Ce sont 1.265.484 électeurs repartis dans 2.598 bureaux de vote qui étaient appelés à élire ce dimanche les 14 députés de
la capitale
Les élections législatives se sont bien déroulées hier à Bamako dans l’ensemble. Une fine pluie a arrosé la capitale dans la matinée et le temps était beaucoup moins caniculaire que d’habitude. Malgré le contexte marqué par la pandémie du coronavirus, les électeurs ont accompli leur devoir civique.
Daouda Kanté en faisait partie. Ce sexagénaire a voté dans le bureau de vote n°40 du centre Aminata Diop de Lafiabougou en Commune IV du District de Bamako. Expliquant le motif de son acte, il a estimé que notre pays est dans une situation difficile et qu’il faut résoudre les problèmes un à un. À ce propos, il a mis en avant la nécessité de renouveler l’Assemblée nationale.
Parlant de la situation sanitaire, notre interlocuteur a déploré l’insuffisance des dispositions nécessaires pour protéger les citoyens contre le Covid-19. «Même les agents électoraux ne sont pas protégés », a-t-il regretté. Les organisateurs, du mieux qu’ils pouvaient, essayaient de rassurer les électeurs en affirmant que les dispositions ont été prises et qu’il n’y avait aucun danger. « Toutes les mesures ont été prises pour éviter la propagation du coronavirus. Aussi, il n’y a pas d’attroupement dans les salles qui tiennent lieu de bureau de vote », assurait Youssouf Traoré, assesseur de son état.
Dans la matinée, au niveau du centre Aminata Diop qui compte 38.555 électeurs repartis entre 80 bureaux de vote, l’affluence n’était pas grande.
Pour le jeune Youssouf Traoré, cette situation était due à la pandémie de coronavirus qui marque beaucoup les esprits. « C’est pour cela qu’on a un début de vote un peu morose. Les gens hésitent à sortir», croyait-il savoir, espérant que les électeurs sortiraient en masse la fin de la journée. Très généralement, fera-t-il observer, on a pas assez d’engouement pour les votes tôt le matin. « C’est vers midi que l’affluence commence à se faire sentir parce que les gens préfèrent aller faire leurs courses avant de venir s’acquitter de leur devoir civique », a ajouté notre interlocuteur, visiblement optimiste.
Ce constat était identique dans bien d’autres centres de vote à Bamako. La mobilisation n’était pas au rendez-vous. Lassana Dolo, coordinateur du centre Mamadou Diarra de Médina-coura en Commune II, a lui aussi noté que cette situation était liée à la pandémie qui secoue le monde. «Beaucoup de personnes se méfient des attroupements. Or ici, on se regroupe. Raison pour laquelle elles se sont abstenues», a-t-il expliqué. Lui aussi restait optimiste : «Peut-être, d’ici le soir, l’affluence sera plus grande que ce matin», a-t-il ajouté.
Dans l’après-midi non plus, on n’a pas assisté à une grosse affluence. Même si, par endroits, on observait quelques améliorations dans la mobilisation. Généralement, les femmes qui constituent le gros des électeurs, sortent pour voter dans l’après-midi, après avoir effectué les travaux culinaires. Il y avait certes l’effet démobilisateur du Covid-19. Mais force est de reconnaître que les électeurs maliens ne brillent pas par leur mobilisation lors des consultations électorales. Les législatives sont les élections qui mobilisent moins. La faible affluence d’hier s’inscrit donc dans une certaine tradition de la démocratie malienne.
Il faut noter que dans presque tous les bureaux de vote que nous avons visités, le gel hydro-alcoolique était disponible pour permettre aux citoyens de voter sans contracter le coronavirus. L’accès y était même conditionné à l’utilisation de ce produit sanitaire. Aussi, à l’entrée de chaque centre de vote, un kit de lavage des mains était visible. La plupart des votants ont apprécié ces mesures, notamment Mamadou Diawara que notre équipe de reportage a rencontré au centre du Badialan III «Pont Richard» (Commune III). Ce dernier estimait que ces dispositions étaient efficaces contre la propagation de la maladie.
Sur la rive droite, on notait aussi la faible affluence. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, a voté au Groupe scolaire du Quartier-Mali dans le bureau n°1. Le groupe scolaire du Quartier- Mali abritait, selon le coordinateur Dramane Camara, 19 bureaux de vote pour un peu plus de 9.000 électeurs inscrits. Après avoir accompli son devoir civique, le ministre Bah a souligné l’effectivité du dispositif sanitaire, la présence des agents électoraux et celle des forces de sécurité. Le constat était le même aussi bien au groupe scolaire Mamadou Goundo Simaga de Baladabougou qu’au niveau du centre de vote n° 1 de Sogoniko.
Il convient de signaler que, globalement dans le District de Bamako, le dispositif sécuritaire était également en place. Idem pour les agents de la protection civile. Les agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) circulaient entre les centres de vote pour la supervision du scrutin. Aussi, les stocks des cartes d’électeurs non distribués étaient disponibles dans les bureaux de vote. Les électeurs pouvaient se les faire remettre par des agents électoraux.
Bembablin DOUMBIA
Oumar DIAKITÉ
Source : L’ESSOR