Droudkel a fait mouche : il est arrivé à arracher un démenti aux mouvements touareg. Lesquels rejettent aujourd’hui tout lien organique avec Aqmi après avoir servi de faux nez à l’internationale de la terreur qui a mutilé et lapidé Aguel Hock, amputé Gao et profané Tombouctou.
Le démenti est mou et maladroit. Mais il valait mieux qu’un silence qui aurait été insoutenable pour le Quai d’Orsay, les Nations unies, Ouaga, Bruxelles. En un mot, pour toute l’anthropologie périmée d’une « innocence bleue » dont on ne voit pas qu’elle a troqué le bâton de berger contre la kalach et le chameau contre la Toyota triple réservoir.
Il faut qu’on le dise une fois pour toutes et pour qu’une solution juste et digne soit trouvée à ce déchirant problème du Nord qui s’est brutalement réinvité chez nous, mais cette fois-ci en pur prétexte. Car, le 17 janvier 2012 où Menaka était attaqué, le Mali n’avait pas de problèmes avec sa communauté Kel Tamashek.
En janvier 2012 pas plus que maintenant où c’est une poignée de fauteurs de guerre qui professent l’indépendance. Pendant ce temps, la majorité du mythique « Azawad » vit, elle, dans les camps de réfugiés. Elle est convertie en numéro matricule. Elle doit sa survie aux biscuits vitaminés des humanitaires. Mais il est temps que cesse la tragédie des camps où ils séjournent au Niger, au Burkina, en Algérie et en Mauritanie. Car ce n’est pas une tragédie touareg ou arabe mais une tragédie malienne subie par des compatriotes qui ne renient pas le Mali. C’est eux qui doivent attirer le regard. C’est à eux que doivent aller le respect et l’attention du monde. C’est eux demain le Mali stable et magnanime. Qui ne pardonnera pas pour eux ?
Adam Thiam