Malgré qu’elle soit un travail très pénible, surtout en période de grand froid, l’extraction du sable dans l’eau est un véritable gagne-pain pour les centaines de jeunes qui s’adonnent à cette activité au quai du fleuve Niger à Koulikoro. Faisant fi des risques, des hommes, des enfants et des femmes venus de divers horizons s’acharnent quotidiennement à extraire du sable sous l’eau. Les acteurs du secteur, qui payent 500 FCFA sur chaque chargement de camion et 5000 f CFA pour les pinasses à la municipalité, souhaitent aujourd’hui une meilleure organisation de l’activité qui les fait nourrir.
La période de chaleur est en train de s’installer au Mali petit à petit au grand bonheur des jeunes gens qui gagnent leur pain en extrayant du sable dans l’eau. Cette période les évite beaucoup de désagréments (noyade, paludisme, pneumonie…) auxquels ils font face en période de grand froid. Bourama Coulibaly 26 ans ressortissant de Coula, village situé à 45 km de Koulikoro nous parle des conditions dans lesquelles, il travaille. Ce travail se fait avec les pinasses avec quatre personnes à bord, c’est pourquoi il y a des dizaines de pinasses stationnées au quai du fleuve.
« Nous allons puiser du sable et du gravier au fond de l’eau mais actuellement la période de fraicheur n’est pas favorable à ce travail. Le travail est pénible en cette période avec la présence du vent qui souffle le petit matin et le froid. En tout cas, malgré les risques ( la des maladies comme la pneumonie ou le paludisme) nous sommes en train de mener cette activité pour éviter le chômage et subvenir à nos besoins ainsi que celle de nos familles. Dieu merci, nous pouvons gagner au moins 5 000 francs cfa par jour.», expliqua-t-il.
Et de relever que le fonctionnement de travail qui se passe par une pinasse complète équipée d’un générateur électrogène pour son mécanisme coûte environ un million de FCFA dont le propriétaire met à la disposition des travailleurs journaliers. Pour notre interlocuteur, une fois que le sable est extrait de l’eau, il sera chargé dans un Camion benne de 7 roues ou de 10 roues ou encore de 14 roues et l’argent sera partagé de manière équitable entre les différents acteurs (les travailleurs et le locateur de pinasse).
« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème d’organisation parce que les prix de chargement des Camions varient selon les périodes. Notre syndicat ne joue pas pleinement son rôle pour maintenir un prix fixe durant toutes les saisons de l’année. Pour le sable, les 7 roues sont chargées à 15 000F CFA, 25 000 FCFA pour les 10 roues et 35 000 FCFA pour les 14 roues. Pour le gravier, les prix de chargement sont respectivement 40 000 FCFA, 85 000 FCFA et 140 000 FCFA pour les 7, 10 et 14 roues. Actuellement, il y a également un déficit de communication même si le prix change, le syndicat ne remonte pas vite l’information à la base. Au niveau du quai, nous sommes en train de voir comment s’organiser pour mieux travailler. », a-t-il dit.
Drissa Haïdara, un autre travailleur journalier au quai, natif de Koulikoro, témoigne que les travailleurs viennent de partout (de l’intérieur du pays et des pays voisins comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry) pour mener cette activité. « Même si nous ne gagnons pas beaucoup d’argent, nous parvenons à joindre les deux bouts à travers cette activité. Les femmes viennent également nous apporter de l’eau. En contrepartie, elles enlèvent les sables et les graviers restant dans les pinasses pour les vendre et payer de quoi à manger.», a –t- il dit. Amadou Keïta travaillant dans le même domaine pense que l’activité permet de lutter contre l’ensablement. Selon lui, chaque pinasse paye 5000 f CFA à la mairie et les Camions bennes payent 500 f CFA à la mairie après chaque chargement.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain