Les ex-rebelles défient ouvertement le gouvernement. Mécontent de l’expulsion du chef de bureau de la Minusma à Kidal, le français Christophe Sivillon, Bilal Ag Acheri qualifie la décision « d’irresponsable ». Ce qui en rajoute à la crise.
La situation de Kidal résume en elle seule la délicatesse de la crise dans le nord du Mali. Des faits qui confirment que la 8e région est devenue une zone qui échappe totalement au contrôle de l’Etat. Et les propos tenus par Bilal Ag Acherif, chef du MNLA à la suite de la décision du gouvernement d’expulser le représentant de la Minusma à Kidal, prouvent à suffisance que les groupes armés n’ont jamais renoncé à « l’Azawad». S’exprimant sur la question en anglais et en français sur twister, Ag Achérif se donne une liberté de trop : « Un décision triste et irresponsable a été prise par Bamako contre le chef de bureau de la Minusma».
A-t-il le droit de se comporter ainsi ? Que dit l’accord pour la paix et la réconciliation ? Pourquoi la médiation est toujours silencieuse ? Quelle pourrait être la portée des propos de Bilal ? A toutes ces interrogations, il faut noter que les ex-rebelles ne sont plus dans la logique de travailler à une sortie de crise. L’accord pour la paix et la réconciliation est un prétexte pour la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de se voir légitimée et la signature d’un cessez-le-feu sont venus conforter sa position sur le terrain. D’autres actions militaires menées en grande pompe sont illustratives de la volonté d’en découdre avec l’Etat central : la décision unilatérale de la CMA de mener des patrouilles dans la région de Tombouctou, les congrès du HCUA et du MNLA, avec des défilés où sont exposées des armes de guerre. Le dernier acte qui montre que les ex-rebelles sont encore animés d’esprit de belligérance c’est la composition du mécanisme opérationnel de coordination (MOC).
En clair, alors que l’Etat travaille à rendre effective l’armée national reconstituée, la CMA traine les pieds et l’ossature de ses éléments n’a pas franchi les portes de Ber et Kidal.
A.M.C.
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