Une enquête vient d’être ouverte sur une affaire de détournement d’argent du Trésor public de Bangui. Dans des documents comptables ont été découverts des titres de paiement inscrit sous la référence « Première dame ». S’agit-il de faux en écriture ? Existe-t-il un réseau, des complicités à l’intérieur du Trésor public ? La justice centrafricaine devra faire la lumière sur cette affaire. Plusieurs responsables de la haute administration, parmi lesquels le directeur général du Trésor, doivent être entendus, et deux personnes ont déjà été arrêtées.
Selon les informations de RFI, c’est une anomalie figurant sur le document de programmation des dépenses qui a mis la puce à l’oreille. Un ordre de paiement stipulait simplement « Première dame », une erreur grossière à plusieurs titres. D’abord parce que tout paiement doit être attribué nominativement, ensuite parce que l’épouse de Michel Djotodia ne peut évidemment bénéficier à titre personnel de l’argent public.
Il est également précisé qu’un accompte de six millions de francs CFA aurait déjà été payé. L’accompte aurait été touché vendredi dernier par un homme dont l’identité n’a pas encore été révélée. Le même homme se serait à nouveau presenté le lendemain à la caisse du Trésor public. Il a été interpellé avec un fonctionnaire du ministère des Finances qui l’accompagnait. Des sources judicaires affirment avoir trouvé d’autres titres de paiement et des procurations dans le véhicule utilisé par les deux hommes.
Probables complicités
L’enquête ne fait que commencer mais, quoi qu’il en soit, on voit mal comment tout cela a pu se réaliser sans la complicité d’agents du Trésor public. Les documents de programmation des dépenses de l’Etat sont en principe vérifiés ligne par ligne, et c’est le directeur général du Trésor public qui transmet ces documents au ministre des Finances et du Budget pour signature. Le ministre aurait-il manqué de vigilance ? Le procureur doit convoquer tous les hauts responsables du Trésor et le ministre pour qu’ils s’expliquent.