Pendant que les militaires maliens se positionnent timidement dans le nord du pays pour en sécuriser les localités libérées par l’opération Serval et les Tchadiens, ils font l’objet de graves accusations d’exactions et de pillages au détriment de populations innocentes.
Une campagne de dénigrement des forces de défense et de sécurité du Mali est en cours depuis quelques temps dans une certaine presse occidentale notamment française. Des soldats maliens sont sans cesse accusés d’avoir commis et de commettre des exactions et pillages au détriment d’Arabes et de Touareg. Une journaliste de Rfi, une certaine Laura machin est passée experte dans l’art de tendre son micro à tous ceux qui ont envie d’accuser les militaires maliens d’exactions et de pillages. Ses reportages, menés essentiellement dans les camps de réfugiés, sont assez significatifs : il faut tout faire pour amener les autorités militaires maliennes devant la justice internationale. Elle est relayée sur le terrain, à l’intérieur du pays, par un de ses collègues, David quelque chose, qui ne se prive pas non plus de recueillir les témoignages les plus douteux. Sur le petit terrain, ce sont leurs confrères de France 24 qui animent la galerie. Ces journalistes enregistrent et diffusent des « informations » assez surprenantes sur des cas d’exactions, exécutions sommaires, pillages, vols au détriment de populations à la peau claire ou blanche, informations recueillies auprès d’individus qui assurent avoir été les témoins de ces agissements assimilables à des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre. Pourtant, bien que dotés de tous les moyens, ces « journalistes » ne se donnent même pas la peine de suivre leurs informateurs témoins sur les lieux desdits crimes, au moins pour s’assurer de la véracité de leurs dires. Non, ils se contentent, sans aucun recoupement, de balancer la chose, insidieusement, sournoisement, tout en sachant la portée de la diffusion publique de telles « informations »
En revanche, ils restent très souvent muets sur les renseignements fournis par les autorités militaires. Et des informations, celles-ci en donnent. Par exemple, le ministre de la défense en personne a déclaré publiquement que des exactions sont commises par des éléments du mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) qui sévit dans le nord sous la protection de l’armée française. Beaucoup des éléments du Mnla sont des déserteurs de différents corps des forces de défense et de sécurité loyalistes, corps qu’ils ont quitté en emportant armes, bagages et uniformes. Certains sont même partis avec les véhicules de l’armée, d’autres ont volé les matériels de l’administration pendant qu’ils occupaient la région de Gao. Aujourd’hui ils s’en servent contre les populations en prenant le soin d’entretenir la confusion grâce à leurs amis de l’audiovisuel extérieur de la France. Sur Rfi, pour mieux entretenir le flou, un officier déserteur de la gendarmerie, Hassan Ag Mehdi alias Jimmy le rebelle, qui n’aurait jamais intégré la gendarmerie s’il n’avait pas été l’un des grands activistes de la rébellion des années 90, s’«étonnait » que ça soit seulement maintenant, avec le retour des militaires dans le nord qu’on parle d’exactions. Ce qu’il oublie de mentionner, c’est que d’avril à fin juin 2012, les populations locales ont toujours dénoncé des exactions dont les auteurs sont principalement les éléments du Mnla dont il faisait lui-même partie. Même lorsque ces éléments du Mnla portaient l’uniforme de l’armée malienne pour commettre leurs forfaits, les populations locales savaient à quoi s’en tenir parce que l’armée n’était plus sur le terrain. Aujourd’hui donc, ces bandits signent leur retour en même temps que l’armée malienne, ils portent la même tenue et utilisent le même armement que les forces loyalistes. La confusion n’est pas difficile à entretenir surtout que beaucoup de Touareg sont restés dans les rangs des forces de défense et de sécurité malgré les chants de sirène des indépendantistes et des terroristes. Ainsi, en est-il du colonel-major Alladji Gamou et de ses cinq cents hommes, du colonel-major Ould Meydou et de son bataillon, et de bien d’autres qui sont restés loyalistes et sont prêts à tout mettre œuvre pour que le Mali recouvre l’intégrité de son territoire national. Il est donc loisible de comprendre que des éléments du Mnla, déserteurs de l’armée, se fassent passer pour des soldats loyalistes afin d’écumer la zone.
Toutefois, un reportage de Rfi, encore elle, mérite des éclaircissements. Il s’agit de celui réalisé dans la commune de Tilemsi, et qui fait part d’actes d’exactions et de pillages commis sur les populations par des hommes en uniforme embarqués dans des camions militaires, des blindés et des Brdm. Les éléments du Mnla disposent-ils de ces engins ? Oui, il y a un an, lorsqu’ils avaient pris le contrôle de Gao. Mais après, ils ont été dépossédés de tout leur matériel. Et si aujourd’hui ils disposent à nouveau de blindés et de Brdm, c’est qu’ils ont été à nouveau équipés. Par qui ?
Cheick Tandina