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Entre Nous : Au-delà des émotions !

La semaine dernière, une dispute autour d’une banale histoire de «pâté» a vite tourné au drame suite au lynchage à mort du jeune rappeur Lord Makhaveli, de son vrai nom Abdoulaye Macalou.

Grièvement blessé, il a rendu l’âme à l’hôpital Gabriel Touré. Ses obsèques ont eu lieu, le vendredi 13 juin à Lafiabougou. L’indignation est à son comble. Les réseaux sociaux s’enflamment avec des commentaires ! Une star a été lynchée à mort !

« Au-delà de l’émotion, ce drame soulève une fois de plus la question de la montée des violences collectives à Bamako. Les lynchages publics, alimentés par une méfiance croissante envers les forces de l’ordre et la justice, semblent se banaliser dans certains quartiers. Le cas de Lord Makhaveli illustre tragiquement cette dérive…», écrit le journal du Mali dans un article mis en ligne.

Des actes similaires se produisent régulièrement à Bamako et ailleurs dans le pays. Il y a quelques semaines, un jeune homme a été lynché et brûlé vif à Tombouctou dans la foulée des attaques ayant visé le camp militaire de la ville. En septembre 2024, aux alentours de la Tour de l’Afrique, une foule déchainée a appliqué à tort le supplice du feu à un porteur d’uniforme, quelques minutes après les attaques coordonnées contre l’Ecole de gendarmerie et l’Aéroport international Président Modibo Kéita de Bamako.

Ces recours récurrents à la justice populaire interpellent dans une société malienne qui se déshumanise de plus en plus. Une société malienne de plus en plus insensible à des valeurs comme la tolérance. Une société malienne où la violence prend de plus en plus d’ampleur sans émouvoir grand monde. Une société malienne où l’on banalise de plus en plus la vie humaine.

Brûler  un « présumé voleur » est devenu un acte banal qui ne suscite la moindre indignation. Brûler un « présumé terroriste » est applaudi au Mali où le cri d’un seul individu suffit à transformer un respectable citoyen en un redoutable criminel sur la base de stigmatisation. Comment peut-on se réjouir d’actes aussi barbares dans notre pays comme s’il était devenu une jungle ?

Il faut aller donc au-delà des émotions, pour voir à travers cette explosion de violences la manifestation d’une colère populaire. L’incivisme résultant de frustrations a fini par faire de la société malienne une poudrière à ciel ouvert qui n’est pas loin d’ébranler les fondements mêmes de la nation. Les échecs dans la gouvernance et l’absence de perspectives ont notablement contribué à la prolifération des aigris sociaux, donc des rebelles potentiels.

La violence ayant entrainé le lynchage à mort de Lord Makhaveli et celle qui frappe les présumés voleurs et terroristes sont révélatrices des périls qui planent sur la société malienne. Non aux justiciers de la rue ! Ce sont les signes d’un Etat failli !

Par Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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