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Education pour tous: l’Unesco pointe du doigt la qualité de l’enseignement et le gaspillage financier

Campagne éducation filles Congo Brazzaville

L’Unesco a publié, ce mercredi 29 janvier, son rapport mondial sur l’éducation pour tous et ce n’est pas brillant. Même après plusieurs années passées à l’école, 250 millions d’enfants n’ont pas les compétences de base en lecture et en calcul. Dans les pays les plus pauvres, 40% des jeunes sont incapables de lire ne serait-ce qu’une seule phrase. L’Unesco pointe également l’énorme gaspillage des investissements financiers dans le secteur.

Par Gwendoline Sauzeau

Malgré les efforts faits pour scolariser de plus en plus d’enfants, le réel problème c’est la qualité de l’enseignement. Aujourd’hui, près de 250 millions d’enfants – scolarisés pendant au moins quatre ans – ne savent ni lire, ni écrire, ni compter à cause d’un enseignement de mauvaise qualité.

Ce que pointe également ce rapport de l’Unesco, c’est l’énorme gaspillage des investissements financiers dans le secteur. Chaque année, des milliards de dollars sont investis à travers le monde mais une partie de cet argent passe dans un enseignement qui ne porte pas ses fruits. Ainsi, dans 31 pays d’Afrique subsaharienne, la moitié de l’argent consacré à l’enseignement primaire est mal investi et les enfants sortent de l’école sans compétence. Au Burundi, c’est 70% de l’argent qui va dans une éducation de mauvaise qualité. Finalement, le choix du modèle éducatif est aussi important que l’argent mis sur la table.

Miser sur la formation des professeurs

Pour l’Unesco, la priorité c’est clairement le sort des professeurs. Pour commencer, il faut qu’il y en ait suffisamment, notamment dans les régions les plus reculées, mais il faut surtout qu’ils soient convenablement formés !

Aujourd’hui encore, dans près d’un tiers des pays dans le monde, moins de 75% des enseignants du primaire reçoivent une formation conforme aux normes de leur propre pays.

La rémunération des enseignants figure parmi les problèmes pointés par ce rapport. Dans les pays les plus pauvres où les difficultés sont donc les plus grandes, les professeurs sont souvent mal payés. Ils doivent travailler à côté et consacrent par conséquent beaucoup moins de temps aux enseignements.

Si rien ne change, « la crise de l’apprentissage durera plusieurs générations », prévient l’Unesco, surtout dans les régions du monde les plus en retard dans ce domaine.

Des disparités importantes entre les différentes régions du monde

Sans grande surprise, le rapport fait le lien entre pauvreté et qualité et l’enseignement.

La région la plus touchée est ainsi l’Afrique subsaharienne, suivie de près par l’Asie du Sud et de l’Ouest.

En Afrique subsaharienne, par exemple, plus de la moitié des enfants n’ont pas les bases en lecture et en mathématiques, qu’ils aillent ou non à l’école. Mais il y a aussi de grandes disparités à l’intérieur de ces pays. Ainsi, dans cette région, l’Unesco estime que ce qu’on appelle l’« enseignement primaire universel » sera atteint pour les garçons des milieux les plus aisés en 2021. Cependant, pour les filles les plus défavorisées, ce sera en 2086 ! L’influence du milieu social mais aussi le sexe est très nettement visible.

On notera tout de même que les pays à revenus élevés ne sont pas exemplaires pour autant. En France par exemple, moins de 60% des immigrés ont atteint le niveau minimum en lecture, ce qui montre que le système éducatif ne répond pas aux besoins des minorités.

Assurer des retombées positives dans tous les domaines de la société

Au premier plan, cela joue sur l’économie. Le rapport estime qu’une éducation équitable et de qualité fait augmenter de 23%, en quarante ans, le produit intérieur brut par habitant. C’est donc un véritable investissement.

Et puis il y a aussi des effets bénéfiques sur la santé des populations. Etre éduqué, c’est mieux comprendre les maladies, mieux connaître les mesures d’hygiènes. On estime ainsi qu’entre 1990 et 2009, plus de 2 millions d’enfants de moins de cinq ans ont eu la vie sauve grâce aux progrès de l’éducation des femmes. L’Unesco estime d’ailleurs que si toutes les femmes des pays les plus pauvres achevaient au moins l’enseignement primaire, le taux de mortalité infantile reculerait de 15%.

Sans compter que l’éducation encourage la tolérance et la participation à la vie politique. Miser sur l’éducation, c’est donc investir pour toute la société.

rfi

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