Le Sahel, vaste région aux défis multiples, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre les menaces sécuritaires persistantes, les défis économiques et sociaux, et la volonté de ses peuples de vivre en paix, la Confédération des États du Sahel (AES) se dessine comme une réponse novatrice, porteuse d’espoir pour des millions d’Africains.
Bamada.net-La récente réunion des ministres en charge de la Sécurité du Burkina Faso, du Mali et du Niger, tenue à Bamako, marque une étape cruciale dans ce projet ambitieux. Avec pour objectif l’harmonisation des documents de voyage et d’identité, ces nations ont réaffirmé leur engagement à bâtir une communauté intégrée où les citoyens circulent librement, les échanges économiques prospèrent, et la coopération sécuritaire se renforce.
Un projet audacieux dans un contexte complexe
L’AES naît dans un contexte de crises. Les coups d’État, les menaces terroristes et la méfiance internationale auraient pu diviser davantage ces pays. Pourtant, au lieu de céder au repli sur soi, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont choisi de s’unir, défiant les attentes sceptiques. Cette union n’est pas qu’une réponse aux urgences sécuritaires, elle est aussi une vision à long terme pour construire une souveraineté africaine solide et résiliente.
Une solidarité concrète à construire
L’idée d’harmoniser les passeports et cartes d’identité n’est pas qu’un détail administratif. Elle traduit une volonté de renforcer le sentiment d’appartenance commune, de faciliter les échanges humains et économiques, et de poser les fondations d’une intégration plus profonde. Chaque citoyen burkinabé, malien ou nigérien doit pouvoir ressentir, dans son quotidien, les fruits de cette coopération régionale.
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Cependant, les défis sont nombreux. L’harmonisation des documents exige des investissements techniques, une coordination rigoureuse et une volonté politique à toute épreuve. Surtout, elle ne sera pertinente que si elle s’accompagne d’une amélioration des infrastructures, de la sécurité et de la gouvernance.
Une réponse africaine aux problèmes africains
Au-delà des aspects pratiques, la Confédération des États du Sahel est un acte de défiance vis-à-vis des anciens paradigmes. Trop souvent, nos nations ont été perçues comme dépendantes des aides extérieures et des décisions venues d’ailleurs. L’AES, en revanche, se positionne comme une réponse africaine aux défis africains, portée par une vision de souveraineté et de responsabilité collective.
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Les succès enregistrés récemment dans la lutte contre le terrorisme démontrent la puissance de cette solidarité. Les forces de sécurité des trois pays, en coordination, ont infligé des revers significatifs aux groupes terroristes, prouvant que l’union fait réellement la force.
Une vigilance nécessaire
Mais cette dynamique positive doit être protégée. La Confédération des États du Sahel doit veiller à ne pas devenir un simple instrument politique ou une coquille vide. Les populations doivent en être les premières bénéficiaires, et les États membres devront rester vigilants face aux tentatives d’instrumentalisation ou d’interférences extérieures.
La route est longue, mais les premières pierres sont posées. Il appartient désormais aux dirigeants et aux citoyens de transformer cette vision en une réalité tangible.
L’espoir d’un modèle régional
L’AES a le potentiel de devenir un modèle pour d’autres régions d’Afrique. Elle montre qu’il est possible, même dans un contexte difficile, de se relever, de se tenir debout et de bâtir un avenir commun. Si elle réussit, cette confédération ne sera pas seulement une lueur d’espoir pour le Sahel, mais une source d’inspiration pour tout le continent.
Dans un monde en quête de stabilité et de justice, le Sahel a une opportunité unique de prouver que, malgré les épreuves, il est possible de rêver, de construire et de réussir ensemble.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net