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Epilogue de la crise scolaire: ce qui a été convenu…

Depuis hier mercredi 3 mai, les enseignants du fondamental et du secondaire en débrayage, il y a au moins 15 jours, sont en classe. Comme promis par le Premier ministre AIM, à l’issue de la dernière marche des enseignants grévistes sur la Primature, un compromis a été trouvé, tard mardi 2 mai entre le Gouvernement et les enseignants. Les enseignants ont été immédiatement appelés à regagner les classes dès hier. Qu’est-ce qui a été conclu entre le Gouvernement et le Collectif des enseignants signataires du 15 octobre ?

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Le porte-parole des syndicats signataires de l’Éducation du 15 octobre 2016, Tiemoko DAO, a sonné, mardi 2 mai, dans la soirée, la fin de la récréation, en invitant les enseignants à rejoindre les classes. Cet appel fait suite à un accord tripartite entre le Gouvernement, la partie syndicale et la commission de conciliation sur ce que les enseignants grévistes ont appelé ‘’l’application immédiate du procès-verbal de conciliation du 8 janvier 2017’’. Cet accord intervient suite à un long processus de dialogue entamé avec le monde enseignant, depuis plusieurs semaines.

Selon le procès-verbal de conciliation, dont nous nous sommes procuré une copie, la Commission de conciliation a siégé suivant l’avis de réunion, N° 2017-000529MTFP-SG du 26 avril 2017, les 27 et 28 avril et le 2 mai 2017.
Au dernier jour de la rencontre, le 2 mai, les parties avaient dès le départ convenu d’examiner ensemble les points 1, 2, et 3 du cahier de doléances du préavis de grève.
Après d’âpres négociations entre les parties, le Gouvernement s’est engagé à adopter un statut et une grille indiciaire annoncée pour le personnel de l’éducation préscolaire et spéciale et des enseignants du fondamental et du secondaire.
Par conséquent, une commission tripartite proposera, dans un délai de 10 jours, un statut et une grille indiciaire annexée de 16 échelons (par suppression du dernier échelon de la classe exceptionnelle) avec comme indice plancher 235 et indice plafond 1060.
Selon le procès-verbal de conciliation, le gouvernement s’engage à déposer le projet de loi relative à un statut et une grille indiciaire annoncée pour le personnel de l’éducation préscolaire et spécialisée et de l’enseignement fondamental et secondaire sur le bureau de l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaire d’octobre 2017.
La date d’application du statut et de la grille indiciaire annexée, dit-on, est celle de la promulgation de loi y afférente. Ce point qui constituait l’essentiel du blocage dans l’avancement des négociations entre Gouvernement et syndicats enseignants, la grille, coûtera au trésor public, la bagatelle de 5 milliards 620 millions de francs CFA. Le coût n’en valait-il pas la chandelle ? En tout cas, à l’issue de la dernière marche des enseignants grévistes, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA, après les avoir écoutés, avait promis que le Gouvernement ferait tout son possible pour trouver la solution aux exigences des syndicats.
Cependant, il n’avait pas manqué d’appeler à l’esprit de responsabilité de l’ensemble des acteurs sociaux face à la situation délicate du pays. « Le gouvernement va consentir tous les sacrifices dans les limites de la possibilité de l’État pour satisfaire aux besoins des travailleurs », avait-il promis. Le PM avait toutefois appelé à un nouveau partenariat dans le cadre du dialogue social.
Il faut noter que l’accord dit du 8 janvier 2017 brandi par les enseignants portait sur cinq points : l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant ; l’harmonisation des salaires des enseignants maliens avec les salaires de la sous-région ; l’augmentation de l’indemnité spéciale de responsabilité pour les enseignants des catégories A, B et C ; la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-ISFRA ; la conformité de la relecture de l’arrêté N° 3282 du 11 août 2011 avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats.
Par ailleurs sur le point 4, portant sur la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-ISFRA, le gouvernement s’engage à régulariser la situation des sortants de l’ENSUP. Cette régularisation, précise-t-on, concernera les diplômés de 2013 et de 2014 qui ont intégré la fonction publique de l’État et celle des collectivités territoriales. Une commission sera mise en place à cet effet. Aussi, le palier d’intégration des diplômés de l’ENSUP sera-t-il défini en fonction de la nouvelle grille.
Au point 5, sur la conformité de la relecture de l’arrêté N° 3282 du 11 août 2017 avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats, le gouvernement s’engage à consulter la partie syndicale sur le projet d’arrêté avant sa signature.
Au regard de ces avancées enregistrées, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Désormais, aucun risque ne plane sur le bon déroulement des examens de fin d’année et terminé également le risque d’une année blanche annoncée dans certains milieux politiques.
Cependant, l’incertitude qui plane toujours, c’est bien la question des retenues de salaires sur les jours de débrayage des enseignants grévistes. Il nous revient de sources concordantes que ces derniers sont en train de prier le gouvernement pour le versement de ces journées grève. De toute évidence, si le Collectif peut se réjouir aujourd’hui d’avoir réussi un combat héroïque contre le gouvernement, il lui revient aussi d’assumer jusqu’au bout toutes les conséquences de leur décision d’aller en grève. Le ministre Togo, en son temps, l’a très clairement dit sur les antennes de l’ORTM : « pas de travail, pas de salaire ». Ces propos lui ont même valu des inimitiés. Aujourd’hui, les Maliens ne sauraient ni comprendre ni admettre que l’argent du contribuable soit jeté par la fenêtre pour ces mêmes motifs.
Il y a lieu de savoir que les travaux de conciliation se sont déroulés au ministère du Travail, de la fonction publique chargé des relations avec les institutions en présence de quatre membres du gouvernement : Mme Diarra Raky Talla, Mohamed Ag Erlaf de l’Éducation nationale, Assetou Founé Samaké Migan, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et enfin de Maouloud Ben Kattra de l’Emploi et de la formation professionnelle.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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