Après la libération des régions de Gao et de Tombouctou, la libération de la région de Kidal est aujourd’hui, un autre enjeu pour le Collectif des ressortissants du Nord (Coren). La preuve, cette question a été, l’unique ordre du jour de l’assemblée générale extraordinaire, tenue, vendredi au Centre International de Conférence de Bamako.
« Après la libération de la quasi-totalité des localités qui étaient sous occupation des terroristes, Kidal est devenu une énigme ». C’est à ces termes qu’Ousmane Issoufi Maiga a ouvert le bal de l’assemblée générale extraordinaire du Coren sur de Kidal.
Pour l’ancien Premier ministre, le cas de Kidal est gravissime et interpelle l’opinion nationale et internationale. Cette ville, a-t-il affirmé, est, depuis un certain temps, le théâtre d’exactions sur les populations noires. Pire, sous l’œil distrait, voire coupable de l’armée française ; laquelle était considérée jusque- là, comme une alliée de l’Etat Malien.
Mais le silence assourdissant de la France face aux exactions du MNLA suscite le doute sur sa sincérité à l’égard du Mali. L’armée française qui a été, autant applaudie par les populations maliennes pour sa prompte intervention à Kona, pour arrêter l’avancée des groupes terroristes vers le Sud, est en passe d’être, autant, désavouée pour son jeu trouble avec le MNLA. Celui-là même qui est à la base de l’entrée des terroristes au Mali.
En tout cas, le Coren et l’ensemble des populations maliennes sont indignés par ce comportement des autorités françaises qui contraste leurs discours officiel. Face à cette situation inacceptable, le président d’honneur du Coren invite les Maliens à prendre conscience, tout en rappelant que la communauté internationale ne peut pas continuer à porter le Mali. Il est temps, ajoute t-il, que le peuple malien prenne ses responsabilités.
«Nous devons nous mettre au travail pour gérer nous même nos problèmes. Car chaque Etat a des problèmes», a-t-il déclaré. Avant de rappeler à l’opinion nationale et internationale la position du Coren qui est celle de tous les fils des régions du Nord : «pas d’élections sans Kidal. Pas d’élections sans l’administration et l’armée malienne à Kidal».
L’entrée de l’armée à Kidal, estiment les responsables du Coren, n’est pas négociable au même titre que le désarmement du MNLA. Aussi, le Coren est radicale par rapport aux négociations entre Bamako et le MNLA. Une négociation qu’il qualifie de folklore.
Des négociations qui ont été entamées sans l’avis du peuple malien. Aussi, il n’est un secret pour personne que les terroristes et narcotrafiquants qui ont créé la désolation au nord du Mali sont venus dans les bagages du MNLA. Et pire, cette nébuleuse MNLA qui a pris l’allure des nazis, n’a pas renoncé à son idéal : l’autonomie de l’Azawad.
C’est pour cette raison que le Coren affirme que les négociations de Ouagadougou avec le MNLA n’engagent pas les Maliens.Face à la délicatesse de la situation de Kidal, le Coren, à l’issue de son assemblée générale, invite tous les candidats aux élections présidentielles à se prononcer clairement sur le cas de Kidal. Ainsi, ceux qui présenteront des solutions ou projets douteux seront sévèrement sanctionnés dans les urnes par les populations.
Rappelons que les représentants des communautés du nord notamment les communautés Kel- tamasheq, arabe belah et les représentants des partis politiques ont salué les propositions du Coren. Ils promettent d’accompagner le COREN qui a été un acteur principal dans la libération des régions du nord.
Aboubacar Berthé