Malgré les problèmes révélés dans ses préparatifs qui attendent toujours solution, comme celui des omis, le défi d’un fichier à jour, le risque de la fraude électorale et l’environnement des élections dans un pays qui connait un embrasement général, le gouvernement du Mali à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation entend tenir lesdites élections en Avril 2015, « partout où c’est possible ». Mais les leaders des partis politiques de l’opposition pensent qu’un tel projet ne rime à rien que la partition du pays et le rejettent.
Et tout le monde sait que la situation sécuritaire du pays compromet la tenue des élections communales et régionales couplées dans les régions du nord.
Le ministre l’Administration territoriale et de la Décentralisation Abdoulaye Idrissa Maïga a fortement soutenu, le 24 janvier 2015 au gouvernorat du District, le projet de tenir ces élections à la date du 26 avril prochain.
En effet, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation l’a dit sans équivoque, le 24 janvier 2015, lors de la cérémonie consacrant sa prise de contact avec les partis politiques au gouvernorat du District de Bamako et œuvre déjà dans ce sens. « Il n’y a plus d’excuses après deux reports malgré quelques difficultés », avait-il lancé.
Or personne n’ignore que les populations du nord en veulent à son gouvernement et l’accusent « d’abandon » pour avoir laissé sa défense et sa sécurité entre les mains des milices. Mieux cette volonté affichée du gouvernement arrive au moment où les populations du nord précisément celles de Gao laissent exploser leur mécontentement et l’accusent de les avoir abandonnées à cause de l’absence de l’administration et de la justice dans la plupart des localités de cette partie du pays.
Dans ce contexte de vives tensions et de frustrations, les partis de l’opposition malienne, dans un communiqué, estiment dangereux, « le plan du gouvernement visant à organiser les élections communales et régionales dans un climat sécuritaire aussi dégradé, où il n’y a ni administrateurs, ni juges dans la plupart des localités des 8è, 7è, 6è régions ainsi que dans des cercles des 5è et 4è régions ».
Dans le document sans langue de bois, ils dénoncent le projet gouvernemental d’organiser lesdites élections “partout où c’est possible” et estiment que : « dans les circonstances particulièrement difficiles que le pays traverse, organiser des élections dans une partie du territoire serait une caution à la partition du pays, un soutien au projet séparatiste». Le pouvoir est averti.
Le gouvernement du Mali va-t-il commettre l’erreur d’organiser le 26 avril prochain des élections communales et régionales couplées, alors que la situation sécuritaire ne le permet pas ? C’est en tout cas un pari risqué et périlleux, car reconnaissant l’impossibilité de les organiser sur toute l’étendue du territoire nationale au regard de l’embrasement général de la situation sécuritaire au nord du pays.
Aujourd’hui il est clair que les élections ne sont pas possible sur bon nombre de localité à cause de l’insécurité : les trois régions du nord ainsi que certains cercles des 5è et 4è régions plongés dans une insécurité totale ces derniers temps.
Youssouf Z KEITA
Source: Lerepublicainmali