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Étouffée par sa propre stratégie au Sahel : La France mise sur la montée en puissance de la force Takuba pour compenser la réduction de ses forces spéciales au Sahel

Le 5e sommet extraordinaire des Chefs d’Etat du G5 Sahel s’est tenu vendredi dernier (9 juillet 2021) par vidéoconférence. Placé sous le thème de la stabilité régionale, ce sommet a enregistré la participation des cinq Chefs d’Etat du G5 Sahel et de la France, notamment du président de la Transition, Colonel Assimi Goïta. Les dirigeants de la zone ont appelé la communauté internationale à soutenir et à accompagner les régimes de transition au Mali et au Tchad pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à l’instauration de la paix et de la stabilité…

 

La 5e session extraordinaire des chefs du G5 Sahel a pris acte des communiqués de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) du 30 mai 2021 et de la réunion du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine (UA) sur le Mali (1er juin 2021). En plus de l’appel à «soutenir et à accompagner» les autorités de la Transition au Mali, les présidents du G5 Sahel ont pris acte de leur volonté à respecter les engagements pris pour l’organisation des élections générales libres, crédibles, transparentes et inclusives aux échéances prévues.

Sur le plan sécuritaire, le sommet a évoqué la volonté affichée par la France de réorganiser le dispositif déployé au Sahel. Ce qui va se traduire par la réduction de sa présence militaire dans cette région. Le pays commencera à fermer des bases dans le nord du Mali au «second semestre de l’année 2021», a déclaré le président Emmanuel Macron à ses pairs. A terme, la France maintiendra «entre 2 500 à 3 000» hommes dans la région, contre 5 100 aujourd’hui.

Les bases des forces Barkhane de Kidal, Tessalit et Tombouctou seront  les premières à être fermées au nord du Mali. Selon des experts militaires, la France veut changer de stratégie en passant de «l’action des forces spéciales» à l’appui aérien et le renseignement. C’est ainsi que la base aérienne de Niamey (Niger), où stationnent les Mirage 2 000 et les puissants drones Reaper, sera «musclée». «Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace plus seulement à l’échelle du Sahel, mais à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’ouest», a justifié M. Macron.

La réduction de l’effectif de Barkhane doit être compensée par la montée en puissance de la force spéciale Takuba avec près de 600 hommes pour moitié Français et pour moitié Européens (Tchèques, Estoniens, Suédois, Italiens…). Son centre opérationnel sera basé à Niamey, au Niger.

Il n’y a pas de doute aussi que les raisons politiques et financières ont également beaucoup pesé dans cette décision. En effet, à la veille de la présidentielle de 2022 et après la déroute des «Macronistes» aux régionales de juin dernier (LREM, le mouvement d’Emmanuel Macron, n’a décroché aucune région métropolitaine. Pis, il a été relégué à l’arrière-plan à l’issue du second tour, échouant même à jouer le rôle d’arbitre), l’Elysée aura du mal à justifier à l’opinion française une opération financièrement (au moins 1 milliard d’euros par an) et humainement (Les pertes militaires françaises au Mali et au Sahel sont, au 10 juillet 2021, de 55 militaires, dont 54 hommes et 1 femme ; 8 officiers, 3 officiers mariniers, 17 sous-officiers et 27 militaires du rang) coûteux pour un impact très discutable sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Autrement, elle cache aussi dont l’échec de la stratégie utilisée par la France au Mali comme les Etats-Unis en Afghanistan dont au moins 85 % du territoire sont occupés par les Talibans alors que le dernier soldat américain doit quitter ce pays au plus tard le 31 août prochain.

Hamady Tamba

Source : Le Matin

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