont séparés lorsque Soumaïla avait compris que l’Adéma n’était plus vivable et que Iba croyait pouvoir mener le combat pour le redressement du parti. Mais finalement, tout le monde a vu l’Adéma trahir le FDR et même trahir son candidat Dramane Dembélé en 2013. Iba a fini par démissionner de cette Direction chaotique du parti. Depuis samedi, il est membre à part entière de l’URD.
Pour ainsi dire, la vedette du jour, ce samedi 22 novembre 2014, c’était incontestablement Ibrahima N’DIAYE dit Iba qui faisait d’une pierre trois coups : la victoire sur soi, la victoire sur les adversaires, la victoire sur l’histoire.
Oui, la victoire sur soi car désormais il laisse derrière lui la bêtise humaine de se saborder au profit d’adversaires politiquement moins puissants. C’est le cas à l’Adéma depuis 2012.
La victoire sur les adversaires car Iba adhère au parti de l’avenir, qui invariablement a occupé jusqu’ici la seconde place et ce, dès sa création en 2003. Ainsi Iba ne saurait être la risée de personne à l’Adéma. Au contraire…
La victoire sur l’histoire. Iba vient de rentrer par la grande porte dans la cour des grands hommes politiques de notre pays. Il a fait preuve de sagesse en restant autant que faire se peut à l’Adéma. Il a fini par rappeler à ses camarades de la politique du ventre que la morale existe même en politique.
Grand hommage donc à Iba N’DIAYE. Et bon vent !
Mamadou DABO