Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Energie électrique : L’AVENIR EST A L’HYBRIDE

La combinaison des modules solaires et du générateur électrique donnera un souffle nouveau au secteur pour sortir les populations rurales du noir et lutter contre la pauvreté en stimulant l’activité économique locale

Commission régulation eau électricité cree edm Augmentation prix electricite courant compteur

Si le courant électrique est cité comme l’une des différences fondamentales entre la ville et la campagne, on peut considérer que la frontière entre la ville et la campagne se rétrécit dans notre pays. Les lampadaires qui éclairent le bord des routes ont, en effet, littéralement changé la physionomie de nombreuses bourgades.

Zantiébougou, une ville sur la RN 6, qui était encore plongée dans le noir il n’y a pas si longtemps, a changé de visage. Peuplée d’environ 7 742 âmes, la localité rayonne sous la lumière apportée par la Société d’électrification rurale ACCESS, à l’instar de plusieurs autres villages de la région.

Ces localités électrifiées, grâce à ACCESS, SSD-YEELEN KURA et KAMA-SA ont reçu la visite d’une forte délégation, comprenant le Bureau Sahel de la Banque mondiale (BM) basé à Bamako, conduite par son spécialiste principal en énergie, Manuel Berlengiero, accompagné de ses collègues de la communication, Moussa Diarra et Touré Aoua Sow, assistante de programme. Benoit Verdeaux, chargé de mission énergie et développement rural à l’Agence française de développement (AFD), Cheick Hamed Sanogo, président directeur général de l’Agence malienne pour le développement de l’électrification rurale (AMADER) et Mamadou Ouattara, directeur de l’électrification rurale à l’AMADER faisaient aussi partie de la mission.

Celle-ci consistait à visiter les installations en système hybride implantées par l’AMADER en partenariat avec les opérateurs privés qui gèrent ces entreprises de fourniture de service d’électricité aux populations rurales. Outre Zantiébougou, la délégation s’est ainsi rendue à Koumantou, Niéna, Koury, Yorosso et Kimparana dans la région de Sikasso ; Bla et Séribala dans la région de Ségou. Manuel Berlengiero et Benoit Verdeaux ont pu toucher du doigt les difficultés auxquelles les opérateurs sont confrontés et les stratégies qu’ils mettent en œuvre pour les surmonter.

 

CENTRALES RATIONNALISEES. A l’issue de la mission, les deux spécialistes ont salué le travail effectué par l’AMADER, notamment le succès enregistré dans la mise en œuvre du système hybride qui a permis aux opérateurs de rationnaliser les centrales.

Selon le PDG de l’AMADER les simulations de prix contenues dans la première génération des plans d’affaires élaborés au début du projet avaient été bâties autour de 475 Fcfa le litre de gas-oil. A ce jour, la même quantité coûte plus de 600 Fcfa. La flambée du prix du carburant a donc fait exploser les charges d’exploitation.

A Bla où la ville est alimentée grâce à une centrale thermique de SSD-YEELEN KURA, le seul poste du carburant pèse  62 206 400 Fcfa, soit 46% du budget de fonctionnement de la centrale. La surcharge est supportée par le consommateur payant cher le kilowatt heure et l’opérateur. Pour faire face à la perte, YEELEN KURA procède par péréquation avec les autres centrales en mode hybride. Les bénéfices des uns permettent de compenser, par endroits, les pertes des autres. C’est pourquoi l’AMADER a entrepris de coupler des centrales solaires avec les composantes thermiques précédemment installées. Les résultats positifs obtenus ont suscité l’espoir au point d’imposer la généralisation du projet sous la dénomination Système hybride d’électrification rurale (SHER) en seconde phase du programme.

Pour sa mise en œuvre, le principal bailleur de l’agence (la Banque mondiale) s’est montré très intéressé. Il a mobilisé environ 25,777 milliards de Fcfa pour le financement du projet. L’AFD aussi s’est montrée disponible à accompagner le projet, selon Benoit Verdeaux. L’AMADER est en train de réfléchir à une mobilisation de financement local et à une stimulation de la consommation locale.

A Siribala, dernière étape de la mission, la centrale est entièrement thermique. Elle est tenue par KAMA-SA. Deux générateurs électriques de 150 KVA chacune, offrent le courant à 710 clients branchés sur 24 km de réseau, sur un potentiel de 784 abonnés retenus dans le plan d’affaire. L’installation de la centrale a coûté 331 millions de Fcfa. Le KWH y est cédé à 250 Fcfa pour 12 heures de service par jour, plus un forfait de 3000 Fcfa par mois pour les 53 lampadaires qui éclairent le village la nuit, jusqu’à une heure du matin et les autres services d’entretien du réseau de moyenne tension.

Dans tous les villages électrifiés visités, les difficultés ont pour noms : insuffisance du service et coût élevé des charges d’exploitation. Les visiteurs du jour ont ainsi relevé l’explosion de la demande. A Siribala, par exemple, l’offre de service ne couvre que seulement 40% des besoins de fourniture.

 

SYSTEME KIT. Malgré ces difficultés, les projets d’électrification rurale ont fortement contribué à l’épanouissement de la population et à la stimulation de l’activité économique locale. A Koury et Yorosso, de nouveaux quartiers ont surgi et de nouveaux acteurs économiques se sont installés. A Yorosso, l’eau coule au robinet grâce à cette électricité. A Siribala, une boulangerie et deux banques se sont installées.

A Bla, 995 clients sont branchés sur le réseau, dont 693 domestiques, 276 commerces, un centre de santé, 18 administrations, 4 lieux de culte et 175 lampes pour l’éclairage public. Idem pour les autres localités, où l’administration et le centre de santé sont connectés au réseau.

A Zantiébougou, ACCESS fournit le courant à 765 clients, dont 229 branchés sur le réseau de 18 km de basse tension et 536 clients abonnés sur le système KIT (panneau + batterie + régulateur pour une concession). A la différence des clients du réseau qui paient sur présentation d’une facture, les clients sur KIT paient une redevance d’entretien. Les abonnés sur réseau reçoivent le courant 14 heures par jour à 240 Fcfa le KWH, plus une charge fixe de 3000 Fcfa par mois pour servir de contribution forfaitaire aux charges communes (entretien des lampadaires, etc.). Le système fonctionne grâce à un parc comprenant 163 modules solaires d’une puissance de 252 KWC et un groupe diesel de 1/85 KVA + 125 KVA pour un coût d’investissement de 581,44 millions de Fcfa, dont 405,4 millions de Fcfa de subvention (80% du coût du projet) et 176 millions d’apport personnel (20% du coût du projet). Le groupe Diesel est également hybride, pouvant fonctionner à la fois avec le bio carburant et avec le gas-oil. Outre les particuliers qui ne sortent plus dans le noir, la centrale a révolutionné le travail à la coopérative de transformation du beurre de karité de Zantiébougou.

L’arrivée du courant a permis aux femmes de la coopérative de mieux conserver les produits qui sortent de leur fabrique. Dans ce centre de conditionnement, les femmes fabriquent une gamme variée de produits : des sachets et des pots de différentes contenance, du savon et de la pommade de karité. Elles conditionnent aussi le miel. Malgré la cherté du KWT, la centrale tourne à perte. A la différence d’EDM-SA, les opérateurs privés de l’électrification rurale achètent le gas-oil au prix du marché. A Zantiébougou, l’opérateur achetait le bio carburant, mais le marché s’est contracté et le prix du kilogramme de la graine de pourghère a pris l’ascenseur. Il est finalement retourné au gas-oil.

Koumantou, situé à 75 km de Bougouni, est aussi branché sur un réseau hybride du Système solaire décentralisé. Ici la centrale a été récemment inaugurée par le Premier ministre Moussa Mara, lors de son périple dans la région en juillet dernier. Si à Zantiébougou, la centrale a coûté à l’AMADER et à son partenaire ACCESS 581,44 millions, à Koumantou, elle a nécessité 391 millions de Fcfa, dont 311 millions de Fcfa de subvention et 80 millions de Fcfa d’apport personnel. 230 clients sont branchés : 208 sur le réseau de 11 km de ligne de basse tension et 65 en KIT. La fourniture d’électricité s’étend sur 10 heures.

Envoyé spécial

A. O. DIALLO

source : essor

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct