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Enfin, la vérité sur Konna ! la France certes, mais surtout les famas !

Le saviez-vous ? Avant le deploiement de l’aviation francaise en janvier 2013 à Konna, les militaires Maliens étaient déjà parvenus à contenir, repousser et même à affaiblir considérablement les groupes jihadistes pourtant  en surnombre. L’histoire n’a jamais fait ressortir cet aspect de la question pour des raisons encore troubles. Aujourd’hui, ce sont des cineastes français qui ont décidé d’aller au-délà des clichés et remettre le soldat maliens dans ses droits.

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«Le Groupe du Commando Volontaire » ! Cela ne vous dit certainement rien ! Normal, tout a été manigancé pour les bésoins de la cause. Mais avec ce film documentaire «Ne pas perdre le Nord» du Français Antoine Chesné, les lignes doivent bouger. La projection privée du film en question a eu lieu le jeudi 12 janvier dernier au Centre National Cinématrogrphique au Quartier du Fleuve en présence d’une poignée d’invités (des officiels maliens et étrangers n’ont pas jugé necessaire d’y assister).

A l’occasion, Antoine Chesné était accompagné des membres de son équipe dont Grégoire Perdiau (Musique) Julien Fiorentino (Production) et notre compatriote Hamidou Diarra dit «Dragon» journaliste animateur à la Radio Kledu. Signalons que le documentaire a été présenté par la maison d’édition «L’échangeur» en partenariat avec le CNCM.

«Le Groupe du Commando Volontaire » (GCV) a été crée pendant le conflit par un jeune officier Malien de 37 ans au moment des faits. Il était composé de moins deux cents éléments tous corps confondus ou presque. Et leur serment revèle simplement leur engagement. Il est ainsi libellé : « Je suis un Guerrier ! J’ai repondu à l’appel de la Nation ! Je suis Membre du GCV ! Ma Mission est de sauver l’Homme de la Patrie ! Je suis fidèle à la Tradition denos encêtres ! L’esprit de sacrifice ! Le respect du Dévoir ! L’intérêt de la Nation ! Je suis un commando volontaire ! Qu’il pleuve ou qu’il vente j’avance ! Je ne laisserai jamais un camarade derrière moi… ! ».

Le documentaire retrace, avec de poignants témoignages de certains acteurs et observateurs, les faits tels qu’ils se sont déroulés à Konna trois jours avant l’intervention française.

«Les assaillants ont rempli 19 camions bennes et 6 pick-up des dépouilles de leurs combattants tombés sous les balles du GCV».

L’histoire retient seulement que la progression des groupes armés a été stoppée nette le 11 janvier 2013 par l’intervention des hélicoptères des forces spéciales françaises. Elle ne dit cependant pas que le «Groupe du Commando Volontaire» a essuyé et repoussé 6 assauts des mêmes groupes (MNLA, Ansar Dine, MUJAO et d’AQMI) ; effectué des percées jusqu’au-delà des lignes ennemis tout en lui causant des centaines de pertes. Ce, avant l’intervention française.

Les réalisateurs du film ont interrogé les populations locales de Konna. L’un d’eux raconte : «lors des échanges, aucune civil n’a été tué. Nous étions terrés chez nous et regardions à travers les fentes de nos maisons. Les Militaires maliens se sont vaillamment battus… Un parmi eux, un Dogon a épuisé ses minutions et il continuait à se servir des armes de ceux qu’ils abattaient. Mais l’ennemi était en surnombre. Ils l’ont encerclé et lui ont fracassé la tête avec des pierres. Il semblait invulnérable aux balles… Après le retrait de l’Armée Malienne, nous avions vu les rebelles effectuer plus de 19 voyages de camions bennes en plus de six pick-up remplis des corps de leurs combattants».

Un ordre mystérieux

Mais puisqu’elle se défendait si bien, pourquoi l’Armée malienne s’est donc repliée sur Sévaré, est-on tenté de demander ?

Selon les témoignages et explications des réalisateurs, le GCV a recu ordre de replier au moment où les combats faisaient rage et dont l’issue n’était encore determinée. Les FAMAS tenaient bon !

«Quand nous avions reçu ordre de replier, explique un membre du commando sous anonymat, nous avons embarqué les blessés  et pris la Direction de Sévaré. Et près de l’Aéroport de la ville, nous avions aperçu les premiers hélicos français au sol».

Faut-il croire que l’ordre de replier faisait suite à l’imminence de l’intervention des forces spéciales françaises ? On aimerait bien le croire ! Mais il était plutôt question d’envoyer du renfort au GCV. Un renfort qui ne viendra jamais !

«Les premiers bombardements français ont plutôt tué des civils»

Toujours selon les témoignages recueillis auprès des populations locales, les premiers bombardements des hélicos français ont été contreproductifs. Ce sont les populations civiles non-combattantes qui ont été atteintes. C’est par la suite que les tirs ont été ajustés.

Est-il vrai que les assaillants avaient pris la direction de Sévaré après le repli du GCV ? Un témoin raconte : « A 13h, après avoir ramassé leurs dépouilles, ils ont dit qu’ils se rendront à Sévaré. Et nous, nous avions profité pour enterrer nos soldats et transporté les blessés à l’Hôpital». Une chose est sûre : ils ne sont jamais arrivés à Sévaré.

Selon le témoignage de Hamidou Diarra dit Dragon, il s’agissait d’une propagande en vue de semer la panique dans la ville. Aux dires du confrère, les groupes armés avaient déjà perdu la moitié de leurs capacité de nuisance à Konna face au GCV.

Le GCV a libéré plusieurs villes avec ou sans l’Armée française

L’intervention des Forces spéciales française a permi certes de stopper la progression des jihadistes et séparatismes, mais beaucoup plus au Nord du Pays. Et le GCV était toujours là. Selon les réalisateurs du film l’attérrissage des premiers avions à Gao a été possible grâce au concours de l’Armée malienne qui a assuré la couverture terrestre. On connait la suite.

En 2014, revèle le film documentaire, le GCV a été dissout. Aux dires, des réalisateurs, il semblait constitué une menace aux yeux des politiques.

DANIEL Boiteux est le premier militaire français mort au Mali lors de la Guerre de libération. Il était aux commandes d’un des Hélicos «Gazelle » ayant effectué les bombardements à Konna. L’Etat du Mali et la commune de Konna ont décidé d’ériger une statue en son honneur.

Mais loin de l’édifice géant, gisent les restes des membres du commando.  Leurs tombes malentretenus, laissent entrevoir des ossements au gré de la poussière et du vent.

Que justice soit !

B.S. Diarra

Qui est Antoine Chesné (40 ans) ?

Antoine Chesné, après des études d’ingénieur en physique électronique, travaille depuis dix ans en autodidacte à l’écriture, au tournage et au montage de films documentaires. Aidé par  l’association Icilàbas, il apprend le bambara et réalise en autoproduction deux longs métrages au Mali : Et personne n’a rien dit (2013) et Au cœur de la corne (2010), diffusé lors du printemps documentaire Rhône-Alpes. Il enseigne aujourd’hui la pratique cinématographique documentaire à l’université Stendhal de Valence et au Lycée Emile Loubet.

Source: La Sentinelle

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