Des négociateurs chinois et américains se sont brièvement réunis mercredi 31 juillet à Shanghai, première reprise du dialogue commercial entre les deux pays depuis trois mois. C’est peut-être une amélioration en vue dans les relations commerciales très tendues entre les deux pays depuis l’année dernière et une embellie serait bienvenue, car la guerre des tarifs douaniers a des conséquences directes sur le ralentissement de l’économie mondiale. Dernier exemple en date: l’Amérique latine n’échappe pas au phénomène.
L’ONU a présenté mercredi ses prévisions de croissance pour la région de l’Amérique latine en 2019, et elles ne sont pas bonnes. En effet, seulement 0,5% de croissance du P.I.B est prévu en Amérique latine et aux Caraïbes pour l’année 2019. Voilà ce qu’anticipent les Nations unies (la CEPAL) pour la région. C’est presque deux fois moins que l’an dernier, et les chiffres sont particulièrement mauvais pour les pays d’Amérique du Sud.
La guerre économique entre la Chine et les Etats-Unis, qui dure depuis plus d’un an maintenant, n’est pas le seul facteur, mais c’est l’un des éléments qui pèsent particulièrement sur les perspectives de croissance de la région. Selon un rapport de l’ONU publié à Santiago du Chili, depuis le début de l’année, la baisse des échanges commerciaux liée aux tensions commerciales entre les deux géants de l’économie mondiale a déjà coûté aux pays d’Amérique latine l’équivalent de 6% de leur PIB.
Le cuivre chilien touché
Les pays d’Amérique latine sont aussi vulnérables vis-à-vis de ce conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis car la plupart des économies sont principalement fondées sur l’exportation de matières premières agricoles et minières. Or l’incertitude liée à ces tensions commerciales a eu tendance à faire baisser les prix des matières premières, en particulier les minerais. Le Chili par exemple est particulièrement touché, car en tant que premier producteur mondial de cuivre, sa croissance dépend directement des prix du métal rouge à l’échelle mondiale. Et justement ses perspectives de croissance pour cette année ont été revues à la baisse dans le rapport onusien.
Parmi les pays de la région, le Brésil et l’Argentine sont particulièrement en difficulté, et le Venezuela traverse une crise économique extrêmement profonde. La commission des Nations unies pour l’économie en Amérique latine, la CEPAL, prévoit une récession de 23% au Venezuela cette année, encore plus forte que l’an dernier donc. L’Argentine et le Brésil, deux « gros » en souffrance Dans une moindre mesure, la croissance du Brésil devrait ralentir elle aussi, malgré les promesses du président Jair Bolsonaro de relancer l’économie. Elle devrait atteindre 0,8% cette année.
L’une des raisons de ces difficultés est la rupture d’un barrage minier en janvier dernier, ce qui a fait baisser la production de minerai de fer.
Enfin selon le rapport, le pays voisin, l’Argentine, en crise depuis l’an dernier, terminera 2019 en récession, avec -1,8% de croissance.
L’Argentine et le Brésil sont d’importants partenaires commerciaux l’un pour l’autre. Et en fait, en plus des problèmes qu’on a déjà mentionnés, ils souffrent mutuellement des difficultés économiques que chacun traverse.
Source : L’Essor