Après la levée de leurs mandats d’arrêt et leur inscription sur des listes RPM, les députés qui avaient déserté l’Assemblée nationale du Mali ont certainement pris goût à la provocation et à l’exhibition du triomphalisme. Contre toute attente, alors que leur nouvelle situation n’a pas manqué de frustrations au sein des populations et de la justice malienne qui les accusent d’avoir tué des soldats et civils maliens, les voilà se permettre de se transporter hier à l’Assemblée nationale pour signifier d’une part leur retour triomphal – n’en déplaise aux honnêtes députés patriotes – et pour réclamer leurs salaires du temps de leur prise d’armes contre la mère patrie. Il ne restait plus que ça.
C’était hier. L’Assemblée Nationale du Mali accueillait des « invités de marque ». Il s’agit des nouveaux amis et partisans de Ibk, tous ressortissants de Kidal et liés par un destin commun : prendre des armes contre notre pays. Il faut signaler que certains députés, très remontés, ont tout simplement refusé de leur adresser la parole. Ce n’est que le début de la nouvelle crise que cette affaire risque de créer au sein de la classe politique et de la société civile. Aussi, la présence de ces égarés revanchards, contre tous ceux restés fidèles à la Nation malienne, risque de créer la panique au sein de la population au moment où leurs alliés poursuivent les attaques contre civils et militaires maliens, tchadiens et autres. Ces irrédentistes se promènent librement à Bamako, c’est dire que les Maliens doivent prier Dieu pour nous épargner d’une catastrophe à Bamako et partout ailleurs. Car de la manière dont les choses évoluent, il est à craindre qu’on n’en arrive pas à la prise de mesures rigoureuses et alors très contraignantes, notamment celles de contrôler les passagers même dans les Sotramas, dans les mosquées, aux stades ou partout où il y aurait des regroupements de personnes en vue d’éviter les infiltrations.
Aux Maliens nous rappelons cette citation de Chamfort : » Le plaisir peut s’appuyer sur l’illusion, mais le bonheur repose sur la réalité « . Après l’élection d’un Président qui entretenait l’illusion mais devenu le principal soutien des égarés du MNLA, c’est-à-dire le nouveau chef rebelle après Att qui avait reçu ce titre de la part des épouses de militaires de Kati, il est temps que la réalité du pays soit source de bonheur pour les citoyens et non le contraire. Ce bonheur ne viendra que lorsque chacun accomplit sa partition. C’est pourquoi à tous les niveaux nous devons dire non à Ibk pour la prise de décisions honteuses et malveillantes comme celles relatives à la réhabilitation des assassins du peuple.
Pour notre part, nous rappelons à l’intention de Ibk cette citation de Jules Michelet : » Le difficile n’est pas de monter, mais, en montant, de rester soi « . Nul ne pouvait imaginer une telle action de réhabilitation de Ibk à l’endroit des criminels de la rébellion. Nous osons croire que la pression de la France y est pour beaucoup, et que Ibk est le seul à savoir ce qu’il est en train de faire. Pourvu que cela soit pour le bonheur du peuple et non des sacrifices pour rien. L’avenir nous en dira plus. En attendant, nous restons sur notre faim, d’autant plus que le Président Ibk a lui-même parlé de situation intolérable et inadmissible en ce qui concerne la présence du gouverneur de Kidal sous un hangar. Alors le sachant bien, pourquoi a-t-il accordé tant d’honneur et de confiance aux responsables du MNLA jusqu’à les porter sur des listes RPM sans pouvoir les contrôler ni apaiser leur ardeur à faire du mal à ce pays. A quand » le Mali d’abord » ?
Nous disions dans une de nos précédentes parutions :
« IBK s’est autoproclamé » Kankeletigi » repris en chœur par ses thuriféraires. Mais quelle parole a-t-il respectée ?
Aux lendemains du coup d’Etat du 22 mars 2012, après une condamnation de façade et un bref passage au FDR, IBK s’est posé et présenté comme le principal opposant à ATT. En quoi et à quoi » Kanfilatigi » s’est-il opposé ?
Président de l’Assemblée Nationale et membre de la majorité gouvernementale, il feint de s’opposer aux Accords d’Alger et les dénonce urbi orbi, mais quand il a fallu concrétiser cette opposition et franchir le rubicond en quittant l’attelage gouvernemental, il freina des quatre fers et avala son chapeau.
Le scénario identique se produisit lors du vote de la loi instituant le Vérificateur Général, il dit s’être disputé avec sa conscience, mais en fin de compte comme toujours, il ne joignit point l’acte à la parole, et la loi fut votée.
Le 22 mars 2012, il faisait partie de la majorité présidentielle et du gouvernement d’ATT, il fut l’un de ses plus proches collaborateurs de 2002 à 2012, et le jour où il fut décoré de la légion d’honneur française il n’eut de cesse de remercier ATT en se jetant dans ses bras lui disant que grâce à lui tout cela a été possible. Att, lui, s’en souvient.
Incorrigible il a déclaré sur RFI avoir pleuré le jour de la retraite de Tessalit par notre armée. Mais a-t-il exprimé ses sentiments ce jour à ATT ? A-t-il fait une déclaration publique sur une radio ou une télé malienne ? Que nenni ! Alors, que nous valent aujourd’hui ces larmes à retardement ? Lui seul le sait ! »
Ibk peut-il changer ? A quand la justice pour les victimes d’autant plus que les coupables présumés seront couverts de l’immunité parlementaire et adossés au Rpm du Président Ibk ?
Mamadou DABO