Bien plus qu’à la croisée des chemins, le Mali se trouve aujourd’hui entre le marteau et l’enclume.
Le marteau de nos ambitions, parfois démesurées, et l’enclume de la crise sécuritaire qui agit comme une lame de fond pouvant ébranler nos assises. Et aussi bizarre que cela puisse paraitre, tout le monde parle au nom du Mali. Mais de quel Mali ?
Que n’a-t-on pas dit en ton nom ?
Que n’a-t-on pas fait en ton nom ?
Que ne va-t-on pas commettre en ton nom ?
Oh Mali, mon cher Mali,
Tout le monde dit ne vivre que pour toi en te déclarant son grand amour.
Mais au fait, sais-tu même lequel de tes enfants t’aime réellement le plus aujourd’hui ?
Mon cher Maliba, pendant que tu souffres de tous les maux,
Pendant que nos ancêtres se retournent dans leur tombe en voyant dans quel état tu te trouves,
Tes enfants s’entredéchirent là où ils auraient dû faire preuve d’union.
Mais où se trouvent ces valeurs qui ont fait de notre société cette nation millénaire forte et enviée ?
La tolérance, le cousinage et la parenté à plaisanterie, le dialogue (sigui kafô yé damou yé), la cohésion et l’art du vivre ensemble semblent désormais être de lointains souvenirs.
N’est-il pas temps de mettre balle à terre et de retrouver ce qui nous unit tous : le Mali !
Un Peuple sommes-nous censés être et surtout fiers de l’être,
Un But, sommes-nous censés avoir, celui de faire de toi la plus belle et la plus grande des Nations,
Une Foi, foi en ton avenir et en ta grandeur, devons-nous avoir…
Force doit rester au Mali !
Salif Sanogo
