En lieu et place, il brandit les Assises Nationales de la Refondation comme la panacée aux maux qui minent notre pays et la réponse aux engagements pris par notre Nation. Après avoir écarté le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, légalement compétent pour l’organisation matérielle des élections, après avoir ignoré tous les actes posés (ateliers, réunions du cadre de concertations MATD-Partis politiques, élaboration d’un projet de loi électoral consensuel) par ce département, le gouvernement Choguel a décidé de la création et la mise en œuvre d’un organe unique de gestion des élections contre la volonté de la majorité de la classe politique et de la société civile ainsi que des techniciens du MATD (Cf atelier des 29 et 30 juillet 2021). Ainsi, le scrutin référendaire prévu le 31 octobre 2021 n’a bien sûr pas eu lieu.
La mise en œuvre de l’Organe en charge des élections devant se terminer le 10 octobre 2021, s’est muée en une série de propositions issues d’une table ronde, les 24, 25 et 26 septembre 2021, contestée pour son manque d’inclusivité :
- Création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) dont le mandat des 09 membres, désignés par appel à candidatures, a été fixé à 07 ans non renouvelables ;
- Transfert des prérogatives de la Cour Constitutionnelle à l’AIGE en matière de gestion des élections, sauf la gestion des contentieux avant d’appeler à procéder à la révision constitutionnelle avant la fin de la transition ;
- Support du ministère de l’Administration Territoriale, le ministère de la Justice, à travers les Cours et Tribunaux, sans oublier la Cour Constitutionnelle, les Départements en charge de la Défense et de la Sécurité, le Département de la Communication à travers le Comité de l’Egal Accès aux Médias d’Etat, et du ministère des Finances (Réf ministre de la Refondation) ;
Nous avons assisté à des déclarations à travers les médias, spécifiant que « les élections ne sont pas une priorité » et que tous ces « détails » de chronogramme électoraux seraient données au Peuple malien et à nos partenaires par les conclusions des Assises Nationales de la Refondation dont les conclusions seront connues en janvier 2022.
Ainsi, NOUS, Partis politiques et Regroupements de Partis politiques du Cadre pour une Transition Réussie au Mali, ne comprenons plus la logique totalement contradictoire du Gouvernement mettant en danger l’évolution de la transition et les relations avec nos partenaires concernant le Chronogramme électoral, les réformes institutionnelles et la révision des textes.
La majorité de la Classe Politique et de la Société Civile, REJETTE TOUJOURS le type d’Organe Unique de Gestion des Elections du Gouvernement envisagé au forceps par le Premier Ministre Choguel Kokalla MAIGA. En effet, son indépendance, son autonomie, sa transparence, le type de structure, la composition, l’organisation, la désignation de ses membres, restent TOUJOURS FLOUS et CLIVANTS et le temps imparti est insuffisant pour sa mise en place, en tenant compte des Protocoles pertinents de la CEDEAO a/sp1/12/01 auxquels notre pays est partie prenante.
En lieu et place d’un Organe Unique, pendant cette période de transition, le gouvernement DOIT, en plus des structures déjà opérationnelles, RENFORCER LA CENI, en lui confiant, notamment, la mission de contrôle de toutes les opérations électorales. Durant, la rencontre du 20 aout 2021 avec les Partis politiques et ce, malgré la forte recommandation du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, concernant l’inclusivité et le consensus, le Premier Ministre a tout simplement décidé unilatéralement de l’« irréversibilité» de l’AIGE. Lors de la dernière visite du médiateur, le gouvernement de Transition s’est engagé à publier le calendrier électoral avant la fin du mois d’Octobre 2021. Force est de reconnaitre cet engagement n’est pas tenu. Nous tenons le Premier Ministre Choguel Kokalla MAIGA pour seul responsable des conséquences du non-respect des engagements pris devant la communauté internationale. Au regard de tout ce qui précède et,
- Soucieux du devenir de notre peuple ;
- Conscients des dangers que le non-respect du chronogramme en particulier et du délai de la transition en général peut faire peser sur notre pays ;
- Conscients de l’insécurité grandissante avec comme conséquence les récoltes brûles à longueur de journée, les enlèvements des personnes et de leurs biens….. ;
- Conscient de la cherté de la vie et de la flambée des prix de premières nécessités ;
- Conscient du front social en ébullition ;
- Conscients de notre rôle de sentinelle de la démocratie et de l’Etat de droit.
NOUS, Partis du Cadre d’Echange pour une Transition Réussie au Mali :
- Constatons une profonde cassure de la dynamique de réussite de la Transition conséquence des ratages de chronogramme, de la création forcée de l’AIGE et des résultats qui sont attendus par des Assises qui ne sont pas nécessaires et dépensières !
- EXIGEONS du gouvernement malien le respect de ses engagements vis-à-vis du Peuple malien et de la communauté internationale.
Ainsi, nous enjoignons le Gouvernement, dans les plus brefs délais, à se ressaisir et faire le réalisable et prioritaire dans les délais impartis pour le bien de notre Peuple et lui rappelons : Son obsolescence programmée pour la fin de la transition de 18 mois ; Les engagements pris envers le Peuple à travers le Programme d’Action Gouvernemental (PAG) et les serments prêtés ; La forte volonté d’inclusivité et de consensus du Peuple et du Président de la Transition ce qui, pour le moment n’est pas palpable dans les paroles et les actes ; Qu’aucune nation ne s’est construite sur le mépris, la revanche et le favoritisme ; Que l’inconstance décisionnaire crée un manque de confiance et prouve une carence de compétences.
Ces mentions répondent à notre DEVOIR de contribuer à la réussite de la Transition par le respect de la volonté du Peuple Malien, le retour à l’ordre constitutionnel et de notre engagement collectif envers la Communauté Internationale.
Fait à Bamako, le 06 novembre 2021
Les titrailles sont de la Rédaction
Source: Le Démocrate– Mali