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Droits des homosexuels en Afrique: nouvelle arme de pression de l’occident

Il y’a quelques jours une personne homosexuelle s’est fait agresser en Côte d’Ivoire après que sa photo est été diffusée par l’ambassade des Etats Unis à Abidjan suite à sa participation à une cérémonie en hommage aux victimes de la boîte de nuit attaquée en Floride. Cette agression relance le débat sur le droit des homosexuels en Afrique.

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Depuis de nombreuses années les pays occidentaux ne cessent de faire pression sur les pays Africains afin qu’ils offrent un cadre légal plus propice aux personnes homosexuelles. Et face à une résistance étonnamment virulente des dirigeants africains on a vu apparaître un chantage portant sur l’aide au développement.  Cette bataille nord-sud car il s’agit bel et bien de la défense d’une pratique acceptée en Occident mais que les pays du sud réfutent être la leur a pris forme au début des années 2000 avec  le président du Zimbabwe, Robert Mugabe.  Il fut le premier à s’opposer fermement aux multiples tentatives de pression des occidentaux qui devinrent du chantage face à son obstination et pour finir par des sanctions à l’encontre de son pays. Mugabe a été aussi le premier à instrumentaliser les droits des homosexuels à son avantage afin de rallier le peuple autour de lui.

Cette orientation sexuelle présentée comme une valeur occidentale a fait écho à travers le continent et les hommes politiques l’utilisent dorénavant dès que leur popularité se trouve fragilisée.
Celle-ci peut-être aussi bien instrumentalisée pour des raisons strictement électorale ou bien pour acheter la paix sociale mais elle a toujours pour finalité de bénéficier directement aux dirigeants. Prenons l’exemple de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, le 13 janvier 2014 le Nigéria vote une loi très répressive. Loin d’être un curieux hasard cette démarche rentre totalement dans un calcul politique qui était destiné à améliorer sa popularité à près d’un an des élections présidentielles de 2015 et répondre à la fois aux pressions religieuses venant des régions nord du pays. En Ouganda, le président Yoweri Museveni quant à lui était en proie aux pressions des églises évangélistes très puissantes dans le pays et dont les hommes politiques utilisent souvent pour catalyser le mécontentement populaire. Donc pour satisfaire les demandes anti gay de ces églises, l’Ouganda adopte aussi en février 2014 une loi très sévère.

Les droits des homosexuels constitue un moyen comme les autres pour la classe gouvernante africaine de rallier les électeurs.

C’est aujourd’hui le continent où cette pratique sexuelle est la plus condamnée, sur les 78 pays dans le monde la pénalisant, 38 se trouvent en Afrique.
Et 3 pays (le Nigéria uniquement la partie nord avec l’application de la charia, la Somalie et le Soudan) ont une législation qui prévoit la peine de mort. Ce n’est donc qu’un simple outil de propagande pour eux.

Un outil de propagande aussi utilisé par les pays occidentaux pour asseoir leur impérialisme et idéaux sur l’Afrique.

Le premier ministre britannique, David Cameron a déclaré en juillet 2013 qu’il voulait « exporter le mariage homosexuel»

.Face à l’obstination farouche des dirigeants africains à leur tenir tête, le seul moyen de pression qui leur reste est le chantage portant sur les financements mais cela ne fonctionne pas, les dirigeants africains si friands des aides extérieures et dont les pays sont très dépendants ne cèdent pas. A l’instar de Mugabe dont le pays en est privé d’aides depuis le début des années 2000, l’Ouganda est aussi sevré depuis 2013. A travers cette démarche les Occidentaux font également preuve d’un véritable mépris à l’égard des africains.

Les problèmes et défis sont immenses sur le continent et c’est sur cette question qui ne concerne qu’une infime partie de la population africaine qu’ils font preuve d’une véritable fermeté.

Certaines partie du continent font face à des conflits armés dû à des dirigeants irresponsables (Burundi, Lybie), la démocratie est constamment bafouée dans d’autres (Somalie, RDC & Congo Brazzaville) et pourtant aucune menace ni sanction n’a été émise à l’intention de ces pays. Face à une telle obstination sur ce sujet, nous pouvons alors comprendre l’obstination des états africains à ne pas céder face à ce chantage. Les Européens ne peuvent pas faire de l’adhésion de leurs mœurs la priorité des Africains. Et le président sénégalais Macky Sall a su parfaitement expliquer cela à Barack Obama lors de sa visite au Sénégal en février 2013. Il a su proposer une réponse pertinente aux déclarations du président américain qui lui a rappelé l’importance d’offrir un meilleur cadre légal aux homosexuels. Voici la réponse de Macky Sall « C’est comme la peine de mort, a-t-il taclé, une question que chaque pays traite [à sa façon]. Nous l’avons abolie depuis longtemps. Dans d’autres pays, elle s’impose parce que la situation l’exige. Nous respectons le choix de chaque Etat ». Ainsi le président sénégalais rappelle aux américains
qu’eux aussi ne sont pas un exemple de démocratie. En effet sur les 50 états américains seulement 18 ont tout comme le Sénégal abolis la peine de mort (en 2004).

Les donneurs de leçons peuvent donc balayer devant leurs portes avant de venir balayer celles des Africains. L’Afrique n’a pas à se faire dicter ses mœurs par qui que ce soit.

 

Sisi Adouni,

 

Source: rpmedias

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