Le Vérificateur Général a initié une mission de suivi des recommandations issues de la vérification de performance de la gestion du Commissariat à la Sécurité Alimentaire pour la période allant du 1er janvier 2019 au 30 octobre 2022. La vérification de performance de la gestion du Commissariat à la Sécurité Alimentaire, effectuée en 2023, a relevé des insuffisances qui ont fait l’objet des recommandations adressées au CSA, au ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, au ministère de l’Economie et des Finances et à l’Office des Produits Agricoles du Mali. Le rapport souligne que le taux des recommandations entièrement mises en œuvre est de 40%.
Cette mission avait pour objectif le suivi de la mise en œuvre des recommandations formulées par la vérification de performance de la gestion du Commissariat à la Sécurité Alimentaire effectuée en 2023. Il s’agissait de s’assurer que les recommandations formulées lors de la vérification initiale ont été mises en œuvre et que des lacunes constatées ont été corrigées.
Le taux des recommandations entièrement mises en œuvre est de 40%. Sur 18 recommandations formulées par la mission initiale, trois sont non applicables. Sur 15 recommandations applicables, six sont entièrement mises en œuvre, cinq sont partiellement mises en œuvre et quatre ne sont pas mises en œuvre.
Le rapport du VGAL juge que le niveau de mise en œuvre globale des recommandations n’est pas satisfaisant.
Aux dires du VGAL, des mesures doivent être prises par le CSA pour corriger certaines insuffisances relevées lors de la mission initiale en 2023 qui restent non mises en œuvre et qui permettront d’améliorer sa performance. Il s’agit entre autres de la non-prise de décision fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Commissariat à la Sécurité Alimentaire par le CSA ; la non-prise des mesures pour dynamiser la gestion des banques de céréales par le CSA ; la non-allocation par le MEF au CSA les crédits budgétaires permettant la mobilisation du Fonds de Sécurité Alimentaire ; la non mise à la disposition par le MEF au CSA des ressources financières pour la réhabilitation des magasins de l’OPAM.
La mission conseille au CSA de sensibiliser les représentants de l’Etat dans les collectivités, de s’impliquer auprès des maires dans la gestion des banques de céréales qui s’avèrent très utiles dans la lutte contre l’insécurité alimentaire pour la communauté.
Par ailleurs, le VGAL estime que le CSA doit proposer aux autorités de prendre des dispositions par rapport au stock de céréales (maïs, le mil, le riz et le sorgho blanc) de la CEDEAO conservé dans les magasins de l’OPAM à Ségou depuis 2021 dont une partie du riz a fait l’objet d’incendie en janvier 2025.
Aussi, le CSA doit également proposer aux autorités de chercher une solution au magasin d’une capacité de 1 000 tonnes construit en 2015, dans la cour de l’OPAM à Ségou, avec le financement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA), mais qui est resté inutilisable compte tenu du non-respect des conditions de stockage des céréales.
La mission propose également au CSA de chercher plus de ressources afin d’augmenter la quantité de céréales à distribuer.
Lors du contrôle d’effectivité auprès des bénéficiaires des DAG et des membres des commissions de distribution, la mission a relevé que, compte tenu des réalités dans certains villages, les quantités initialement prévues par le CSA, 100 kg de céréales par ménage ciblé comme vulnérable, sont réduites soit à 50 kg ou à moins de 50 kg afin que plus de personnes vulnérables, voire tous les villageois puissent en bénéficier.
La mission considère, enfin, que le CSA doit poursuivre les efforts pour mettre en œuvre toutes les recommandations afin d’améliorer sa performance.
PAR MODIBO KONÉ