Les étudiants de la Faculté des Lettres, Langues et des Sciences du Langage (FLSL) et ceux de l’Ecole normale d’Enseignement technique et professionnel (ENETP) ont manifesté le mardi 16 novembre 2021 pour réclamer la reprise immédiate des cours et la démission du ministre de l’Enseignement supérieur.
« Nous voulons étudier ». « Nous exigeons la réouverture des classes ». « On veut étudier, trop c’est trop ». « Non au chevauchement de l’année » « Le comité AEEM exige la reprise des cours ». Tels sont les propos véhiculés mardi matin par les étudiants de la FLSL et ceux de l’ENETP.
Le coordinateur du comité AEEM de la FLSL, Issouf Simaga a expliqué le but de cette manifestation qui, selon lui, n’est que le début d’une lutte sans fin jusqu’à la reprise des cours. « Depuis le 1er juillet 2021 parmi les 6 filières de la FLSL, seulement deux ont suivi des cours de deux semaines. Dès lors, les amphis et les couloirs de notre faculté sont vides car les enseignants sont en grève pour les heures supplémentaires. Les bacheliers 2020 n’ont pas encore effectué leur rentrée académique. A ce rythme, il y aura un chevauchement de l’année. Malheureusement le ministre Amadou Keïta, dont nous réclamons la démission, n’a aucune considération envers les étudiants. Pourtant, il maîtrise le sujet », explique le coordinateur du comité syndical. Il ajoute : « j’ai eu à échanger avec lui au cours d’une formation à Ségou, le 2 septembre dernier, sur la grève incessante qui persiste à la FLSL. Il m’a précisé que le blocage est au niveau du trésor public et non à son niveau».
Un problème d’argent et non d’études ?
Dans la foulée de la manifestation, un responsable du ministère de l’Enseignement supérieur a balayé les propos du coordinateur de l’AEEM. Selon lui, il y aurait une autre raison à cette manifestation des étudiants qui réclament la démission du ministre. Notre contact affirme : « ils réclament la démission du ministre non pas pour des raisons apparentes. Cette haine à son égard est due au fait que depuis sa nomination, le ministre Keïta a fermé certains canaux qui servaient de gagne-pain à l’AEEM. Le Centre national des Œuvres universitaires (Cenou) versait la somme de 80 millions de F CFA à l’AEEM pour l’entretien des différents coordinateurs. Le ministre a mis fin à ce protocole. Il leur a aussi confisqué la gestion des parkings universitaires, qui chaque semaine, faisait gagner à l’AEEM 150 000 F CFA. Ces mesures prises par le ministre font de lui un ennemi à abattre ».
Selon notre interlocuteur : « la sortie des étudiants ne réjouit pas le ministre. Mais cette situation n’est pas de son ressort. Il y avait tellement de violence dans l’espace universitaire que nous avons pris des décisions. C’est l’argent distribué au sein de l’AEEM qui était à la base des problèmes selon nos investigations. Les problèmes ont toujours existé, mais ils ne manifestent que pour mettre la pression sur l’administration s’ils sont en manque d’argent ou s’ils voient les intérêts du mouvement menacés. Ce n’est pas pour le bien de l’école ».
A quand la fin des tiraillements entre les acteurs de l’éducation, les élèves et les étudiants ? A quand la fin de la vie de gangster dans les établissements scolaires ? A quand une année sans perturbations ? Des multitudes de questions qui trottent dans les esprits. Le bien-être des établissements scolaires dépend aussi de l’implication des responsables scolaires et de tout un chacun.
Oumou Fofana
Source: Mali Tribune