Après plusieurs mois d’angoisse et d’attente intenables, la famille de Mamadou Awuah a décidé pour sa part de briser le silence et dénonce l’opacité et l’absence de volonté de l’administration de Matrans.
Après Nakani Keïta, sœur de Mamadou Awuah qui, au cours d’une conférence de presse en date du 6 juin 2024, tirait la sonnette d’alarme et sollicitait l’implication des plus hautes autorités ainsi que de toutes les bonnes volontés pour retrouver son frère et ses collègues disparues, il est revenu à sa mère, Farima Coulibaly, d’adresser une lettre aux autorités de la Transition. En sont destinataires notamment les présidents de la Transition et du Conseil national de Transition ainsi que les ministres en charge de l’Administration du territoire, de la Défense, de la Sécurité ainsi que de la Justice et des Droits de l’Homme.
Selon le contenu de la missive en date du 12 juin 2024, l’administration de Matrans S.A persiste à soutenir que les intéressés n’ont donné aucun signe de vie depuis leur disparition en rejoignant Ménaka à partir de Niamey. Seulement voilà : Farima Coulibaly, cette mère abonnée aux insomnies depuis 2 ans, reproche à la société Matrans de n’avoir entrepris la moindre action pour retrouver ses agents, ni donné un indice quelconque quant à sa volonté d’obtenir leur libération.
L’expéditrice de la lettre adressée aux autorités de la Transition s’étonne en outre de la lenteur de l’employeur ayant consisté à attendre plusieurs mois et les pressions de la famille «pour qu’une cellule chargée de les retrouver voire négocier leur libération soit officiellement installée». Quoique ladite cellule n’ait d’ailleurs obtenu aucun résultat probant, Mme Farima Coulibaly continue de se nourrir d’optimisme et se dit persuadée que même sans nouvelle son fils est toujours en vie. Elle sollicite par conséquent l’implication des plus hautes autorités pour la soulager de ses épreuves qui n’ont que trop duré.
Intriguée de l’absence de la moindre réaction de leur part, la famille Awuah se demande encore si toutefois leurs lettres parviennent à la destination. Elle reconnaît toutefois avoir été contactée, suite à une précédente correspondance, par le cabinet du président de la Transition et pris bonne des conseils de ne pas trop communiquer sur le sujet avant que l’émissaire de Koulouba ne replonge dans l’anonymat.
La seule bonne nouvelle, a-t-on appris de bonnes sources, est que la justice malienne a ouvert une enquête. Des témoins, notamment les travailleurs de Matrans transit-logistique auraient même été attendus.
Amidou Keita