Le Président du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), Dr Choguel Kokalla Maiga, a profité d’un colloque organisé par l’Association « la voix du Mali » pour dénoncer la trahison du peuple malien par son élite politique. Aussi, a-t-il relevé les graves complots de la « partition » du Mali. La solution qu’il a proposée au peuple malien, c’est d’exiger la vérité à son élite politique qui l’a trahi et qui a trahi l’armée malienne. La communauté internationale aussi a eu sa dose, dans cette sortie sans complaisance de Choguel, pour sa complicité dans le « complot de la partition » du Mali.
D’entrée de jeu, Choguel Kokalla Maiga a précisé que la nation malienne a existé avant l’Etat malien. Il a aussi tenu à préciser qu’il n’y a pas d’ethnie supérieure dans ce pays. « Toutes les ethnies du Mali ont eu, à tour de rôle, à commander les autres. Donc, personne ne peut dire qu’il est au-dessus de l’autre, que le pays lui appartient plus qu’à l’autre », a-t-il laissé entendre.
Le peuple malien trahi par l’élite politique
Le président du MPR ne fait pas de cadeau à la classe politique malienne qui, selon lui, a trahi le peuple. « La situation que nous vivons au Mali, c’est le résultat d’une trahison. Le peuple malien a été trahi par son élite politique », a-t-il martelé avant de préciser que les politiques n’ont pas joué leur rôle. Pour lui, les politiques ont trahi le peuple malien en négligeant la sécurité des personnes et leurs biens. Selon lui, le premier élément de légitimation d’un État est d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens. Il affirme, haut et fort, que tout gouvernement incapable d’assurer la sécurité des populations et leurs biens perd sa légitimité. « Lorsqu’un État, lorsqu’un gouvernement, quelle que soit la façon par laquelle il vient au pouvoir, n’arrive pas à assurer la sécurité des personnes et des biens, ce gouvernement ne peut pas être légitime », a-t-il soutenu. La classe politique n’a pas trahi que le peuple malien, selon l’ancien patron de l’AMRTP, elle a aussi trahi l’armée malienne qui n’est pas bien équipée. « L’armée malienne a été trahie par son élite politique », a-t-il révélé avant d’ajouter que la crise actuelle est la conséquence de cette trahison.
Les conflits au centre du Mali, conséquences de la rébellion au nord du Mali
Sans tabou, le président du MPR affirme que le conflit intercommunautaire entre Dogons et Peuls n’est qu’une des conséquences de la rébellion. Selon lui, des rebelles ont signé un accord avec des pays étrangers en vue de détruire le Mali. « Un groupe d’individus, des personnes qui ont fui la Libye, certains qui n’avaient pas de boulot et cherchaient à enseigner anglais comme des vacataires à Kidal, d’autres des mercenaires qui étaient dans l’armée libyenne pendant des années ont conclu un accord avec des pays étrangers pour venir détruire notre pays », a-t-il révélé. Choguel Kokalla Maiga va plus loin en affirmant que ces mercenaires ont, en complicité avec des pays étrangers, réussi leurs forfaitures parce que le Mali n’avait pas une armée qui pouvait leur faire face, car elle n’était pas équipée. « Une minorité de personnes est venue, avec la complicité des puissances extérieures, imposer la guerre à notre pays, terroriser nos populations », a-t-il déploré avant de préciser que ce n’était ni une rébellion touarègue ni arabe.
Le diagnostic de la rébellion fait par l’État malien est faux !
Selon le président du MPR, on a fait un mauvais diagnostic de la rébellion. Pour lui, tous les arguments avancés par les séparatistes ne tiennent pas. Il estime qu’il est difficile de résoudre la crise, car le diagnostic est faux. « On ne peut pas résoudre la crise, parce que le diagnostic est faux ; les raisons avancées sont fausses » dit-il avant de taquiner certaines puissances : « Notre pays est victime d’un complot international ». Ce complot international a trouvé qu’il a été trahi avant par son élite politique, selon lui.
Choguel Kokalla Maiga accuse l’État d’utiliser les milices peules et dogons les unes contre les autres au centre du Mali
Parlant de l’insécurité au centre du Mali, l’opposant a dénoncé la « sous-traitance » de la sécurité avec des milices par le gouvernement malien. Il affirme que l’Etat a utilisé les milices des différentes communautés les unes contre les autres tout en fuyant sa responsabilité : celle d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens. « Quand un Etat sous-traite sa sécurité, c’est un Etat failli. Les dirigeants ont sous-traité la sécurité avec des individus, des groupes ethniques au lieu de mettre la sécurité dans les mains de notre armée nationale », a-t-il laissé entendre. Ce membre du FSD affirme que, seul, l’État doit assurer la sécurité dans le pays. « Ceux qui ont l’obligation d’assurer la sécurité des populations, ce ne sont pas les milices ethniques, mais l’Etat qui a failli », a-t-il précisé.
Le président du MPR fustige le double jeu de la France suite à l’interdiction de l’armée malienne d’entrer à Kidal
L’ancien ministre de l’Économie Numérique et de la Communication a dénoncé le complot de la France contre le Mali. Il a fustigé l’interdiction de l’armée malienne d’entrer à Kidal pendant que les autres forces internationales et les rebelles y étaient. « On a interdit l’armée malienne d’entrer à Kidal. Pendant ce temps, on est allé installer le MNLA, qui n’était ni une force morale ni une force militaire, à Kidal. On est allé voir ançardine qui est déclaré comme organisation terroriste internationale…On a mis tous ceux-ci ensemble et dire au gouvernement malien que c’est avec eux qu’il faut négocier », laisse entendre Choguel Kokalla Maiga avant d’ajouter : « Alors qu’on leur (la France et la communauté internationale) a demandé de venir nous aider à libérer notre pays, elles l’ont coupé en deux. Elles forment des interlocuteurs et on nous oblige à négocier ». L’auteur du livre, « Les rébellions au nord du Mali : des origines à nos jours », estime que la collaboration des forces étrangères avec le Mali n’est pas sincère.
Le gouvernement doit faire en sorte que les « séparatistes » abandonnent leur projet de « partition » du Mali
Pour Choguel Kokalla Maiga, en plus de dire la vérité au peuple, le gouvernement malien doit s’assumer. Il doit faire en sorte que les séparatistes abandonnent leur projet de « partition » du Mali. « Il faut que les séparatistes abandonnent leur projet de division du Mali, parce qu’ils n’ont pas un autre pays », a sollicité avant de prévenir que s’ils divisent le Mali, ça serait comme le Soudan du Sud.
Une aristocratie au nord !
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 ne mâche pas ses mots. Il affirme qu’il y a une « aristocratie » au nord du Mali. « En vérité, il y a une aristocratie au nord qui ne veut pas du jeu démocratique », a révélé le président du MPR. Selon lui, la vérité est qu’une minorité veut continuer à imposer ses lois aux autres Touaregs. Ce complot se fait en complicité avec la communauté internationale. Laisse-t-il entendre. Et l’État doit, dit-il, dire la vérité à la communauté internationale. « On est en train d’organiser la partition du Mali. Et les dirigeants maliens sont ceux à qui le peuple doit s’en prendre », a-t-il dit haut et fort.
Le collaborateur de Soumaila Cissé n’oublie aucun point, il fustige la trahison du peuple malien par l’Etat en installant les autorités intérimaires au nord du Mali. « L’installation des autorités intérimaires est un acte de trahison. L’Accord n’a jamais parlé d’autorités intérimaires, elle n’a prévu qu’une période intérimaire de 18 mois », a-t-il précisé.
Le peuple doit exiger la vérité
Selon Choguel Kokalla Maiga, le peuple malien qui est trahi par son élite politique doit exiger la vérité et la bonne gouvernance. « La seule façon de nous redresser est que notre peuple se lève pour exiger la vérité et la bonne gouvernance », a-t-il recommandé aux Maliens. Selon l’ancien membre de l’UDPM, le peuple ne peut pas continuer à accepter ce qui se passe au Mali actuellement.
Il n’y a plus d’État au nord du Mali
L’insécurité au centre du Mali a fait oublier le nord. Pendant ce temps, les forces hostiles à la paix imposent leurs lois dans cette partie du Mali. C’est du moins ce qu’a déclaré Choguel Kokalla Maiga. « On parle du centre, mais il n’y a plus d’État au nord », a-t-il informé. À ses dires, les populations paient des taxes et des impôts à une minorité. Elles sont, ajoute le président du MPR, victimes de vol de bétail. Pis, ceux qui protestent à ces décisions sont tués, selon M. Maiga. « Ce sont les chefs des tribunaux islamiques qui officient aujourd’hui. Ils ont des chaines de jugement, ils ont des prisons …tout cela se fait au vu et au su des préfets et des gouverneurs qui sont dans leurs bureaux », a-t-il déploré.
L’ancien ministre d’IBK révèle du lourd, il affirme que le drapeau du Mali est interdit sur le bureau du gouverneur de Kidal. Avant de terminer, il a invité tous les fils du Mali à s’unir pour faire échec au projet de la « partition » de ce pays.
Boureima Guindo
Le Pays