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Edito : L’ouverture politico-religieuse

La rencontre de Moctar Ouane avec les partis politiques, mercredi dernier au CICB, semble dessiner un nouvel horizon plus « stable » sur l’échiquier politique national. Toutefois, la classe religieuse, devenue incontournable dans la marche du pays, dégage des contours incertains qu’il faille désamorcer à la faveur d’une concertation politico-religieuse estiment plusieurs observateurs.

 


La rencontre entre classe politique et le PM Moctar Ouane s’inscrit en droite de la volonté du Gouvernement de Transition de célébrer « «la république ». Moctar Ouane qualifie l’évènement d’honorable.
Pour la classe politique notamment le PARENA de Tiébilé Dramé, ce dialogue est un bon début.
Tièman Hubert Coulibaly de l’UDD, pour sa part, dira que « le but de l’exercice, c’est de mettre en exergue les divergences afin de pouvoir trouver les solutions les plus rapides. Le dialogue est toujours satisfaisant », a-t-il soutenu.
Le secrétaire général du RPM, Me Baber Gano, lui, est sorti « très satisfait » et estime que « la transition est sur une bonne voie ».
Ces déclarations sont un indicateur de la décrispation politique. Et déjà, des résultats sont palpables. Puisque, le Samedi 13 février 2021, seulement trois jours après la rencontre, les partis membres de l’ex regroupement politique Ensemble Pour le Mali (EPM), qui regroupe une soixantaine de partis politiques dont l’ADEMA, le RPM, et l’ASMA étaient réunis dans un hôtel de la place, pour mener la réflexion sur le processus de la transition au Mali, notamment sur les réformes politiques et institutionnelles.
On peut ainsi dire que les jalons de la réconciliation politique, sont posés. Sauf que, cela ne suffit pas. Car, les religieux frappent à la porte de la contestation. La classe religieuse, celle-là même qui a fait chuter le régime IBK, se dresse lentement mais surement contre le gouvernement de transition et ses autorités.
A commencer par le chérif de Nioro, Bouyé Haidara, qui a demandé sans être satisfait, la démission de la ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, parce que selon le Chérif, cette dernière serait liée à un projet qui heurte les valeurs sociales. N’ayant pas eu gain de cause, le chérif s’est dit « contre » la transition. Son fidèle allié, imam Dicko a suivi les pas dans l’opposition de son estimé chérif de Nioro. Cela est clair à travers l’usage des vocabulaires assez sévères dans son manifeste.
Ce manifeste révèle sans ambages que l’imam est désormais opposé à la gestion de la transition. Ce gouvernement trouvera « durement » les ressorts nécessaires pour mener une résistance contre les deux figures religieuses et le bloc politique incarné par le M5-RFP.
En tous cas, l’alerte du manifeste est à prendre au sérieux. Les autorités, singulièrement le Premier ministre, après son ouverture largement saluée par la classe politique, devra songer à un éventuel « dialogue » « religieux » et très « catholique », enclin de concessions mutuelles avec les religieux opposés, qui on le sait, par la force de la rue, ont eu une influence certaine sur le pouvoir politique.
Il faut sauver la transition d’une instabilité qui ne lui servira point. Sauver la transition, pour sauver le Mali. Pour ce faire, aucun sacrifice ne doit être de trop. Les concessions, le sacrifice, le don de soi, l’humilité politique et religieuse, doivent être les mieux partagées en ces périodes si fragiles, où la case commune n’est pas loin de la foudre et de nouvelles contestations. Comme le dit un adage populaire : « les concessions donnent plus de longévité à la case commune sans solide armature ». Il est donc opportun, de prêcher l’humilité d’une part, et des actions concertées, d’autre part.
Moctar Ouane devrait donc élargir sa recherche de consensus, saluée par la classe politique. Il doit maintenant se protéger par la « Fatwa » et la (bénédiction) de leaders religieux, qui pourraient lui rendre cette mission plus que compliquée, au détriment du Mali et des maliens. Alors que, plus que jamais, les maliens sont interpellés par la devise : « Un peuple, Un but, une foi » seuls atouts nécessaires et incontestables pour sauver le pays.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews

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