Dans le cadre de la mise en œuvre des activités relatives à leur projet intitulé « Alliances et sororité des défenseurs des droits des femmes pour la défense et la promotion des droits des femmes au Mali et en Algérie(Haoua) », l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) et le Comité International pour le Développement des Peuples (CISP), ont organisé une table ronde sur les « Droits humains et religions : quelle vision pour aujourd’hui ? La place de la femme dans ce contexte». C’était le mardi 11 décembre 2018 au Centre Islamique Hamdallaye (Maison du Hadj), en présence de El Hadj Sidi Konaké de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR), Me Aliou Keïta de l’AMDH, Mme Claudia Berlindis, responsables pays CISP Mali, des panelistes et d’autres personnalités.
Au cours de la cérémonie d’ouverture de cette table ronde, Me Aliou Keïta de l’AMDH a fait savoir que son association a pour mission la promotion, la protection et la défense des droits de l’Homme et des peuples. Avant d’ajouter que depuis quelques années, l’AMDH a intégré l’approche GENRE dans ses projets de société. A travers ses activités, dit-il, elle consacre plusieurs projets à la sensibilisation, à la participation et à la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le GENRE. « C’est dans cette optique, que l’AMDH a noué un partenariat avec le Comité international pour le Développement des Peuples pour la mise en œuvre au Mali du projet HAOUA qui est également exécuté en Algérie. En effet, malgré les quelques problématiques spécifiques à l’un ou l’autre pays, les contextes algérien et malien présentent certaines similitudes quant à la problématique liée au Genre. D’où l’importance de mettre en exergue les similitudes historiques et les similitudes de luttes pour les droits des femmes, pour développer la collaboration Sud-Sud et les liens de sororité entre défenseurs maliennes et algériennes », a-t-il dit. A l’en croire, selon les statistiques de « Enquête par Grappe à Indicateurs Multiples au Mali (MICS-Mali), 2015 » seule 5% des femmes de 15-49 ans ont un accès hebdomadaire aux médias, 16,1% des femmes de cette même tranche d’âge déclarent avoir été mariées ou en union avant l’âge de 15 ans contre 1,3% des hommes, 75,2% des femmes et des filles continuent de subir des Mutilations Génitales Féminines au Mali. 34,9% des jeunes femmes de 15-24 ans sont capables de lire une phrase courte et simple ou sont allées à l’école secondaire contre 48% des jeunes hommes de la même tranche d’âge. « Autant d’indicateurs qui montrent qu’il y a certes eu une évolution positive, mais qu’il reste beaucoup à faire en vue d’obtenir un changement de comportement vis-à-vis des questions relatives au Genre. C’est dans ce contexte, que le CISP, l’AMDH, le WILDAF et des codemandeurs Algériens ont mis en place ce projet « Haoua I », a souligné Me Aliou Keïta. A ses dires, le projet a pour objectif global de soutenir la protection des femmes défenseurs des Droits Humains et des organisations travaillant pour les droits des femmes en Algérie et au Mali. En outre, il dira que la présente table ronde vise à introduire des réflexions autour de l’Islam, la modernité, la tradition et les droits des femmes. Quant à Mme Claudia Berlindis, responsables pays CISP Mali, ce ne sont pas seulement les discours qui changent la vie des gens, mais c’est l’eau, le crédit, l’accès à l’éducation et à la santé, la possibilité de s’organiser, de se faire entendre, d’inspirer les politiques publiques de soutien qui peuvent faire le changement. Selon elle, le CISP, c’est avant tout l’ensemble des personnes qui y travaillent. Et d’ajouter que ce sont des personnes qui parlent, pensent et rêvent dans au moins 30 langues différents, pratiquent des religions différentes et s’inspirent de divers cultures et visions du monde. « C’est un petit segment de l’humanité, unis par des valeurs et des objectifs. On veut promouvoir le dialogue et l’intégration, la justice sociale et l’inclusion, l’accès à des services de qualité, l’égalité des chances, le droit à la protection humanitaire, lé soutien aux groupes vulnérables et marginalisés, le développement de l’innovation et la recherche de nouvelles solutions, l’égalité des sexes, les droits des migrants, la promotion de la paix, le soutien au développement de politiques inclusives, l’environnement et changement climatique, l’attention au patrimoine culturel . Aujourd’hui on est ici, grâce à un projet financé par l’Union Européenne qui a comme objectif la promotion et la protection des droits humains en particulier la défense des droits des femmes », a déclaré Mme Claudia. Pour sa part, le 2ème vice-président de la CVJR, El Hadj Sidi Konaké a mis l’accent sur l’importance de la table ronde tout en faisant savoir que les échanges qui en décloueront permettront de trouver une solution aux problèmes.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain