Les rideaux sont tombés, mercredi dernier, sur les travaux consacrés aux états généraux de la décentralisation au Mali. A la sortie de la salle où se sont tenus les travaux, des participants se prononcent sur le sujet. Reportage !
SADOU DIALLO, MAIRE DE LA COMMUNE URBAINE DE GAO
« La phase qui nous intéresse plus, c’est l’hydraulique… »
« Les état généraux de la décentralisation n’ont pas bougé depuis 1O ans. On a trouvé intact ce qui nous a été légué à savoir l’éducation, la santé et l’hydraulique. Nous déplorons l’absence d’accompagnement. Quand on délègue un pouvoir à quelqu’un, il faudra l’accompagner. Nous avons beaucoup échangé et avons dit ce que nous pensons. Le Mali, c’est une diversité culturelle. Les régions ne sont pas les mêmes. De l’avènement de la démocratie à ce jour, nous des régions du nord avons eu beaucoup d’écoles. Malheureusement, ces écoles n’ont pas été dotées de table- bancs. Les enfants continuent de s’asseoir par terre. Pensons à équiper ces écoles. Chez nous, les villages, les fractions, sont des zones où il y a 4OO à 5OO habitants et où il n’y a pas plus de 2O personnes scolarisés. La phase qui nous intéresse plus, c’est l’hydraulique. Et rien n’a été fait dans ce domaine. C’est pourquoi, les conflits sont énormes. Honnêtement, nous avons besoin de plus d’eau que d’écoles. Je connais des enfants de la région de Sikasso qui font 25 km pour aller à pied à l’école. Ces zones ont aujourd’hui besoin de plus de salles de classe, de plus d’écoles. Il faudra que l’administration s’attache à mieux poser les vrais problèmes. Elle doit discuter avec le politique pour savoir ce dont on a besoin. La décentralisation, oui, nous l’aimons, nous l’approuvons car, c’est la gestion de notre destin en main. C’est une très bonne chose en soi qu’il faut accompagner par rapport aux besoins des citoyens et à la diversité culturelle ».
MOHAMED OULD MOHAMED, PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE GAO
« Il y a une volonté réelle de changement… »
« Je retiens au sortir de ces trois jours de travaux qu’il y aura un lendemain meilleur surtout avec la volonté politique exprimée par le président de la République à l’ouverture des travaux et l’engagement des différents groupes. Il y a une volonté réelle de changement qui va permettre certainement beaucoup plus de cohésion sociale et qui va poser des jalons du développement. Je serai comblé si toutes les recommandations sont prises en compte. N’oublions pas que la décentralisation, c’est plus de vingt ans. Il y a eu tellement de promesses qui n’ont jamais été réalisées. J’espère seulement que les choses iront bien cette fois-ci ».
SIDI MOHAMED AG IBRAHIM, SOCIETE CIVILE
« Les Maliens ont exprimé leurs attentes… »
« Nos attentes ont été clairement présentées et j’espère quelles seront prises en compte. Les travaux se sont très bien déroulés. On est très satisfaits. Les organisateurs ont fait preuve d’assez d’écoute. Les Maliens ont exprimé leurs attentes par rapport à la décentralisation, au transfert des compétences, à l’élargissement de la décentralisation aux coins les plus reculés qui sont désinformés par rapport au processus. L’Etat est en train de tout mettre en œuvre pour y remédier ».
HOMINI BELCO MAIGA, PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE KIDAL
« Le gouvernement doit accélérer beaucoup de choses… »
« A mon avis, mes attentes seront comblées si toutes les recommandations issues de ses états généraux sont mises en œuvre. Restituer d’abord aux populations et ensuite qu’on voit un début de mise en œuvre des recommandations. C’est après que je peux dire que mes attentes sont comblées. Pour cela, je dis au gouvernement qu’aujourd’hui, il est bon d’accélérer beaucoup de choses qui sont sur sa table, notamment l’accélération de la création des régions, ensuite, la régionalisation de la décentralisation, accélérer aussi le transfert des ressources et d’autres compétences. Les élus doivent aussi, de leurs côtés, s’assumer pour qu’on puisse avoir une réelle autonomie de gestion saine et une gouvernance partagée ».
SIDI MOHAMED OULD MOHAMED, SECRETAIRE GENERAL DE LA JEUNESSE DE TIMELSY
« La décentralisation est la seule solution qui peut nous amener à la réconciliation »
« L’organisation de ces états généraux, a été une très bonne chose. Mais, certains ont confondu ces états généraux avec la réconciliation. Cela a motivé plus les gens à venir. Toutes les différentes communes du Mali, étaient présentes. On a discuté de tout, de la décentralisation et de la réconciliation. La décentralisation pour moi est la seule solution qui peut nous amener à la réconciliation. Dans l’ensemble, on peut dire que les attentes ont été comblées. Mais, il faudra prendre en compte les recommandations. Cela va permettre une accélération de la décentralisation et faciliter la réconciliation »
IDRISSA DIALLO, SECRETAIRE GENERALADJOINT DE L’APCAM
« Mes attentes ont été vraiment comblées »
« Les plus hautes autorités du pays ont bien pensé, en organisant ces assises sur la décentralisation et qui viennent à la bonne heure. C’est important que les uns et les autres se retrouvent pour qu’on puisse décortiquer tout ce qu’il faut pour que la décentralisation puisse vêtir son nouveau boubou. Je dirai que mes attentes ont été vraiment comblées, dan la mesure où les uns et les autres se sont exprimés. Je suis sûr qu’à l’issue de ces assises, les résultats qui vont sortir permettront à notre pays de poursuivre son développement. J’en suis convaincu. Les uns et les autres se sont suffisamment investis ».
DEMBA DIALLO, MAIRE DE LA COMMUNE RURALE DE MARKALA
« La décentralisation est une opportunité pour le Mali »
« Aujourd’hui, je suis très content parce que la décentralisation est une opportunité pour le Mali. Pour ces assises, tout le monde était là, gouverneurs, préfets, sous-préfets, maires etc. Et, je pense qu’on ne respecte pas les textes de la décentralisation. Je souhaite que ces états généraux puissent permettre aux uns et aux autres de respecter les textes de la décentralisation notamment dans le cadre du transfert des ressources et des compétences ».
MAMOUROU KEITA, MAIRE DE LA COMMUNE RURALE DE MANDE
« Les Maires devaient être au cœur des débats… »
« L’initiative de ces assises est à saluer, mais, l’organisation laisse à désirer, parce que nous pensons que les états généraux étaient sur le bilan de la décentralisation par rapport à nous les élus locaux. On devait être au cœur des débats mais, malheureusement, c’était le contraire. La sélection a été faite au niveau de l’administration. Mais, il fallait ça, pour qu’on sache réellement qu’est-ce qui a été fait de la décentralisation ? Donc, l’idée d’organiser ces états généraux même si c’est tard, vient à point nommé ».
Propos recueillis par Siriman DOUMBIA