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Edito : La ruse et sa face cachée

L’homme politique qui voit loin avec des ambitions fortes ne peut pas du tout fonctionner sans la ruse. Elle est le moyen le plus efficace pour arriver à atteindre un objectif. Utilisée en bien ou en mal, elle a marqué les cinq dernières années la scène politique au Mali. Si je dis cinq ans, je fais référence, en premier, à l’époque des putschistes. Aya et ses hommes qui ont balayé le régime  ATT, traqué, par la suite, les hommes politiques sensés, à leurs yeux, être responsables de la situation chaotique du pays.

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Parmi ces crocodiles politiques, qui a été épargné et aussi sécurisé par les militaires pendant leur séjour à la tête du Mali ? C’est bien Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République. Pendant la transition de Dioncounda Traoré, Président par intérim, qui était caché derrière les mouvements pro putschistes ? C’est Bien IBK. Pendant les campagnes pour la présidentielle de 2013, les militaires, mouvements religieux, société civile ont-ils donné des instructions, soutenu qui ? C’est bien IBK.

A l’époque, le président du RPM sentant sa fin politique indiscutablement  proche alors qu’il n’avait toujours pas réalisé son rêve de paradis terrestre, être président de la République, il fallait user de toutes les faces cachées de la ruse : Se passer pour victime et enfin faire croire à ce peuple qu’il est l’homme idéal qui détient la clé du bonheur.

Le coup bas marche mais pas pour longtemps. Dès la formation de son premier gouvernement, le mouvement religieux SABATI le lâche publiquement. Quelques mois plus tard, ce sont les mouvements de la société civile qui descendent du bâton. Ils clament tout haut : ‘’IBK nous a trahis’’.

Et voilà, c’est encore le tour des militaires qui lui ont donné cadeau le pouvoir. Aya et ses hommes sont écartés de tout sous la menace ‘’ Kati ne fera plus peur à Bamako’’. Trahison ? Je le dirai oui et de la part d’IBK à l’endroit de ces différentes sensibilités qui sont les seuls supports de son sacre en 2013.

Aujourd’hui, au-delà de ceux-ci, sa majorité s’effrite, son parti politique est au bord de l’implosion. En un mot, les soutiens de taille ont rompu le contrat.

IBK est seul car ceux-là qui continuent à crier sur tous les toits pour sa cause n’ont même pas l’estime d’un groupe de grin.

Voilà où la ruse utilisée à l’excès peut nous conduire. Et pourtant Amadou Hampaté Bath nous conseilla sur le sujet dans son livre ‘’Pétit Bodiel’’. Mais je comprends aisément que la leçon que l’on peut tirer de cette aventure est uniquement réservée à ceux qui agissent sous le couvert de la raison et non de la passion ou de quoi que ce soit.

Boubacar Yalkoué   

Le Pays

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