Les jours du Président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du Mali sont-ils réellement comptés ? L’imam Mahmoud Dicko et ses « amis » le croient dur comme fer. Après sa grande manifestation le vendredi dernier à Bamako, la Troïka CMAS-FSD-EMK, qui a pris un nouveau nom, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), continue à engranger des adhésions. Anw Ko Mali Dron, un regroupement de partis politiques et d’associations de la société civile qui a des grosses pointures du landerneau politique en son sein( Modibo Sidibé, ancien Premier ministre, Mme Sy Kadiatou Sow, ancienne ministre), le parti MC-ATT de Jeamille Bittar …ont rejoint le mouvement dont l’objectif est de faire «démissionner le Président de la République et son régime».
Le dimanche 7 juin, la communauté internationale ( la MINUSMA, la CEDEAO, l’UA) a pris langue avec des leaders de la contestation. Mahamat Saleh Annadif, Hamidou Boly, Pierre Buyoya ont été ainsi reçu par Mahmoud Dicko et Choguel K Maïga. La rencontre a duré plus de deux tours d’horloges. Pour la Minusma, c’était l’une de ses rencontres qui entre « dans le cadre des missions de bon office.» Mahamat Saleh Annadif aurait aussi rencontré des représentants des autorités nationales « pour trouver le moyen de renouer le dialogue.» Pas de quoi pour refroidir les ardeurs du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotique (M5-RFP) qui, selon ses responsables, est en train de planifier un grand rassemblement dans les jours à venir. « Ce qui se prépare est un tsunami! Nul ne peut la stopper! »
Du côté de l’exécutif, pour l’instant, on se contente du service minimum. Le gouvernement, un jour après la manifestation, a, dans un communiqué, invité « les acteurs politiques et de la société civile au respect du cadre institutionnel républicain et démocratique. Il a aussi « renouvelé son offre de dialogue » aux contestateurs. Pour le reste, Koulouba reste muet comme une carpe. La majorité présidentielle, quand à elle, prépare la riposte. La Jeunesse de l’Alliance Ensemble Pour le Mali (J-EPM) a décidé de descendre dans les rues le samedi 13 juin prochain afin d’apporter une réplique aux manifestants du 5 juin dernier. Les jeunes des partis politiques de la majorité présidentielle réclament le respect des institutions de la République et dénoncent la volonté du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotique (M5-RFP) de déstabiliser le pays.
Ce tohu-bohu n’augure rien de bon. La situation risque de se dégrader dans les jours qui viennent. Un gros orage plane ainsi au-dessus du Mali. Et si le président sortait de son mutisme afin de donner des gages de bonne volonté du pouvoir dans la recherche d’une solution définitive à la crise ?
Madiassa Kaba Diakité