Un courrier numéro 602-PM-CAB en date de ce jour 14 juillet 2020 signé du PM Boubou CISSE. Une lettre qui instruit à un soi-disant ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, de s’expliquer sur l’envoi de la FORSAT en mission d’assassinat du peuple. Noter bien : le Gouvernement Boubou CISSE a présenté à IBK sa lettre de démission ainsi que celle de toute l’équipe Gouvernementale depuis le 10 juin 2020.
Noter également que depuis cette date, si le même BOUBOU reconduit garde son fauteuil de PM, il n’existe en revanche pas de Gouvernement. L’ancien gouvernement est tombé et le nouveau gouvernement n’existe point. Pas de gouvernement, donc pas de ministres.
Question donc à laquelle il faut nécessairement une réponse aux Maliens: par quelle magie, un ministre de la Sécurité et de la Protectiln Civile a-t-il pu survivre à la démission du gouvernement, au point de devoir s’expliquer comme le lui ordonne le Boubou Cissé, sur des actes qu’il n’était plus habilité à poser? Car, c’est cela l’os de la lettre du Premier ministre adressée à un ministre fantôme dont le décret de nomination est abrogé.
Que comprendre par-là ? Qu’un individu sans foi ni loi, non habilité car incompétent, se serait donc arrogé de prérogatives de ministre de la Sécurité pour organiser l’assassinat des jeunes maliens ? La lettre du Premier ministre ne peut aucunement le dédouaner lui-même de la responsabilité totale et entière qu’il se doit d’assumer. Boubou CISSE doit d’autant plus répondre des massacres qu’il n’a pas, en tant que Premier ministre sans gouvernement désigné de surcroît, empêché les assassinats. Si ce n’est lui le responsable, c’est donc le Président IBK ou plutôt les deux à la fois. Aucun ministre fantôme de la Sécurité et de la Protection Civile ne saurait servir de fusible ni pour IBK, ni pour son Boubou.
Dans cette affaire, tout se tient en fait. Le régime institué par IBK aujourd’hui à son funeste crépuscule s’est de tout temps montré allergique à la démocratie et à l’Etat de droit. Si bien que la République à laquelle cela conduit fatalement, ne peut être que bananière si jamais elle méritait encore ce qualificatif de République. Or, de la République bananière à l’Etat voyou, le pas est généralement vite franchi. Nous sommes aujourd’hui en plein dans ce déni absolu de démocratie.
Dr Brahima FOMBA
Source: Journal l’Aube-Mali