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Double peine pour les veuves déplacées internes

Au Mali, les conflits intercommunautaires engendrés par la crise de 2012 ont causé de lourdes pertes humaines, notamment parmi les chefs de famille et les hommes adultes. De nombreuses femmes se retrouvent ainsi veuves, avec des enfants à leur charge. La plupart vivent dans des camps de réfugiés ou sur des sites de déplacés internes. Dans ce contexte, comment la prise en charge de ces veuves et orphelins se met-elle en place ? Quel rôle joue l’État et quels sont les efforts des partenaires pour les soutenir ?

Reportage :

Mariam Dicko et Takho Dicko ont toutes deux perdu leur époux suite au conflit armé. Elles vivent avec leurs enfants sur le site de Barbé Plateau 2, situé à la sortie de Sevaré, dans la région de Mopti. Cela fait maintenant quatre ans qu’elles résident sur ce site, et elles décrivent leur situation comme critique. Si elles ont bénéficié d’aides ponctuelles dès leur arrivée, les soutiens sont devenus irréguliers et souvent insuffisants. Elles se débrouillent tant bien que mal pour nourrir leurs enfants, mais leurs conditions de vie restent précaires. Elles lancent un cri de cœur en appelant à l’aide aux bonnes volontés et aux autorités afin d’améliorer leur quotidien.

Avec le visage marqué par le désespoir, Mariam Dicko témoigne : « Je suis venue ici avec mes enfants, dans l’espoir de trouver quelque chose pour survivre. Mais ça fait longtemps qu’on n’a pas reçu d’aide. Nous sommes vraiment dans le besoin aujourd’hui ». Des propos soutenus par Takho Dicko, qui ajoute : « J’ai dix enfants, cinq filles et cinq garçons. J’ai reçu des dons une seule fois. Aujourd’hui, je vais aux champs pour aider les gens à récolter le mil et le haricot ».

Issa Dicko, le chef du site de déplacés de Barbé Plateau 2, confirme cette situation difficile. Selon lui, après avoir été recensées par le service du développement social, ces femmes ont bénéficié d’une aide du PAM (Programme alimentaire mondial) pendant six mois. Cependant, malgré les efforts des ONG, la situation demeure alarmante. Très souvent, ces femmes doivent travailler dans des champs pour nourrir leurs enfants.

« Il y a plus de dix veuves sur le site de Barbé avec leurs enfants », précise Issa Dicko. Il poursuit en expliquant : « certaines travaillent dans les champs de mil pendant la récolte, mais elles souffrent énormément, notamment en raison de la prise en charge des petits enfants. Certaines ont même de nombreux enfants à leur charge ».

Toujours dans le centre du pays, à Douentza, Rokia Bah attend des nouvelles de son mari, disparu après un enlèvement auquel elle a été témoin. Contrainte de fuir Douentza, elle s’est réfugiée à Koury, dans la commune de Koutiala. Aujourd’hui, elle est confrontée à la précarité et au manque d’aide. Le regard rempli de larmes, elle confie : « Ils ont tué beaucoup de gens et enlevé mon mari. Je ne sais pas s’il est encore en vie ». Elle raconte « qu’elle a cinq petits-enfants à sa charge et se bat chaque jour pour leur donner à manger, malgré l’absence d’aide ».

Pour Alassane Moussa Samaké, directeur du développement social de Mopti, « il n’existe pas d’aide spécifique pour les veuves ». Selon lui, après la perte de leur époux, les veuves déplacées deviennent les chefs de famille et reçoivent, à ce titre, les mêmes aides que les autres déplacés internes. « Sur les sites de déplacés, elles sont considérées comme des ménages vulnérables. Si les autres ménages reçoivent une aide, elles en bénéficient également, mais selon la taille de leur famille ».

Il est important de souligner que de nombreuses veuves vivent sur d’autres sites. Malgré les difficultés, certaines parviennent à subsister grâce à l’aide des partenaires. En plus des dons en vivre et non vivre, les femmes déplacées bénéficient également des formations des associations féminines ainsi que des organisations non gouvernementales. Parmi celles-ci, figurent l’enseignement des notions de base sur entrepreneuriat ou le petit commerce. Cette astuce permet aux femmes de créer des activités génératrices de revenus pérennes. Cette politique pourrait favoriser l’autonomie des femmes, selon des experts en économie.

Source : Studio Tamani
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