Le contexte socio politique malien est marqué par la problématique de l’organisation de l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon. En effet, la tenue de ce grand rendez- vous électoral tant attendu par les acteurs politiques, intervient dans une période soumise à l’état d’urgence instauré par les autorités de la transition. La mise en application de cet état d’urgence jusqu’au 06 juin prochain, c’est-à-dire à un mois de l’échéance, suscite plusieurs interrogations. Si pour certains, cette décision est réfléchie et permet au pays d’éviter des troubles et des perturbations à l’interne, d’autres estiment que cela relève de l’imposture afin d’empêcher les vrais candidats de mieux faire leur campagne.
De toutes les manières, il est très difficile dans un tel climat, d’organiser des élections et de s’attendre à des résultats probants répondant aux aspirations et principes de la démocratie. Si l’Etat d’urgence a aussi pour vocation, en temps de circonstances exceptionnelles, de garantir la sécurité des citoyens, il en est de même de noter que celui-ci limite les libertés individuelles. En ce sens, force est de reconnaître que toutes les activités politiques qu’entend mener la classe politique, ne peuvent se dérouler comme il se doit.
Partant de cette analyse, il est donc évident que l’Etat d’Urgence, aura un impact particulier sur les manifestations programmées par les uns et les autres.
Toute chose qui oblige le paysage politique à changer de fusil d’épaule quant à la stratégie de mener les campagnes. Il ne s’agit plus d’appliquer les vieilles méthodes mais plutôt d’être encore plus proches des militants. Dans ce cas de figure, c’est la capacité sociale et de rapprochement des électeurs qui feront la différence ente les parties qui seront engagées dans la course. En lieu et place des grands tambours battant, les acteurs doivent à présent compter sur les propres forces de mobilisation et de créativité. En d’autres termes, ce sont les plus discrets qui pourront faire tâche d’huile et avoir plus de voix à leur compte. En tout état de cause, cette situation d’Etat d’Urgence impose aux partis de sortir le grand jeu et d’être sur leur garde.
Jean GOITA