Depuis l’occupation des régions du Nord par des narcotrafiquants, l’association qui a le plus fait parler de lui, c’est bien le Collectif des ressortissants du Nord. Tout ce cri de détresse n’était pas pour le bonheur des populations victimes des exactions, mais pour une poignée d’agitateurs, propriétaires de magasins remplis de produits au nom du COREN dans des quartiers de Bamako.

Sorti de l’anonymat avec la crise du Nord, le Collectif des ressortissants du Nord (COREN), comme son nom l’indique, agit au seul nom des populations du Nord. Il n’a raté aucune occasion pour se faire entendre depuis l’éclatement de la rébellion en janvier 2012. De la formation des gouvernements de la transition à la création de la Commission Dialogue et Réconciliation, en passant par les donations, le COREN s’est distingué de façon négative par ses prises de position. Et le verdict de la population est tombé comme un couperet : les dirigeants du COREN n’agissent qu’en leur nom.

Aujourd’hui, le constat est amer. Les dons réquisitionnés par le Collectif des ressortissants du Nord ont pris une autre destination. A part, quelques distributions à  quelques familles déplacées sous les projecteurs des caméras de l’ORTM, les produits sont stockés dans des magasins au nom du COREN, mais en réalité appartenant à des particuliers.

C’est le cas de ce magasin dans le quartier de Niamakoro Cité UNICEF. Sur un battant, on peut lire : COREN. Il contient des produits allant du riz, à l’huile, au sucre, au lait, au maïs. Informée, notre équipe s’est transportée sur les lieux.

Le hic, est que ces produits ne sortent du magasin qu’à une heure très avancée de la nuit. Pour quelle destination ? On l’ignore. Mais tout le monde est conscient que les distributions ne se font pas la nuit.

Au niveau de l’Office malien des produits alimentaires (OPAM), les produits offerts par certains pays commencent à pourrir ou périmer. La date de péremption de certains produits que notre pays a reçus de ses amis ne restait que trois ou six mois. De leur réception à nos jours, beaucoup de produits sont à jeter à la poubelle.

Brin COULIBALY