« Les résultats positifs et encourageants auxquels nous sommes parvenus constituent de réels motifs de satisfaction pour tous. La dynamique doit être poursuivie et maintenue », dixit IBK.
Nous vous proposons l’intégralité du Discours
Mon cher frère MAHAMADOU ISSOUFOU, Président de la République du Niger,
Excellences messieurs les Chefs d’Etat du G5 Sahel,
Mesdames et messieurs les Ministres du G5 Sahel,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
Monsieur le Secrétaire permanent du G5 Sahel,
Monsieur le Représentant du Secrétaire général des Nations unies,
Monsieur le Représentant du Président de la Commission européenne,
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales,
Monsieur le Président du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel,
Monsieur le Commandant de la Force conjointe du G5 Sahel,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Nous voici réunis à Niamey dans le cadre de la quatrième session de la Conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel.
En cette occasion solennelle, permettez-moi, en votre nom et en le mien propre, d’adresser nos sincères remerciements à notre frère MAHAMADOU ISSOUFOU, Président de la République du Niger, pour l’accueil très chaleureux réservé à nos délégations respectives.
Nos sentiments de profonde gratitude vont au peuple nigérien, un peuple hospitalier, pétri de valeurs d’humanisme, de tolérance, de courage et d’abnégation enracinées dans nos traditions ancestrales communes.
Nul doute que les excellentes dispositions prises par le gouvernement nigérien permettront à nos travaux d’atteindre le succès escompté.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Mesdames, Messieurs,
Depuis la tenue à Bamako, le 6 février 2017, de notre troisième sommet ordinaire sous le thème central : ‘’La situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien’’, et au cours duquel vous avez bien voulu me faire l’honneur d’assurer la présidence en exercice du G5 Sahel, nous n’avons ménagé aucun effort dans l’accomplissement de mon mandat.
Des progrès notables ont, certes, été réalisés, mais de nombreux défis restent à relever. Cependant, force est de reconnaître que nous sommes passés à une étape supérieure dans l’engagement de nos pays en matière de défense et de sécurité.
Après l’endossement du Concept stratégique d’opérations de la Force conjointe (CONOPS) par l’Union africaine, le 13 avril 2017, d’intenses activités diplomatiques ont été entreprises afin de doter la Force conjointe de capacités dont elle a besoin pour assurer notre sécurité collective et défendre des millions de sahéliens et leurs biens.
De Bamako à Addis-Abeba, en passant par New York, Washington, Bruxelles et Paris, nous avons réaffirmé notre engagement à mobiliser les moyens propres de nos Etats membres dans l’opérationnalisation rapide de la Force conjointe, tout en favorisant l’accompagnement indispensable de l’Union africaine, de l’ONU, de l’Union européenne, de l’OCI, et des autres partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Mesdames, Messieurs,
Un pas décisif a été franchi sur l’ensemble des quatre piliers qui constituent les fondements de notre organisation :
S’agissant du pilier défense et sécurité, on peut noter des avancées majeures, notamment dans l’opérationnalisation de la Force Conjointe. Il est donc important de retenir dans ce domaine :
- l’inauguration, le 9 septembre 2017 à Sévaré, Mopti, du Poste de commandement interarmées tactique (PCIAT) de la FC-G5S, suivie de la mise en place de la capacité opérationnelle initiale de la Force conjointe, le 17 octobre 2017 ;
- l’élaboration, le 8 décembre 2017, du ”Cadre conceptuel d’organisation et de fonctionnement de la composante Police de la Force conjointe du G5 Sahel”, qui met en place un mécanisme de suivi, avec les partenaires internationaux, des questions liées aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au sein de la FC-G5S.
En outre, le 1er novembre 2017, la Force conjointe a lancé sa première opération militaire baptisée ”Hawbi”, suivie, le 15 janvier 2018, d’une seconde dénommée ”Pagnali” dans le fuseau Centre, avec pour objectif principal de lutter contre les groupes terroristes, la criminalité transnationale organisée, les trafics de drogues, d’armes et de migrants.
A l’heure actuelle, nous nous sommes fixés l’objectif ”Pleine capacité opérationnelle de la Force conjointe à l’horizon mars 2018” : une Force étroitement interconnectée, équipée, formée, entraînée et commandée de manière à pouvoir opérer ensemble et avec les forces partenaires, notamment la Minusma et Barkhane.
En plus du travail important accompli au plan de l’opérationnalisation effective de la Force conjointe, d’autres avancées remarquables ont été enregistrées en matière de défense et de Sécurité. On peut citer, entre autres, la mise en place du « Bureau Défense et Sécurité » du Secrétariat permanent du G5 Sahel, le démarrage du projet « Groupe d’Actions Rapides-Surveillance et Intervention au Sahel (GAR-SI), le lancement du processus de création du Centre d’Analyse des Menaces et d’Alerte Précoce (CSAMAP), le démarrage des activités du Collège sahélien de sécurité à Bamako (3 ateliers, 2 formations thématiques et 1 formation technique ayant concerné 175 personnels des forces de sécurité).
De même, des actes majeurs ont été posés par le Comité de Défense et de Sécurité (CDS) et le Commandement de la Force conjointe, à travers :
- l’élaboration du maillage juridique relatif à l’encadrement du ”droit de poursuite et autres aspects liés à l’extraterritorialité”, dans la perspective des opérations militaires transfrontalières conjointes visant à assurer la protection des droits humains; de l’action humanitaire et l’assistance aux populations ;
– le renforcement de l’architecture institutionnelle de la Force.
Concernant le pilier gouvernance, on peut noter la tenue d’un dialogue de haut niveau sur « genre-radicalisation et extrémisme violent » à Bamako, les 21 et 22 février 2017 ; l’élaboration d’un guide genre pour le Secrétariat Permanent du G5 Sahel ; la nomination de la coordinatrice régionale des plateformes des Femmes du Sahel ; l’approfondissement de la coopération avec la MISAHEL au travers de colloques et rencontres.
Par rapport au pilier infrastructures, on peut citer la réalisation de l’étude de faisabilité pour la création de la compagnie aérienne, la validation de la feuille de route du processus de suppression des frais d’itinérance et l’élaboration des fiches techniques de projet de développement.
Quant au pilier résilience et développement humain, les actions essentielles ont concerné le suivi et la coordination des travaux de révision des projets du Programme d’Investissements Prioritaires, le suivi de la préparation et du montage du projet de réponse éducative aux enfants vivant dans les pays du G5 Sahel, l’élaboration du document cadre de coopération avec les partenaires techniques et financiers.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Mesdames, Messieurs,
La présidence en exercice du G5 Sahel a été aussi marquée par plusieurs sommets et réunions de haut niveau, notamment le Sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel avec la France (Bamako, 2 juillet 2017), la réunion de haut niveau des Chefs d’Etat sur le G5S, en marge de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (New York, 18 septembre 2017) et le Sommet de La Celle Saint-Cloud sur la FC-G5 Sahel, (3 décembre 2017).
Toutes ces rencontres avaient comme objectif principal d’accroître la mobilisation de la communauté internationale au profit du G5 Sahel.
C’est le lieu de saluer l’engagement solidaire des partenaires et pays amis, notamment l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis, qui a permis de mobiliser des ressources financières dans le cadre du financement de la Force conjointe.
Pour un budget initial estimé à 450 millions d’euros pour le démarrage des opérations, les annonces de contribution s’élèvent à près de 294 millions d’euros. A cet égard, il y a lieu de saluer les efforts en cours pour la tenue à Bruxelles, le 23 février 2018, de la ‘‘Conférence internationale sur la sécurité et le développement au Sahel”, qui vise à mobiliser des contributions suffisantes en faveur de la pleine montée en puissance de la Force conjointe.
Pour atteindre nos objectifs, il est impérieux d’opérationnaliser, sans délai, le Fonds fiduciaire destiné à recevoir les contributions des donateurs et de valider le manuel de procédures spécifiques relatif à la gestion dudit Fonds.
Par ailleurs, comment ne pas se féliciter de l’initiative ALLIANCE SAHEL qui entend assurer une meilleure coordination de l’aide pour développer les zones rurales, créer de l’emploi pour la jeunesse, améliorer les infrastructures énergétiques et renforcer la gouvernance.
A cet égard, je voudrais souligner la nécessité d’une cohérence d’action entre l’Alliance Sahel et le Programme d’Investissements Prioritaires en tenant compte des besoins nationaux des Etats membres.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de dire quelques mots sur l’état de mise en œuvre de certaines décisions prises par notre organisation, pour noter, avec satisfaction, la suppression des visas entre le Tchad et le Mali, le12 septembre 2017, la finalisation de la feuille de route sur le processus de suppression des frais d’itinérance entre les pays du G5 Sahel, et la célébration simultanée par les cinq (5) États membres du 19 décembre comme ‘’Journée du G5 Sahel’’.
Le Secrétariat permanent travaille à faire avancer le projet de construction du chemin de fer ”le Trans-sahélien”, le Programme d’appui à la lutte contre la prolifération des armes légères et la criminalité organisée dans les zones frontalières, l’élaboration du Document-cadre sur la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, et l’opérationnalisation de la Plateforme des Femmes du G5 Sahel et la gestion des réseaux des jeunes et des journalistes.
S’agissant du projet ‘’Air Sahel’’, il nous revient de statuer sur le rapport complémentaire élaboré par IATA, et l’étude soumise au Comité des ministres en charge de l’aviation civile du G5 Sahel.
Nous devons, surtout, favoriser la création d’opportunités d’emploi pour la jeunesse, et ouvrir la voie à de véritables investissements socio-économiques, particulièrement dans les régions les plus vulnérables.
Au total, la pleine opérationnalisation de la force conjointe doit être accompagnée d’une action plus vigoureuse en faveur du développement. A cette fin, l’architecture institutionnelle dans laquelle s’inscrit le Secrétariat Permanent du G5 Sahel doit se développer pour assurer la nécessaire complémentarité entre l’action sécuritaire et les différentes initiatives dans le domaine du développement.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Mesdames, Messieurs,
En terminant mes propos, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à mes Pairs pour leur soutien politique et accompagnement dans la conduite de la mission. Les résultats positifs et encourageants auxquels nous sommes parvenus constituent de réels motifs de satisfaction pour tous. La dynamique doit être poursuivie et maintenue.
Aussi voudrais-je saluer le leadership et le soutien sans faille de la France aux initiatives du G5 Sahel, son appui à travers l’opération Barkhane, les actions de conseil et de formation, mais aussi son soutien en équipements.
Enfin, permettez que je dise ma totale confiance et conviction en la montée en puissance très prochaine du G5 Sahel, tant au plan militaire qu’au plan politique, au moment où nous allons passer un relai assuré à notre frère et ami, le Président Mahamadou ISSOUFOU.
Sur ce, je déclare solennellement ouverts les travaux de la Quatrième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat du G-5 Sahel, et souhaite un plein succès à nos travaux.
Je vous remercie.
22 Septembre