Les anciens de l’AEEM crient haut et fort leur désapprobation de la mesure de dissolution de l’AEEM prononcée par le gouvernement en Conseil des ministres. C’était au détour d’un atelier organisé le dimanche dernier, 17 mars, jour symbole parce que jour martyr qui a vu tomber leur camarade Abdoul Karim Camara dit Cabral. Tout comme le mois de mars est considéré par les anciens leaders estudiantins, comme un symbole du martyr de leurs camarades tombés sous les balles d’une dictature barbare.
“Quelles solutions et Recommandations pour juguler la violence en milieux scolaire et universitaire ?”
C’était le thème central de cet atelier au cours duquel, l’actualité oblige, s’est fait inviter la question de la dissolution de l’AEEM décidée par le gouvernement de transition. “Ce thème pendant sa préparation a été bousculé par la mesure du gouvernement de la transition qui vise à dissoudre l’AEEM.
Cette mesure, annoncée dans la nuit du mercredi passé, a fini de nous convaincre que le thème est plus que d’actualité et que la réflexion doit être poussée plus loin”, a déclaré le président du CRS-AS-AEEM, Dr Modibo Soumaré, avant d’ajouter : “Ce moment, dis-je, est solennel et rempli d’émotion.
Permettez-moi de demander une minute de silence à la mémoire de tous nos martyrs, mais aussi à toutes les victimes des violences dans notre société et particulièrement de l’étudiant tombé le 28 février passé, j’ai nommé Mamadou Traoré dit MEDMO”.
Pour le président de CRS-AS-AEEM, Dr Soumaré : “Si les violences à l’école sont un phénomène aussi vieux que l’institution, elles ont été remises en lumière ces dernières années par des faits à la fois graves et très médiatisés. Ces violences en milieu scolaire se manifestent sous différentes formes : Parfois physique (les plus graves), mais surtout verbale”. Il a rappelé que les médias se focalisent sur les actes les plus graves, mais, en réalité, a-t-il précisé, il s’agit d’une succession de petites violences répétées, journalières, le plus souvent verbales : entre les simples “incivilités” (insultes et menaces) et les faits tragiques, la violence en milieu scolaire se manifeste de manière très diverse. Il a évoqué des estimations de Plan International, selon lesquelles 246 millions d’enfants et d’adolescents connaîtraient chaque année la violence dans et aux abords de l’école. “Depuis quelques années, les violences universitaires sont devenues fréquentes sur les campus au Niger ( Niger-Uirtus – Vol. 1, N° 1, août 2021 ISSN 2710-4699 Online) et près d’un élève de Côte d’Ivoire sur trois (30%) soit plus de 1.366 000 élèves, dont 1.207.000 dans le primaire ( UNICEF)”.
Après avoir fait remarquer que les violences en milieu universitaire sont de plus en plus un phénomène préoccupant, Dr Modibo Soumaré dira que durant les dernières années, plusieurs universités marocaines ont été la scène d’actes de violences allant jusqu’à l’homicide. “Au regard de la récurrence de ce phénomène, le rôle de l’université se trouve interrogé”, dira-t-il en paraphrasant Rabat social studies institute de septembre 2018, avant d’affirmer que, résolument engagé travailler à contrôler et à bannir la violence en milieu scolaire et universitaire, “le CRS-AS/AEEM est convaincu que la dissolution de l’AEEM n’est pas la solution d’un phénomène sociétale plus complexe et chronique”.
C’est pourquoi, Dr Soumaré invitait les débatteurs à être dans des propositions de solutions pour qu’à la fin de cet atelier que le CRS-AS/AEEM puisse faire des recommandations fortes pour une sortie de crise honorable, disait-il, non sans déclarer : “Permettez de moi de dire officiellement ici et sans aucune ambiguïté, que le Cercle de Réflexion des Anciens et Sympathisants (CRS-AS-AEEM) est opposé et rejette catégoriquement la dissolution de l’AEEM annoncée par les autorités en charge de la Transition. En effet, le CRS-AS-AEEM compte s’impliquer afin de contribuer aux recours à tous les moyens légaux et démocratiques pour faire annuler cette décision de dissolution de l’AEEM”.
Amadou Diarra
Source : Aujourd’hui-Mali