ÉDITORIAL – Quand le masque tombe : l’Algérie frappe, le Mali encaisse… mais ne plie pas
La nuit du 31 mars au 1er avril 2025 restera gravée dans notre mémoire collective comme une date de trop. Une date au goût amer, où l’Algérie, ce pays voisin que nous appelions encore « frère », a franchi la ligne rouge en attaquant un drone des Forces armées maliennes opérant sur notre propre territoire souverain. Ce n’est plus un simple malentendu diplomatique : c’est une agression caractérisée, une provocation grave contre l’intégrité du Mali.
Bamada.net-Et cette fracture n’est pas anodine. Elle touche à la mémoire, à la fraternité, à la solidarité forgée dans les flammes de la lutte anticoloniale. Comment ne pas penser à Modibo Keita, à Seydou Badian Kouyaté, à Mamadou Gologo, à Mahamane Alassane Haïdara, à tous ces bâtisseurs du panafricanisme qui, aux côtés des Moudjahids algériens, ont rêvé d’un destin commun, libre et uni pour l’Afrique ? Le Mali n’a jamais ménagé son engagement pour l’indépendance de l’Algérie, mettant ses ressources, ses terres et même la vie de ses fils au service d’une cause qui, à l’époque, dépassait les frontières.
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Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui, quand le sang de cette histoire partagée semble nié par des missiles et des trahisons diplomatiques ? Comment comprendre qu’un pays naguère médiateur des crises maliennes se transforme en belligérant latent, hébergeant sur son sol les ennemis de notre stabilité, et piétinant notre souveraineté au nom d’intérêts obscurs ? La douleur de la sociologue Aminata Dramane Traoré, exprimée sur le plateau de l’ORTM, est celle de tout un peuple : « Les Maliens ont le sentiment d’être trahis. »
Oui, trahis. Non par un adversaire, mais par un allié historique. Trahis par ceux à qui le Mali avait confié sa confiance, au point d’en faire un arbitre au milieu des tempêtes du nord. Une confiance devenue aveugle, et dont les conséquences sont aujourd’hui amères. L’Accord d’Alger, au lieu de rassembler, est devenu l’instrument d’un verrouillage géopolitique dangereux, où le médiateur d’hier joue désormais le rôle de pyromane.
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Face à cet affront, la réaction des Maliens a été digne : du nord au sud, une voix s’est levée pour dire « Assez ! » Assez de duplicité. Assez de dénigrement diplomatique. Assez d’ingérence dissimulée sous des oripeaux de fraternité. Le Mali ne cédera plus à l’émotion : il agit avec détermination, sous la conduite du Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, pour recouvrer l’intégralité de sa souveraineté et rompre avec les cercles vicieux de la dépendance sécuritaire.
Nous ne fermerons pas la porte au dialogue, car notre peuple est celui de la paix. Mais cette paix ne se négociera plus au prix de notre dignité ni au détriment de notre indépendance. Il revient aujourd’hui à la diplomatie malienne, avec ses alliés sincères, de faire entendre raison à ceux qui, au nom de la fraternité, commettent l’impardonnable.
Le Mali mérite mieux. Le Mali se relève. Et Bamada.net, fidèle à sa vocation panafricaine, continuera à porter la voix des peuples libres et dignes.
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Moise Touré
Source: Bamada.net
