Le samedi 11 novembre 2017 s’est tenue à l’école de Noumorila de Kati une Assemblée Générale du syndicat des enseignants communautaires du Mali affilié au SNEC. Les points inscrits à l’ordre du jour portaient sur leur dernière grève de cinq jours qui était prévue en début du mois de novembre et les perspectives.
En effet, le syndicat avait appelé en grève du 1er au 7 novembre passé, ce qui fut une réussite et à portée fruits. Selon Monsieur BENGALI, les réclamations portent sur cinq points essentiels : la signature de l’arrêté d’intégration dans la fonction publique des collectivités des enseignants des écoles communautaires et assimilés avant fin novembre pour le quota 2025-2016 ; la signature de l’arrêté d’intégration dans la fonction publique des collectivités des enseignants des écoles communautaires et assimilés avant fin novembre pour le quota 2016-2017 ; l’intégré de 1 500 enseignants communautaires par an à partir de 2018 ; procéder à la titularisation de tous les enseignants intégrés des écoles communautaires et assimilés sur la base des dossiers qui ont permis leur intégration et enfin, ramener à 40 000 F CFA le (SMIG) et la subvention à 25 000 FCFA dont bénéficié actuellement la majorité des enseignants des écoles communautaires et l’étendre aux non bénéficiaires en attendant leur intégration.
Pour le syndicat, si les revendications ne sont pas satisfaites à hauteur de souhait, les termes de ce préavis seront reconduits dans les semaines et mois à venir. Il faut que le peuple Malien sache que ce combat des enseignants des écoles communautaires cherche à réduire l’inégalité sociale que vivent nos populations rurales surtout qui paient deux fois leur obligation citoyenne.
« Les impôts et les taxes sont payés par le citoyen pour bénéficier les services sociaux de base dont l’éducation et la santé. Mais en réalité les écoles fondamentales au Mali sont devenues un fardeau sur la tête des populations rurales qui paient directement les enseignants à travers leurs cotisations collectées par le Comité de Gestion Scolaire », ont-ils dit.
Et de dire qu’il y a d’autres inégalités qui touchent le personnel enseignant des écoles communautaires. ‘’Après avoir sacrifié sa vie pour le politique fantoche de la ruche, chaque village une école contre chaque classe un maître, pour satisfaire les élèves et les parents, ils sont remerciés sans droit ni protection sociale au profit d’un fonctionnaire nouveau recru et sans expérience.
Il y a des écoles de 25 ans servis par les enseignants communautaires payés au-dessus du SMIG, qui ont été remerciés au profit des fonctionnaires d’État ou des collectivités. Pourtant, s’ils ne s’étaient pas sacrifiés les écoles seraient des bâtiments de luxe pour les bénéficiaires. En toute honnêteté, les CGS et les conseils communaux doivent soutenir sans relâche cette lutte. Mais ils semblent être instrumentalisés et harcèlent les enseignants pour les cotisations aux motifs que ce sont eux qui les paient.
L’aboutissement de la lutte décharge les parents d’élèves conformément aux articles 17-18 de loi fondamentale. Il permettra aux populations de faire face aux obligations vers la commune. Ceux aussi qui pensent que l’État ne peut pas tout prendre en charge sont aussi complices de cette inégalité sociale car le salaire d’un député déconnecté de son électorat peut payer des dizaines d’enseignants et celui du président de l’Assemblée Nationale peut payer des centaines d’enseignants’’, ont-ils expliqué.
Selon eux, le ministre en chargé de la question avait dit que deux (2) de leurs revendications peuvent être satisfaites avec l’intégration de 217 personnes à la fonction publique, soit 13 par académie. Pour le syndicat cela relève de la mauvaise foi et appelle ses militants à la discipline et à ne pas céder aux harcèlements des enseignants fonctionnaires et du CGS.
Daouda Z KANE