Djiguiba Keïta alias PPR, ancien ministre de la jeunesse et des sports se prononce sur la lecture : « Dans nos écoles, les autorités doivent instaurer des prix pour les grands lecteurs… ».
Dans le cadre de la promotion de la lecture comme facteur de développement au Mali, nous avons rencontré un féru de la lecture qui a bien voulu se prononcer sur les composantes et les perspectives de la lecture. Il s’agit de Djiguiba Keïta alias PPR, ancien ministre de la jeunesse et des sports. Suivez plutôt l’entretien!
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Djiguiba KEITA/PPR, ancien professeur à l’ENA, ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports
Qu’est-ce que la lecture selon vous ?
La lecture est le plus long voyage de la vie, un voyage divers et varié. Un penseur dira que c’est « la nourriture de l’esprit ».
Quand est-ce que vous avez commencé à lire ?
A l’école fondamentale, quand la lecture en classe était un devoir. Depuis, j’ y ai pris goût.
Qu’est-ce que la lecture vous a apporté ?
Beaucoup. Elle m’a apporté l’ouverture d’esprit et un genre de goût de l’aventure. En effet, après avoir lu, on est curieux de découvrir le monde, comme si on voudrait confronter la réalité et ce que le livre nous a appris.
On a coutume de dire que les Maliens ne lisent pas, selon vous, ce constat amer est dû à quoi ?
D’abord, je voudrais dire que de mon point de vue aussi, les Maliens ne lisent pas beaucoup. Cela peut être dû à la place qu’on accorde à la lecture en classe, à l’école. Les données auraient radicalement changé si la lecture avait un coefficient élevé.
Avec l’arrivée de l’internet, ne craigniez-vous pas la disparition du livre imprimé ?
La crainte est réelle, mais encore une fois, si on accordait une plus grande place à la lecture du livre à l’école, les élèves, malgré l’internet s’y intéresseraient plus.
Quel appel avez-vous à lancer pour que les gens lisent beaucoup dans notre pays ?
Le premier appel s’adresse aux autorités : Je les invite à aller à l’école de Nelson Mandela: « Une nation qui lit, est une nation qui gagne »; en conséquence, instaurer des prix pour les grands lecteurs. L’autre appel s’adresse aux parents qui doivent encourager les enfants à lire pour connaitre le monde et la vie.
Votre dernier mot
La lecture donne de l’inspiration et dans certaines circonstances, comme on le sait, les mots ont leur pesant d’or.
Quand j’étais Ministre, à la CAN 2012 au Gabon, chaque fois que les AIGLES jouaient, je venais à eux et je récitais un extrait d’un texte assimilé depuis le lycée. Ainsi, il y a eu du Lumumba, du Sékou Touré. Face au Ghana ; je fis recours à la harangue d’un capitaine vietnamien qui, après une défaite, pour galvaniser ses troupes face à l’impérialisme yankee s’exprima ainsi : « … la guerre du Vietnam est une arène où les Américains jouent le rôle de boxeurs qui se battent contre le vent. Le vent, c’est nous ! Compagnons ; tombez sur eux comme le vent et…comme le vent, fuyez ! Compagnons, que le vent ne tombe jamais !» CAMARADES AIGLES, tombez sur le Ghana comme le vent ! C’est en référence à cela que SEYDOU BLEN, pour la fête de la 3é place à la CAN 2012, au Stade Modibo Kéita, disait «le vent ! Le vent !».
Interview réalisée par Mamadou Macalou