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Occupation des servitudes du collecteur Molobalini: le cri de cœur des riverains en prélude à l’hivernage

À Djelibougou et à Sotuba, en Commune I du district de Bamako, la colère gronde. Excédés par l’inaction des autorités face à l’empiètement illégal et à l’insalubrité chronique autour du collecteur Molobalini, les riverains ont décidé de hausser le ton. À travers un point de presse et une visite de terrain, ce samedi 26 avril 2025, ils ont appelé les autorités à leur responsabilité face à une situation qui, chaque année, coûte des vies humaines et détruit des habitations.


La frustration monte le long du collecteur Molobalini, où l’obstruction persistante par les déchets et l’empiètement illégal sur ses servitudes menacent la quiétude des populations avoisinantes. Fatigués d’attendre les réactions des autorités, les riverains ont décidé de les interpeller publiquement lors d’un point de presse suivi d’une visite guidée du site.

Le ras-le-bol
« Cela fait des années que nous saisissons les autorités compétentes sur l’occupation illégale des servitudes du collecteur Molobalini, lesquelles ont pourtant été cédées par des responsables étatiques », rappelle Karamoko SOUMOUNOU, l’un des notables du quartier de Djelibougou.
Ce retraité des Impôts salue l’initiative des jeunes qui, à travers cet événement, manifestent leur profonde indignation face à la situation.
Selon lui, il est temps que les responsables assument pleinement leurs obligations devant ces violations qui provoquent non seulement des inondations récurrentes, mais aussi, plus tragiquement, des pertes en vies humaines.
« Nous demandons aux autorités d’user de leurs prérogatives pour libérer les servitudes du collecteur de toute occupation illicite, puis de procéder à son curage et à son aménagement », préconise M. SOUMOUNOU, insistant ainsi sur la nécessité de respecter scrupuleusement la bande de 22 mètres réservée autour du collecteur, condition indispensable pour réduire les risques d’inondations.
Devenu, au fil du temps, un véritable dépotoir, le collecteur Molobalini est aujourd’hui obstrué par l’accumulation d’immondices, empêchant ainsi l’écoulement normal des eaux pluviales et transformant chaque saison des pluies en cauchemar pour les riverains.
« Chaque année, nos quartiers sont submergés, des maisons sont inondées, et des familles doivent fuir leur domicile. Ceux qui n’ont pas suffisamment de moyens y restent la peur au ventre », témoigne un jeune du quartier, dont la famille est durement éprouvée par ces catastrophes à répétition.
À l’instar du vieux SOUMOUNOU, de nombreux habitants estiment qu’il est grand temps que la puissance publique reprenne ses responsabilités pour protéger les citoyens et mettre fin à cette situation qui endeuille chaque année de nombreuses familles.
« Il y a quelques années, au moins cinq membres d’une même famille ont péri dans des inondations causées par l’occupation illégale du collecteur », s’indigne le jeune. Et de s’interroger : «Faudra-t-il encore davantage de morts et de destructions pour que l’État agisse enfin contre ces violations flagrantes de la loi ? »
L’État interpellé
La visite guidée a révélé l’ampleur de la situation : le marigot naturel est désormais occupé à plusieurs endroits par des habitations érigées en toute illégalité sur les servitudes.
Certaines familles ont même modifié le cours naturel du collecteur pour se protéger elles-mêmes, aggravant encore davantage les risques pour les autres.
« En déviant l’eau de son passage naturel, il était évident que cela finirait par avoir de lourdes conséquences. Ce sont les familles riveraines qui en subissent les premiers les effets, mais aussi des sites comme le cimetière de Sotuba, dont les murs sont régulièrement effondrés par les eaux détournées », a-t-il témoigné.
M. Mody BERETHE, également riverain, souligne la gravité du problème au-delà des quartiers de Djélibougou et de Sotuba.
« Le problème dont nous parlons aujourd’hui s’étend de Nafadji jusqu’au fleuve, et concerne non seulement les populations le long de la route nationale, mais aussi le cimetière et plusieurs lotissements tout au long de Molobalini », a-t-il expliqué.
Le hic dans cette affaire : la plupart des familles occupant illégalement les servitudes du collecteur brandissent des titres fonciers pour prétendre être dans la légalité.
« Ces lots n’ont pas été attribués par la mairie de la Commune I, mais par d’autres autorités. Elles ont vendu des endroits qui ne devraient pas faire l’objet de vente », précise Timothé DAKOUO, membre du conseil communal de la commune I.
Celui-ci en appelle à une action vigoureuse de l’État :
« Il faut annuler ces titres illégalement délivrés et situer les responsabilités. Les auteurs de ces violations doivent être identifiés et sanctionnés conformément à la loi. Tant que les auteurs de violation de la loi ne sont pas punis, nous allons difficilement nous en sortir. »
Par ailleurs, il espère qu’avec la décision des autorités de libérer toutes les occupations illicites sur les servitudes de marigots et collecteurs, le problème sera résolu.
« Parmi les servitudes à libérer figurent celles du collecteur Molobalini », affirme l’élu communal.
48 heures après cette visite, les pluies de ce lundi 28 avril 2025 ont inondé déjà des familles de Sotuba soulignant la nécessité pour les autorités d’agir vite.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin
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