Le Canada est très préoccupé par les besoins persistants des populations vulnérables vivant dans la région du Sahel où la faim et la malnutrition chroniques s’ajoutent aux conditions de sécurité et aggravent une situation déjà complexe.
Nous avons encore à l’esprit la crise alimentaire et nutritionnelle de l’an passé qui a touché plus de 18 millions de personnes dans tout le Sahel.
Le Canada a été l’un des principaux pourvoyeurs d’aide extérieure dans cette région pendant la crise alimentaire et nutritionnelle en octroyant 65,4 millions de dollars à des organismes partenaires afin de répondre aux besoins alimentaires, nutritionnels et de subsistance les plus criants.
La réduction de la pauvreté demeure le premier objectif de la stratégie d’aide au développement du Canada dans la région, qui contribue directement au renforcement de la paix et de la sécurité.
C’est dans ce contexte que nous avons l’intention de poursuivre notre collaboration avec d’autres pays donateurs ainsi qu’avec nos partenaires humanitaires et de développement, afin de répondre aux besoins des plus vulnérables, et particulièrement des femmes et des enfants du Sahel.
En ce moment même, plusieurs pays du Sahel doivent surmonter de nombreux défis communs concernant la paix et la stabilité de la région.
Certains gouvernements ne sont plus en mesure d’exercer leur autorité, et des réseaux de criminels et des groupes transnationaux animés par des idéologies, dont certains liés à al-Qaïda, entretiennent l’instabilité. Alors que certaines économies d’Afrique sont parmi les plus florissantes de la planète, les pressions démographiques et économiques, les fractures sociales et les clivages ethniques s’intensifient dans plusieurs États du Sahel.
Le Canada est encouragé par les premiers succès de la MINUSMA [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali] dans la mise en œuvre de son mandat, particulièrement sur les plans politique et sécuritaire, mené parallèlement à l’opération Serval menée par la France. Cette mission créée par les Nations Unies joue un rôle essentiel dans la stabilisation du Mali et contribue de surcroît à renforcer la sécurité dans toute la région sahélienne.
Conformément à son mandat, la MINUSMA a contribué à créer les conditions favorables à la tenue d’élections présidentielles au Mali, et a sans conteste fait des progrès dans le rétablissement des capacités des forces armées maliennes.
L’investiture de M. Ibrahim Boubacar Keïta à titre de nouveau président du Mali, en septembre dernier, a été une autre étape cruciale pour le retour de la démocratie au Mali. La population malienne peut être fière de son engagement à l’égard des valeurs démocratiques. Cette élection représente également une étape importante vers la réconciliation, le renforcement de la gouvernance démocratique et la protection des droits de la personne pour tous les Maliens.
Cependant, même si les groupes armés à l’origine de la crise malienne ont perdu leur mainmise sur le nord du pays, la menace qu’ils représentent ne doit pas être sous-estimée. Ces groupes cherchent de nouveaux refuges dans des pays voisins, et ils ont encore le potentiel de déstabiliser la région.
Le Canada s’est engagé résolument dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le Canada, par l’entremise du Fonds pour la paix et la sécurité mondiales, a consacré près de 400 millions de dollars à des programmes liés à la sécurité au Sahel et en Afrique du Nord, notamment à l’appui des opérations de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan et au Soudan du Sud.
Depuis 2010, le Programme canadien d’aide au renforcement des capacités antiterroristes a versé 24 millions pour financer de la formation, du matériel et de l’aide technique et juridique à des États du Sahel afin qu’ils puissent prévenir les activités terroristes et y répondre. Le Canada est fier, par ailleurs, de coprésider, avec l’Algérie, le groupe de travail sur le Sahel du Forum mondial de lutte contre le terrorisme — une initiative qui renforce les capacités civiles des pays du Sahel à combattre le terrorisme.
Lors de sa récente visite en Algérie, notre ministre des Affaires étrangères John Baird a annoncé un nouvel octroi de 1,2 million de dollars à des initiatives de lutte contre le terrorisme visant à renforcer la sécurité aux frontières ainsi que les appareils judiciaires en Afrique du Nord et au Sahel. Ces initiatives seront déployées par des partenaires expérimentés comme l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ainsi que l’Organisation de l’aviation civile internationale.
Les défis que la région du Sahel aura à relever en matière de développement et de sécurité vont évoluer, et le Canada continuera de soutenir les pays de cette région.
Je vous remercie.
SOURCE: Tixup!