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Disparition de Cheick Ag Haousse : Non, tous les morts ne sont pas égaux !

L’un des maîtres de la bande du HCUA est mort… Sa disparition brutale trouble autant que son œuvre multiforme, inclassable et foisonnante à la tête d’expéditions punitives ayant marqué le territoire national comme à Aguelhok. Des prises de paroles s’entrechoquent autour de sa dépouille, même que les autorités nationales y sont allées de leur compassion… La MINUSMA aussi a dit prendre la parole pour faire la part des choses. Tout ça pour irriguer et intriguer l’imaginaire de nos concitoyens…

Cheick Ag  Haoussa ancien compagnon iyad ag agali

Non, tous les morts ne sont pas égaux ! On peut poser cette sentence. La disparition brutale de Cheick Ag Haousse a provoqué consternation, émotion et compassion. La façon de quitter la scène des vivants y est pour quelque chose. Un vrai choc a fait réagir les Maliens. Des motions ont été jouées en signe de compassion. L’homme n’était pas un inconnu dans la Région de Kidal. «Il passe pour être le Chef d’état-major des forces HCUA, le récent de Iyad Ag Ghali », a-t-on dit. Ici, dans cette partie du territoire qui se coupe du reste du Mali par des faits, on imaginait sa main en mouvement perpétuel, sa tête dans les combines, les traits incisifs. Il a été perçu comme un «garagiste de l’esprit de guerre de Kidal avec un goût prononcé pour l’expérience du terrain militaire». Cet homme aurait pu s’appeler Janus. Comme une cellule dans sa phase de scissiparité. Quoi qu’on en dise, le Mali reste le Mali : un pays à part, aux fortes croyances sociétales, qui pèse et représente des valeurs et une culture originale. Le caractère de la tragédie de la mort d’Ag Haousse (s’agit-il d’un attentat ciblé ?), expliquant cet élan de commentaires et de solidarité. Des voix discordantes se font entendre pourtant. Elles nous interpellent. Question : Cette mort vaut-elle mieux que celle de tous et toutes tombés là-bas sur les dunes ? Poser la question, c’est y répondre. Si nous ne sommes pas si prompts à émouvoir, alors le silence serait assourdissant. Quand les terroristes frappent des Maliens, dans cette guerre dite asymétrique, on observe d’un regard distrait : on dirait qu’on s’habitue vite aux horreurs.

Un homme comme Ag Haousse est assassiné (en attendant l’établissement des preuves irréfutables !) ?
Le crime odieux ne peut rester impuni, il faut défendre par tous les moyens nos libertés. Malaise ? Doit-on dénoncer ce macabre «deux poids, deux mesures» qui n’accorde pas le même prix à la vie humaine? Le terrorisme, nous le subissons chaque jour et ses victimes se comptent. Il faut lutter contre le terrorisme, tout le temps et partout et dans l’intérêt de tous.
S. KONE LE COMBAT

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