Le 26 mars 1991, une date gravée dans la mémoire collective des Maliens, est célébrée chaque année comme le jour des martyrs. Un jour où, au prix du sang, le peuple malien a arraché la démocratie, après des années de lutte contre un régime autoritaire et répressif. Ces martyrs, ces héros qui ont sacrifié leurs vies pour un avenir meilleur, ont rêvé d’un Mali libre, où les libertés seraient protégées et où la démocratie serait une réalité vivante, au service de tous.
Mais, aujourd’hui, plus de trois décennies après cet événement historique, la question demeure : à quoi a véritablement servi ce 26 mars 1991 ? La démocratie, conquise au prix du sang, est-elle réellement celle pour laquelle ces héros se sont battus ? Si nous célébrons cette date avec fierté, devons-nous aussi la regarder avec un regard critique, face à la réalité actuelle ?
Les libertés, qui étaient censées être le socle de notre société démocratique, semblent aujourd’hui être de plus en plus mises à mal. La répression, sous diverses formes, est devenue une réalité quotidienne pour de nombreux Maliens. La presse est souvent muselée, les voix discordantes réduites au silence, et les droits fondamentaux semblent parfois relégués au second plan.
Alors, en ce 26 mars 2025, à quoi rendons-nous hommage réellement ? Est-ce à la démocratie ou à l’illusion d’une liberté encore à conquérir ? Le sang versé par nos martyrs ne devrait-il pas nous rappeler la nécessité de défendre ces acquis démocratiques et de les faire vivre réellement dans notre quotidien ?
Cette journée doit être un moment de réflexion. Une occasion de réaffirmer l’engagement de tous à préserver la démocratie, non seulement sur le papier, mais aussi dans les actes. Pour que la mémoire des martyrs de 1991 ne soit pas ternie, mais honorée par un retour aux principes fondamentaux de liberté, de justice et de respect des droits humains.
A.D
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