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Edito : Mandat II, les 100 jours célébrés dans un Mali divisé

Le second mandat du Président IBK aurait pu permettre au pouvoir de changer le fusil d’épaule, en adoptant une démarche plus inclusive, par l’implication des forces vives, à la recherche des solutions aux questions nationales, comme la crise postélectorale, le processus de paix, la situation sécuritaire au nord et au centre du Mali, la réconciliation nationale, l’éducation nationale et les revendications syndicales.

Le palais présidentiel a abrité ce 24 décembre 2019, la célébration des 100 jours du second mandat du président de la République. Le Président IBK y a réitéré son slogan favori depuis la campagne présidentielle : « notre pays avance ! ». Sans regarder le rétroviseur, il a mis le cap sur ce qui va être mis en œuvre à partir de janvier 2019 : des grands chantiers, comprenant des ponts et des routes, la grande cité de la culture. Mais quand au dialogue politique attendu du pouvoir avec l’opposition, IBK s’attend à ce que « les jeunes frères viennent voir le grand frère et lui disent ce qu’ils pensent ; et que le grand frère leur dise ce qu’il pense. Et nous avancerons ». Décryptage : IBK n’a pas varié, et ne s’empresse pas pour dialoguer.

Ainsi 100 jours après, on ne constate pas un changement remarquable pour une gouvernance inclusive, au contraire le pouvoir va vers un durcissement du ton, en interdisant les marches à certains endroits de la capitale. Ce faisant, de nombreux Maliens exclus des débats officiels – en l’absence de concertation – sont frappés d’ostracisme. Cette méthode a eu pour conséquence d’élargir le fossé entre pouvoir et opposition, et de diviser la société civile, y compris les religieux. Pour illustration, il y a eu des tentatives du pouvoir pour empêcher le meeting du président du Haut conseil islamique du Mali, Imam Mahmoud Dicko, le dimanche 23 décembre 2018. Malgré ces manœuvres, des milliers de personnes ont répondu à l’appel du leader religieux, qui sortait contre un projet de programme d’éducation sexuelle à l’école. C’est dire qu’il y a une majorité silencieuse que le pouvoir doit prendre en compte pour une gouvernance démocratique.

B. Daou

Le Républicain

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