L’agrément de l’aéroport, qui lui confère le caractère international est renouvelé chaque trois ans. Le prochain renouvellement est prévu pour le mois d’octobre prochain. Le décret N°95-68/ P-RM du 15 février 1995, portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire dans son article 1er délimite le terrain destiné à servir d’ « emprise aéroportuaire », qui porte sur une « parcelle classée » d’une superficie de 8 720 ha. L’article 4 dudit décret indique : « Le présent décret confère à la parcelle de terrain dont il s’agit, le caractère d’utilité publique et entraine les effets inhérents à cette qualité ». Aujourd’hui, toute la zone de trouée de l’aéroport international Modibo Keïta Bamako-Sénou est occupée à 95%. C’est tout le problème que pose le prochain renouvellement de l’agrément de l’aéroport international Bamako Sénou. Il faut démolir ces occupations illicites pour espérer un renouvellement de l’agrément qui donne le caractère international à l’aéroport Bamako-Sénou. Faute de quoi, les Maliens seront obligés d’aller à Abidjan (Côte d’Ivoire), à Dakar (Sénégal) pour pouvoir prendre les vols internationaux à destination de la France ou des Etats Unis d’Amérique (USA). A ce titre, « tous ceux qui occupaient la zone avant 1995 ont été indemnisés. Mais malheureusement ceux qui sont venus s’installer avec la complicité de certains représentants de l’Etat et de certains maires ne pourront pas être indemnisés par l’Etat », apprend on de sources bien informées.
Les occupations illicites dans la zone aéroportuaire Bamako-Sénou à travers les constructions anarchiques et d’autres activités peu orthodoxes sont devenues un vrai casse-tête. Pour prendre le taureau par les cornes, le gouvernement, à travers le ministère des Domaines et des Affaires foncières avait décidé de procéder le jeudi 28 mai 2020, à la « démolition des constructions illicites se trouvant dans la zone d’activités du domaine aéroportuaire de Bamako-Sénou». Mais à la grande surprise de tous, les autorités maliennes ont décidé de surseoir à cette opération de démolition des constructions illicites de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou, pour « raison du climat social tendu ». Or, sans cette démolition, le Mali va perdre en octobre prochain, le caractère international de l’aéroport Modibo Keïta de Bamako-Sénou, selon des sources bien informées. Le Mali va-t-il attendre de perdre le caractère international de son aéroport ? A quand cette opération de démolition ?
Qui bloque la démolition des occupations illicites de la zone aéroportuaire Bamako-Sénou ? Pourtant, le ministère des Domaines et des Affaires foncières soulignait que toutes les conditions légales et administratives sont réunies pour la « démolition des constructions illicites se trouvant dans la zone d’activités du domaine aéroportuaire de Bamako-Sénou», le jeudi 28 mai 2020. Cette opération de démolition a été reportée in-extremis par les hautes autorités du Mali, à cause « du climat social tendu », apprend on de sources officieuses.
Au delà de cette raison, il y a d’autres desseins inavoués. Selon les fervents connaisseurs du dossier, cette démolition peine à se réaliser tout simplement parce que la zone aéroportuaire Bamako-sénou est occupée par des barons de la République. Faudrait-il privilégier l’intérêt de quelques barons au détriment de l’intérêt général ? En tous cas, les autorités maliennes sont face à leur responsabilité. Avec cette occupation des alentours de l’aéroport ou zone aéroportuaire, le Mali court le risque de perdre le caractère international de son aéroport (Bamako-Senou), pour faute de normes internationales. Selon nos sources, les inspecteurs de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) séjournent à Bamako, pour évaluer l’aéroport Bamako-sénou, en fonction de normes bien déterminées, parmi lesquelles la libération de la zone aéroportuaire, pour permettre d’avoir un espace appelé « zone trouée ». Cette évaluation se fait en perspectives du renouvellement en octobre 2020 de l’agrément de l’OACI, qui détermine le caractère international.
« Le pays est en train de perdre quelque chose d’essentiel : l’Aéroport de Bamako. En octobre prochain, les inspecteurs de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) devront dire si l’aéroport de Bamako répond encore au caractère international. Et je sais qu’avec les occupations illicites qui sont là, l’aéroport de Bamako ne va pas répondre aux normes internationales. On risque à 99% que l’agrément qui fait de l’aéroport de Bamako un aéroport international, ne soit plus renouvelé », souligne une source généralement bien informée, qui précise que les inspecteurs de l’OACI sont déjà au Mali pour enquêter. L’agrément de l’aéroport est renouvelé chaque trois ans. Le renouvellement pour cette année est prévu pour le mois d’octobre prochain. Aux dires de notre source, toute la zone de trouée (c’est la zone où pendant le décollage, l’avion peut déverser du kérosène ou pour un atterrissage forcé en cas de problème) de l’aéroport international Modibo Keïta Bamako-Sénou est occupée à 95%. Il faut donc démolir ces occupations illicites pour espérer un renouvellement de l’agrément qui donne le caractère international à l’aéroport Bamako-Sénou. Faute de quoi, les Maliens seront obligés d’aller à Abidjan (Côte d’Ivoire), à Dakar (Sénégal) pour pouvoir prendre les vols internationaux à destination de la France ou des Etats Unis d’Amérique (USA). Notre interlocuteur indique que les Américains à travers le Millenium Challenge voulaient financer la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou, mais ils ont arrêté le processus à cause des occupations illicites. Il nous revient que « toute la zone aéroportuaire a été purifiée depuis 1995 ». A cette date, un décret a été pris à cette fin, il s’agit du décret N°95-68/ P-RM du 15 février 1995, portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire. Selon l’article 1er de ce décret, ce terrain, destiné à servir d’ « emprise aéroportuaire » porte sur une « parcelle classée » d’une superficie de 8 720 ha. L’article 4 dudit décret indique : « Le présent décret confère à la parcelle de terrain dont il s’agit, le caractère d’utilité publique et entraine les effets inhérents à cette qualité ». A ce titre, « tous ceux qui occupaient la zone avant 1995 ont été indemnisés. Mais malheureusement ceux qui sont venus s’installer avec la complicité de certains représentants de l’Etat et de certains maires ne pourront pas être indemnisés par l’Etat », indiquent des sources officieuses. Tout indique que deux choix ne s’offrent pas à nos autorités : démolir pour préserver notre aéroport!
Aguibou Sogodogo
B. Daou