Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

DR BRAHIMA FOMBA À PROPOS DES FUTURES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES : « Comment peut-on se focaliser sur la date de la présidentielle du 22 mars 2022 alors que les Maliens ne se sont pas mis d’accord sur les réformes électorales qui en sont le préalable ? »

« Vers la certification internationale des scrutins de la transition ? »  S’interroge le constitutionnaliste malien Dr Brahima Fomba. Depuis la prise du pouvoir le 18 août 2021 par les militaires, beaucoup de maliens rêvent de grandes réformes politiques et institutionnelles de refondation de l’Etat pour le « Mali Kura ». La durée de la transition étant fixée 18 mois, beaucoup d’observateurs se demandent si ce temps imparti permettra de mettre en place des élections crédibles et transparentes sur toute l’étendue du territoire Maliens en plus de l’instabilité politique et sécuritaire qui prévaut. Alors que bon nombre de Maliens pensent que cela relève de la « mission impossible », la communauté internationale quant à elle urge les nouvelles autorités pour que ce calendrier soit exécuté en bonne et due Forme. C’est ainsi que le groupe de Soutien à la Transition composé d’amis et partenaires du Mali, a tenu sa deuxième réunion du genre à Lomé, Togo le 8 mars dernier. Au terme de ladite réunions, il a été statué que les élections présidentielles Maliennes se tiendrons en Mars 2022, soit dans un peu moins d’une année. Hormis le GST, d’autres partenaires comme les Etats-Unis et les Nations Unies exigent que ce calendrier soit scrupuleusement respecté.

 

Tout comme de nombreux observateurs, le Constitutionnaliste Malien, Dr Brahima Fomba a donné son avis sur la question qui paraît difficile à accomplir selon lui. Voici ce qu’il en pense :

« LA TRANSITION ELECTORALISTE SE PRECISE

Tout semble aujourd’hui dessiné en gros trait, le cheminement d’une Transition uniquement électoraliste, obligée de se débarrasser du fardeau insupportable des réformes institutionnelles de refondation du Mali.

Au lieu d’une Transition réformiste maximaliste, les Maliens risquent de se contenter d’une Transition électoraliste minimaliste.

La communauté internationale se dévoile chaque jour un peu plus, arc-boutée qu’elle a d’ailleurs toujours été sur cette vision minimaliste du programme de la Transition militaire. Une Transition militaire dont elles n’attendent rien d’autre que l’organisation d’élections mettant hors-jeux politiques les militaires putschistes.

DE LOMÉ A NEW YORK

C’est dans ce sens qu’à Lomé, lors de la 2ème réunion du Groupe dit de soutien à la Transition, les autorités maliennes ont fixé au 22 mars 2022 la tenue de l’élection présidentielle.

Dans la même veine, le Conseil de sécurité de l’ONU vient de se positionner lors d’une visioconférence du 6 avril 2021 consacrée au dossier malien. « La priorité absolue doit être l’organisation et la tenue d’élections libres et équitables d’ici la fin de la période de Transition », a martelé notre « parente » l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield.

« Nous encourageons les autorités de Transition à accélérer les préparatifs en vue des élections de mars 2022 », a surenchérit Nathalie Broadhurst, l’ambassadrice française adjointe à l’ONU.

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix est encore plus explicite : « Ces élections représentent le test décisif de la transition actuelle et une étape nécessaire vers le retour du Mali à la règle constitutionnelle… Une plus grande participation… et le renforcement de la crédibilité des élections seront essentiels pour éviter que ce jalon du processus démocratique ne devienne à nouveau le déclencheur d’une nouvelle instabilité politique au Mali ». Lacroix est d’autant plus explicite sur le minimalisme électoral de la Transition et les conséquences implicites qui en découlent qu’il rappelle au passage comme un message codé, que « les Maliens ne se sont pas encore mis d’accord sur les réformes à mettre en œuvre, notamment sur la question de la gestion des scrutins ».

TENIR MALGRÉ TOUT LES SCRUTINS EN COMPTANT SUR LA CERTIFICATION ONUSIENNE

– Comment peut-on se focaliser sur la date unilatérale de la présidentielle du 22 mars 2022 alors que les Maliens ne se sont même pas mis d’accord sur les réformes électorales qui en sont le préalable ?

– Comment s’assurer dans ces conditions que les élections prévues soient libres et équitables et se déroulent à temps, sinon qu’à travers un parrainage international éventuel ?

– Et si la communauté internationale était déjà dans le scénario de la certification des scrutins de sortie de la Transition ?

En admettant que le Certificateur pourrait éventuellement agir dans le cadre du maintien de la paix et de la stabilité au Mali, il disposerait ainsi du pouvoir de sauvegarder les résultats par tous les moyens dont il dispose. Il est fort à craindre, dans le climat politique de méfiance généralisée qui prévaut actuellement au Mali, que l’ONU, ne voulant plus supporter davantage la Transition militaire, ne soit tentée par le système de certification internationale des scrutins de 2022, afin que malgré tout, les résultats soient respectés, acceptés et ne fassent l’objet de contestations non démocratiques.

Faudrait-il désormais s’inscrire dans cet éventuel scénario ou courir le risque de voir la Transition militaire s’éterniser sous le prétexte de réformes institutionnelles dont nul ne verra la couleur ? »

RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE DANS LE «NOUVEL HORIZON» DU VENDREDI 09 AVRIL 2021

Ibrehima KONE –

Source : NOUVEL HORIZON

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct