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Tribune libre : Les médias face aux défis de l’heure !

Notre analyse est ici axée sur les défis des médias et les conditions adéquates d’une liberté de la presse moins assujettie aux velléités de nuire à la profession de part et d’autre.

Pour ce faire, il nous faut observer les Médias sous l’angle de la contrainte professionnelle face à la triple peine infligée par les impératifs économiques, la forte concurrence introduite par l’utilisation abusive de l’IA et les restrictions tendancieuses par rapport aux dérives observées sur la toile mondiale nécessitant partout l’activation et le renforcement des cellules de lutte contre la « Cybercriminalité ».

Une fois ces paramètres retenues on peut revenir sur la Semaine de la Liberté de la Presse au Mali, du 3 au 9 mai 2025, qui a permis de faire un large tour d’horizon sur les problèmes de la profession qui tanguent entre Incertitudes politiques et respect des impératifs démocratiques. Dans cette étroitesse d’esprit, quel sort est réservé aux médias maliens dans leur essor et leur volonté d’expansion dans un paysage économique et politique socialement contingent ? Il est indispensable d’allier quête d’équilibre et désir de survie et d’indépendance pour ne plus se situer, en tant que journalistes, hommes et femmes de médias, au cœur des turbulences sociopolitiques. Car la presse en soi, fût-ce-t-elle malienne ou nigérienne, doit être exclusivement consacrée à la sacro-sainte mission de service public qui est de faire appliquer le Droit à l’information, juste et vérifiée, des populations et à leur seule bénéfice. Non pas à leur détriment. Parce qu’elles nous considèrent comme leurs fins limiers à la recherche permanente de l’information sourcée et de qualité pour leur information vraie afin de les mettre sur leur propre chemin.

Mais cette fragile équation de la liberté d’exercer librement une profession aussi libre que celle du journalisme au Mali, dans un contexte changeant depuis plus de dix ans, est hypothéquée par les démêlés politiques interminables qui poussent beaucoup parmi nous à prendre position et à inciter d’autres lecteurs auditeurs ou téléspectateurs followers de s’aligner sur ces mêmes positions pas du tout unanimes ou des plus fondées à être exprimées ou relayées.

Dans cette complexité, le paysage médiatique malien tend à se particulariser pour fuir le boucan et le brouhaha de la tempête politique pour incarner de nouveaux types de médias plus confessionnels (culte) et moins généralistes piétinant ainsi la notion de diversité avec ces nombreuses agences de communication Web qui sont autorisées et légitimées à prendre en charge la communication des structures officielles. Nos médias traditionnels étant désormais à la remorque pour obtenir des informations sources auprès des structures concernées si ce n’est avoir des informateurs bien introduits dans certains milieux.

Les défis économiques

Autre équation, c’est la transformation numérique dans laquelle ils sont condamnés de s’engouffrer, parce que nous avons atteint la station de la phase digitalisation qui transforme les pratiques journalistiques avec l’adoption de nouvelles techniques de reportage et de diffusion. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la diffusion de l’information, mais posent également des défis en termes de désinformation. Malgré cela, les journalistes arrivent à faire face. Mais ce sont les défis économiques qui sont des plus persistants quand la sphère productive n’assure plus à sa périphérie les moyens de subsistance à travers les annonceurs et leurs insertions publicitaires. Des impayés sont toujours à la traîne et d’autres factures prêtes s’entassent et s’accumulent nouveaux impayés. Dans ce cas de figure, il est évident que la précarité économique des journalistes et des médias est un problème majeur, et c’est la préoccupation des mieux partagées. Toutes les difficultés que nous vivons au quotidien ne sont pas uniquement liées aux ventes des exemplaires éditées, ni à l’absence publicité ou aux coûts d’impression. Dieu merci, beaucoup s’en sortent cahin-caha pour rester debout et accomplir la profession du devoir d’informer. Mais, c’est surtout le plein emploi des moyens de production d’une vraie industrie de presse, faisant travailler tous ces imprimeurs artisanaux et professionnels qui existent dans l’écosystème, qui manque d’être activé. L’État et les institutions de la République ne daignent pas consentir une aide précieuse ou minimale à nos organes de presse. Des organisations comme Reporters sans frontières (RSF) n’offrent pas grande chose comme subvention annuelle à des médias très structurés. Cette fragilisation économique constitue l’une des principales menaces pour la liberté de la presse. Au Mali, l’indice de liberté de presse a reculé de cinq points, faisant passer le pays de la 114e place à la 119e place. C’est dans ce contexte que s’est déroulée la Semaine nationale de la liberté de la presse à la Maison de la Presse.

Difficultés croissantes

Parallèlement, si la précarité économique continue de fragiliser de nombreux médias maliens, ce n’est pas la faute de l’État qui a retenu sa main généreuse envers nous journalistes. Mais c’est surtout dû à nos modèles économiques périmés qui demandent un nécessaire réajustement comme pour les partis politiques qui sont mis à l’index et à rude épreuve. Les difficultés croissantes liées à la mévente, à la publicité manquante et aux coûts opérationnels d’édition ne pourront être atténuées que si cette vulnérabilité économique est vite dépassée par des investissements massifs, issus de fonds orthodoxes permettant au secteur de se hisser aux normes internationales de sécurisation de l’information face aux deepfakes et fakes news. Ce phénomène lié à une utilisation exagérée des informations colportées sur la toile, constitue une menace sérieuse pour l’indépendance et la pérennité des médias. La concentration de la propriété, les pressions financières et le manque de transparence dans l’attribution des aides publiques sont autant de facteurs qui exacerbent cette situation.

Au-delà des célébrations, l’inquiétude monte face à l’ombre de la répression juridique avec le pool Cybercriminalité instauré et aux pouvoirs renforcés. Les médias maliens ploient sous le poids de la précarité, de l’IA et des tentatives de musellement.

Il y a donc urgence à respecter la Liberté d’expression des journalistes et des hommes et femmes de lettres, de la culture et des médias dont Assimi Goïta est actuellement le grand défenseur, étant aussi celui qui a décrété 2025 Année de la culture au Mali. En décembre prochain ou le 3 mai 2026, il serait vraiment temps de donner un autre visage à la presse.

KML

Source : L’Aube
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